Hugo Publishing - Janvier 2025 - Traduction (anglais) : Manon Malais
Tags : Polar politique Polar social Quidam Etats Unis Futuriste Entre 250 et 400 pages
Publié le : 25 juin 2025
2070, aux États-Unis, la famine guette. Le lait maternel est devenu depuis quelques années une denrée essentielle, gérée par des coopératives qui emploient des auto-entrepreneuses productrices de la matière première. Dans ce monde 3.0, My Lactation Membership est un leader incontesté qui compte dans ses rangs de nombreuses « génisses » et les aide à organiser leur business de lactation.
Mina fait partie du « troupeau », sorte de comité directeur de l’entreprise, uniquement composé de femmes, chacune gérant un aspect particulier comme la communication, les relations publiques, le juridique.
La gestion de la production et de la distribution de cette industrie laitière si particulière n’est pas de tout repos et MLM est la cible d’attaques qui viennent de tout bord, religieux, féministes, population aux prises avec la famine, partis politiques, mais Rhéa, la PDG adulée par ses troupes, veille au grain.
Alors que Mina, responsable de l’organisation du sponsoring, reçoit de mystérieux messages qui s’apparentent à du harcèlement, une de ses collègues est arrêtée par la police. On l’accuse d’avoir tué son ex et sa nouvelle petite amie.
L’auteur met en place une situation originale et intéressante, mais passé ce premier stade, elle prend son temps, se perdant en circonvolutions autour du personnage de Mina plutôt que de faire avancer une intrigue qui peine à prendre son envol.
Vous me direz : l’avantage des envols lents, c’est qu’on a le temps de contempler le paysage. Reste que celui que nous présente Mary Kate Williams n’a rien d’enviable avec ce monde ravagé par la famine, le réchauffement climatique, la montée des eaux, la pauvreté, et où les femmes en sont réduites à nourrir la planète avec leur propre lait, poussées par des conglomérats en forme de start-up. Ce monde-là fonce droit dans le mur, on s’en doute, mais qu’advient-il du récit qui l’accompagne ?
Pour tout dire : il tourne en rond. L’intrigue policière, si on peut la qualifier ainsi, est on ne peut plus bâclée, comme s’il s’agissait de rustines collées après coup au récit pour lui donner une apparence de polar ou de thriller mou.
Quand au fond du récit, passé la surprise de la découverte, on assiste à une redondante et fatigante revue de la façon de gérer une entreprise innovante façon Uber, accompagnée par une de ses dirigeantes à la naïveté confondante. À la longue, c’est un peu lassant et on n’apprendra pas grand-chose sur la perversité de ce genre de système.
Il y aura bien sur la fin une tentative de relance avec une manipulation au cynisme entendu, mais qui ne viendra guère relever la qualité de l’ensemble.
C’est toujours une bonne nouvelle de constater qu’un éditeur (Hugo Publishing) décide de lancer une nouvelle collection ; d’autant plus lorsque c’est Clémentine Thiebault qui en prend la direction. Impact se veut tournée vers l’actualité contemporaine et les nouvelles plumes à raison de huit titres par an. On peut espérer que ses prochains choix soient plus judicieux.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Sans préjuger du devenir de cette nouvelle collection présentée à grand renfort de réseaux sociaux en début d’année et s’appuyant sur les prolongements de la vague #MeToo, dévoilant ainsi son aspect commercial, j’aurais tendance à lui privilégier l’approche plus discrète des éditions du Rouergue qui, de la même manière, nous propose la découverte de nouvelles plumes féminines.
Et si la dystopie vous chatouille les neurones, préférez celle(s) construite(s) par un auteur français comme Thomas Bronnec, autrement plus « glaçante(s) ».
Les dix premières lignes...
Autrefois, c’était le bétail qu’on traitait ainsi. Ces enclos énormes où s’entassaient des milliers de vaches. À meugler et salir le sol qui disparaissait sous ces corps bovins, pressés ensemble, trop serrés.
Une cacophonie de voix humaines résonne dans l’immense lobby de l’hôtel où se tient la convention. « Bienvenue aux Génisses ! » proclame une bannière tendue au-dessus du logo « LactCon 2070 ». Une vraie cible. Nous sommes une proie si facile. Les menaces, les manifestations, tous ces groupes qui nous détestent, nous et ce que nous représentons…
Nous aurions peut-être dû annuler la convention, même au prix de protestations de la part de nos membres. Mais nous en avons besoin — et pourquoi serait-ce à nous de céder du terrain ? C’est toujours aux femmes d’apaiser la situation, alors que nous sommes celles dont le monde ne peut plus se passer.
Ce don, c’est le nôtre. Personne ne pourrait survivre sans nous.
Est-ce pour cela qu’ils nous détestent ?
Quatrième de couverture...
« Ma puissance est dans mon lait. ».
Mina, 25 ans, est célibataire et surtout sans enfant. Elle peut donc s’engager comme « génisse » au sein de My Lactation Membership, l’entreprise qui réinvente les produits laitiers pour nourrir la population dans un monde où le changement climatique a eu des effets catastrophiques sur l’élevage.
Et Mina a de grandes ambitions : devenir la meilleure productrice de la compagnie, gagner assez d’argent pour ne plus jamais avoir faim. Mais ce commerce si rentable ne fait pas l’unanimité, et lorsqu’une livraison de lait empoisonné déclenche la polémique, les membres du « troupeau » de MLM sont directement menacés.
En tentant de découvrir qui se cache derrière ce qui ressemble de plus en plus à une manipulation à grande échelle, Mina va percevoir le pire, et peut-être trouver la réponse à cette terrible question : qui sommes-nous prêts à sacrifier pour que notre famille soit en sécurité, nourrie et heureuse ?
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...