Laphomic - 1990
Tags : Roman d'enquête Flic Afrique du Nord Années 1990 Moins de 250 pages
Publié le : 30 septembre 2005
C'est en 1990 que paraît pour la première fois, en Algérie, ce roman signé du pseudonyme Commissaire Llob. À l'époque, Yasmina Khadra n'existe pas encore mais son écriture se
forge, ainsi que ce personnage qui deviendra central dans son début de
carrière.
L'intrigue met en scène un serial killer, tueur de femmes, qui prend contact avec le commissaire chargé
de l'enquête et entame avec lui un dialogue morbide où il lui annonce
ses prochains meurtres.
L'intérêt de ce roman tient plus à l'étude sociologique de l'Algérie qu'à l'intrigue
elle-même où on relèvera quelques faiblesses. Yasmina Khadra décrit un
pays qui se recroqueville sur lui-même et qui va bientôt sombrer dans
une violence aveugle. Placé au cœur du système (même si on ne le sait
pas encore, pas même au moment de la réédition française), l'auteur
aborde de l'intérieur les transformations qu'il vit au quotidien : "Il
y a des jours où je me dis, honnêtement, que les trente années
d'indépendance nous ont fait plus de tort que les centre trente-deux
années de joug et d'obscurantisme".
Un témoignage visionnaire où on découvre un commissaire pas forcément
sympathique mais qui tente, à sa manière, de garder visage humain dans
les prémisses de l'horreur.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Le commissaire Llob fera l'objet d'une trilogie, parue entre 1997 et 1998 et écrite au comble de la guerre civile algérienne, décryptant de l'intérieur les tenants et les aboutissants de l'horreur. Morituri, le premier volet, est sans doute le plus édifiant.
Les dix premières lignes...
Il y a quatre choses que je déteste.
Un : qu'on boive dans mon verre.
Deux : qu'on se mouche dans un restaurant.
Trois : qu'on me pose un lapin.
Quatre : rester là, à ne rien foutre, dans mon bureau minable au fin fond d'un
couloir cafardeux où les relents des latrines et les courants d'air
adorent flûter.
Aujourd'hui comme hier et demain peut-être, je me morfonds comme un beau diable dans une mosquée.
Les quelques dossiers tape-à-l'œil qui traînent sur mon burlingue me
fatiguent (...).
Quatrième de couverture...
Alger en hiver. Ce jour-là, le commissaire Llob est d'humeur maussade,
et le coup de téléphone qu'il reçoit n'arrange rien. Un mystérieux
correspondant le prévient qu'il va commettre un crime.
Le Dingue au bistouri, comme le presse ne tarde pas à le surnommer, frappe
ainsi les premiers coups de sa sinistre carrière de tueur en série.
Est-ce un fou ? Un pervers ? Llob ne le croit pas. Chaque meurtre est
froidement prémédité, minutieusement exécuté, et toujours signé.
L'homme torture ses victimes, leur arrache le cœur et dépose une étoile
noire sur le cadavre. Il doit encore tuer cinq personnes. Et le
commissaire sait qu'il ira jusqu'au bout.
Commence alors un dialogue de fous entre Llob et le Dingue, triste et tragique rejeton d'Alger la désolée.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...