La Manufacture de Livres - Mars 2025
Tags : Roman noir Polar politique Polamour Quidam France Années 2020 Moins de 250 pages
Publié le : 08 avril 2025
Chez les Crommelynck, on maintient la tradition en famille, l’extrême droite au cœur et le racisme en bandoulière. Francesca, la petite dernière, ne déroge pas à la règle, elle qu’on surnomme la petite fasciste depuis ses cinq-six ans, élevée au milieu de ces idées qui n’en finissent pas de renaître, entre un père, une mère et un frère tous engagés, militants. Francesca a vingt ans.
Dans ce même coin de Flandres françaises, chez les Bonneval, c’est la sociale-démocratie qui se perpétue. Député de père en fils, Patrick a toujours relevé le flambeau, face à la droite puis à l’extrême droite, pour au final l’emporter. Patrick frise avec la soixantaine.
La politique française est à l’agonie. Le président, que tout le monde surnomme le dingue, vient d’annoncer sa troisième dissolution, tentant de mettre fin à la valse des Premiers ministres. Bonneval, lassé, se demande s’il va se représenter, mais c’est bientôt le poste de chef de gouvernement qu’on lui propose.
À l’occasion de la création de la nouvelle collection La Manuf chez la Manufacture de Livres chère à Pierre Founiaud, Jérôme Leroy remet en scène une quinzaine d’années plus tard le Bloc, ce parti d’extrême droite en passe de prendre le pouvoir en France. Le pays est en pleine déliquescence politique, avec à sa tête un président qui n’en finit pas de dissoudre. Personne n’est prêt à relever le gant et Bonneval, s’il est pressenti pour prendre la tête du gouvernement avec sa gauche trop molle, n’est là que par désœuvrement, voire par affairisme.
De l’autre côté de l’échiquier, c’est le même sentiment qui domine, avec toutefois un peu plus d’envie. Les portes du pouvoir sont en vue et clairement entrouvertes. Ce n’est toutefois pas du côté des édiles du Bloc que se tourne le regard de l’auteur, mais plutôt vers l’électeur de base, le militant, décortiquant ses motivations.
Rien de bien nouveau donc, la situation a à peine évolué depuis son roman paru en 2011. Alors Jérôme Leroy nous invente tardivement une improbable histoire d’amour entre la militante fasciste par atavisme et le député d’extrême centre en fin de parcours, nous réservant à cette occasion quelques belles pages autour d’un coup de foudre inattendu.
Pour le reste, et malgré toute la fluidité qu’il apporte à son style, malgré une tentative de connivence avec le lecteur, on ressort de cette courte lecture avec un sentiment de redite, comme une extension pas forcément nécessaire d’un roman écrit quinze ans plus tôt et qui se suffisait sans doute à lui-même.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
La nouvelle collection La Manuf se situe entre le grand format et la version poche et propose, pour un prix modique, une sélection de romans noirs français. Au côté de Jérôme Leroy, c’est Guillaume Guéraud qui participe à l’inauguration avec son roman La Dernière Étape, ainsi que Yann Zolets pour Le Petit Caporal. Affaire à suivre…
Les dix premières lignes...
Le narrateur n’aura pas ici la prétention de dire que c’est l’affaire Bonneval qui, à elle seule, entraîna la chute de notre République. Néanmoins, elle y contribua. Il convient donc d’en raconter ici le véritable déroulement, tant elle est révélatrice du climat délétère des dernières années de la présidence de celui que les historiens ont appelé, sans trop de délicatesse, le Dingue.
Mais au moment de commencer ce récit, voilà qu’on hésite.
Faut-il débuter par cet homme qui marche seul dans les rues de Fort-Mahon, la nuit du 16 août d’un été des années 2020, avec un pull bleu marine noué sur les épaules malgré la chaleur effrayante et un Glock 17 glissé à l’arrière de son pantalon chino, sous une chemise en lin blanc qu’il laisse flotter.
Ou bien faut-il remonter légèrement le temps et, en juin de la même année, présenter au lecteur Francesca Crommelynck, vingt ans, longue, blonde, seulement vêtue d’une petite culotte, allongée sur son lit par une après-midi caniculaire (…)
Quatrième de couverture...
Dans une France en plein chaos politique et social, qu’ont de commun une jeune militante flamande identitaire de vingt ans et un député socialiste qui va remettre son siège en jeu sans vraiment y croire ? Pas grand-chose apparemment. C’est compter sans l’amour qui frappe où il veut et quand il veut, même dans un pays en proie à une violence généralisée qui vient de loin…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...