Rivages / Noir - Août 2007
Tags : Roman d'enquête Polar militant Discrimination Complot Journaliste France Années 2000 Moins de 250 pages
Publié le : 23 avril 2008
Le roman débute tel qu'il est, intime, charnel, dans l'univers épieur et avide de la province. Alors qu'elle fait une fausse couche, Nadia Mamméri, trente-neuf ans, est appelée par son supérieur. Max Richard, un enfant de cinq ans, handicapé, vient d'être enlevé du centre où il passait l'après-midi. La journaliste se rend sur les lieux et s'engage dans l'affaire, rendant visite à la mère, cherchant à comprendre les motivations du ravisseur. La piste du crime racial semble être privilégiée, l'enfant étant issu d'un couple mixte. Puis, la police s'attache au père, il aurait eu une aventure avec une jeune allemande, l'emballage d'une friandise relie le centre éducatif au cabanon du père, la police l'arrête.
Nadia Mamméri qui a obtenu de Luc Prost, le rédacteur du journal télévisé régional, quelques minutes pour un dossier spécial se rapportant à la disparition de Max Richard, enquête. Elle ne croit ni au crime racial, ni en la culpabilité du père. Ses interviews de la mère de l'enfant et de sa grand-mère la conduisent à envisager la possibilité que la maladie orpheline dont souffre Max ne provienne de la centrale nucléaire de Valrose dans laquelle ont travaillé ses arrière-grand-père et grand-père maternels. Cette hypothèse concorde en effet avec la signature de la revendication du rapt, C. Immerwahr, une chimiste mariée à l'inventeur du gaz moutarde qui s'est suicidée lors de la Première Guerre Mondiale, dénonçant par son geste les usages faits des découvertes scientifiques.
Le roman me laisse un sentiment partagé. D'un côté, il y a la simplicité évidente du quotidien de Nadia Mamméri dans lequel nous plonge Martina Wachendorff. La première phrase, dans un style journalistique, faisant usage du présent en est l'illustration. On progresse avec la journaliste, dans sa vie, dans les moments les plus intimes et les plus douloureux, entre son désir de maternité et son ambition professionnelle, dans la quotidienneté de son travail qui l'envoie, caméra et perche son à l'épaule d'événement en événement. L'immédiateté, la simplicité qui caractérise cet aspect du livre sont très réussis et enthousiasmants. De l'autre côté, il y a la structure du roman qui dans sa seconde partie se détache de la journaliste pour, alors qu'elle s'est approchée du ravisseur, se focaliser sur celui-ci. Cela créé une rupture dans la ligne narrative, qui dévie de façon trop importante pour la cohérence du roman. Et en même temps, il renoue la narration policière puisque sont alors dévoilés les raisons de l'enlèvement et que se produit le renversement de culpabilité.
Martina Wachendorff a visiblement du talent et des opinions. Malheureusement, elle ne parvient pas à parfaitement utiliser le premier pour mettre en avant les secondes. La maladresse n'enlève cependant rien à la fraîcheur de la première partie centrée sur le personnage de Nadia Mamméri, qui vaut la lecture de ce court roman, intimiste, volontaire, un brin désabusé peut-être sur le monde professionnel, l'univers médiatique, l'aveuglement consenti de la société sur les problèmes environnementaux.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Euh... aucune idée.
Les dix premières lignes...
Le 7 juin 2004, au milieu de la matinée, la journaliste Nadia Mamméri quitte Arles, où elle s'est rendue chez un médecin, et s'approche de Nîmes, avec, dans son sac, une ordonnance pour un test de grossesse.
À seulement une trentaine de kilomètres de Nîmes, mais dans un autre département, Arles procure à Nadia un agréable anonymat. Elle craint les ragots. Une journaliste de la télévision régionale, ce n'est pas une star mais tout de même (…)
Quatrième de couverture...
Nadia Mamméri, journaliste pour France Télévisions Languedoc-Roussillon, a acquis une certaine renommée grâce à ses enquêtes sans compromis. Mais elle vient d’être mise au placard et s’occupe désormais des nouvelles locales. Un jour, elle doit couvrir un fait divers tragique : un petit garçon de cinq ans, gravement handicapé, a été enlevé au sein de l’institut spécialisé où il vit. Dans son communiqué, l’étrange ravisseur ne réclame pas de rançon ; il dénonce le taux anormalement élevé de fausses couches, de cas de stérilité et de malformations dans le Gard. Il met en cause les autorités qui choisissent d’ignorer ces faits inquiétants dont la cause est connue mais cachée au public.
L’affaire tourne bientôt au drame, et Nadia va y être mêlée de près, en tant que journaliste, mais aussi en tant que femme.
Sans être un manifeste, ce livre plein de suspense et de révélations n’en pose pas moins des questions plus brûlantes que jamais sur le devenir de l’humanité.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...