MicMac de BigMac

Bernard Lancourt

Auto édité - Octobre 2005

Tags :  Hard Boiled Vengeance Détective privé Etats Unis Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 31 mars 2006

Steve Baxter, détective privé à Orangetown, attend une mystérieuse cliente qui lui a donné rendez-vous pour affaire au Al's Diner. Il patiente en devisant avec le barman lorsqu'une femme, superbe, fait son entrée et s'installe seule à une table. Cliente ?.. Pas cliente ?.. Peu importe, Steve tente sa chance :

Si elle viennent s'attabler, seules, dans un café, c'est quelle ont besoin de compagnie. Leur froideur n'est qu'un paravent derrière lequel elles vous attendent pour se réchauffer."

Mais à peine a-t-il eu le temps de faire connaissance qu'un homme armé pénètre dans le bar désert en visant la femme. Seuls les réflexes de Baxter et un cendrier bien ajusté permettent de maîtriser l'homme de main qui, malgré tout, parvient à s'enfuir avant de se faire abattre à peine franchie la sortie du bar...
Dans quel mic mac Steve Baxter se trouve-t-il fourré ?.. D'autant que la belle est aussi la fille de Raymond McKenzie, surnommé Big Mac, figure locale et accessoirement propriétaire d'un club cherchant à "distraire" la bonne bourgeoisie newyorkaise toute proche.

Ambiance hard boiled garantie. Bernard Lancourt sonne à la rescousse tous les clichés du genre, au premier rang desquels se dresse Steve Baxter, le détective privé au cœur pur, ancien flic démis de ses fonctions pour avoir refroidi un truand. L'atmosphère est aux années cinquante, Sinatra dans le poste et feutre mou sur le crane, Cadillac et Chevrolet se croisant sur le bitume, quelques blondes fatales, quelques whiskies, trop de Camel... On se croirait presque dans un film américain en noir et blanc, avec un narrateur en voix-off qui, de sa voix de basse, grasse et lente, abimée par l'abus d'alcool et de tabac, nous raconte son affaire. Il y a comme une caricature de Bogart dans ce Baxter là...
Bernard Lancourt plonge son héros dans une espèce de guerres des gangs aux relents familiaux et le laisse se dépatouiller pour découvrir ce qui se trame derrière les faux semblants. Une fois l'ambiance posée, l'auteur se laisse aller à jouer avec les mots, dotant son détective d'une misogynie parfois déplacée et d'un humour pince sans rire. L'écriture est plaisante, la lecture facile, avec même quelques formules bien trouvées :

Elle avait appris l'amour comme les enfants apprennent une récitation, sans comprendre.
Rêver, c'est le privilège des gens du bas de la société, ils peuvent ainsi regarder plus haut que les autres."

Mais l'intrigue, quelque peu tarabiscotée, n'avance pas, on tourne en rond, on s'enlise... Autrement dit : il y a quelques longueurs...

On reste avec l'impression d'une sorte d'exercice de style, de quelqu'un qui aurait voulu se frotter au hard boiled, tout en offrant à son récit un final digne des romans à énigme d'Agatha Christie : la grande explication de texte.
L'exercice est brillant, certes, mais sans doute eut-il fallu y mettre un peu plus d'âme pour qu'il ne soit pas qu'un simple exercice.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Bernard Lancourt est particulièrement prolixe en matière d'écriture, et pas seulement, loin de là, dans le genre polar. Pour vous en convaincre et lire quelques extraits de ses textes, il vous suffit de vous rendre chez In Libro Veritas, vous n'aurez que l'embarras du choix.

Le début...

Les dix premières lignes...

Il était une heure du matin. On était en décembre. Un jour comme les autres, vide, de début de semaine. Dans mon vieux costume gris, la chemise débraillée, la cravate de côté, j'étais assis au comptoir de Al's Diner. C'est un café sur la route 303 qui traverse Orangetown, une ville située à trente kilomètres au nord de New York City. Dans les années cinquante, quand j'étais un adolescent, Al's Diner n'était qu'une petite roulotte avec un comptoir. Albert Lipsky, que tout le monde appelait Al, l'avait achetée une bouchée de pain pour y vendre des sandwiches. Peu à peu, au cours des années, transformation après transformation, la roulotte se métamorphosa en un établissement en pierre de taille, une grande gargote, presque un restaurant. Le comptoir était resté à la même place, face à la porte d'entrée, mais, à droite et à gauche, une grande salle avait été ajoutée (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Enquête du détective privé Steve Baxter. Dans le style roman noir, ce roman fait partie de la littérature policière. L'aventure, accentuée par une série de meurtres, non seulement vous coupera le souffle, mais mettra à jour, sous vos yeux, les vrais sentiments de ceux qui risquent leur vie pour sauver celle des autres et aussi, parfois, pour... une femme.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Bernard Lancourt










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