Hurlements

Alma Katsu

Sonatine - Septembre 2024 - Traduction (anglais) : Nadège Dulot

Tags :  Roman historique Polar fantastique Quidam Etats Unis Historique (avant 1930) Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 25 décembre 2024

Printemps 1846. Partis du Midwest des États-Unis, un équipage de colons s’avance sur les grandes plaines, en route pour la Californie, la terre promise. Pour leurs guides, le rythme n’est pas assez élevé, les chariots parfois beaucoup trop lourds, les troupeaux trop lents. Il faut dire que parmi les voyageurs, certains ont tout emporté, laissant définitivement leur passé derrière eux. Il fait beau, on en profite pour chasser, pour prendre son temps, en dépit des alertes.
Plusieurs convois se sont joints pour faire le long trajet, celui de Georges Donner notamment et de sa nombreuse famille, tout comme celle des Reed, Charles Stanton voyage en solitaire, de même qu’Edwin Bryant, ou encore quelques immigrés allemands. Une petite foule regroupée en communauté, hommes et femmes, accompagnés de nombreux enfants.
Un matin, l’un d’eux a disparu. Afin de ne pas retarder tout le monde, les groupes se séparent. Certains chercheront le disparu tandis que les autres poursuivront vers l’ouest.
Quand l’enfant est retrouvé, à dix kilomètres du campement, ce n’est plus qu’un cadavre déchiqueté. On pense aux loups qui traînent autour des troupeaux qui accompagnent le convoi, mais ce n’est pas dans leurs habitudes de traîner leurs proies sur de longues distances. Peut-être les Indiens…
Après avoir passé le dernier poste avancé, fort Laramie, il faut choisir un nouveau capitaine au convoi, un rôle très politique qu’endosse naturellement Georges Donner. Ce sera à lui de décider de la route à suivre pour traverser les montagnes. Contre l’avis du sage Stanton, il choisit le raccourci Hastings, un chemin particulièrement escarpé et difficile. Les incidents de parcours se multiplient. Quant à Bryant, il a pris de l’avance sur la même piste, à la poursuite de vieilles légendes indiennes.
Dans ces forêts impénétrables, à flanc de montagne, quelque chose rôde et tue. Animal, monstre ou humain, chacun a son idée, mais personne ne détient la vérité.

Alma Katsu s’empare de la légende de triste mémoire de l’expédition Donner qui a réellement existé et vécu un enfer en tentant de rejoindre la Californie.
C’est l’occasion de décrire l’état d’esprit des colons américains, les rôles respectifs des hommes et des femmes, les relations avec les peuples indiens, le poids de la religion. Quelques flash-backs viennent éclairer les motivations de chacun, aussi diverses que parfois inavouables.
C’est une population sauvage qui s’enfonce dans des terres du même acabit.
Dans une communauté fermée, bien que s’ébattant à ciel ouvert, les rapports humains sont exacerbés. La promiscuité entre les hommes et les femmes crée des tensions, des jalousies, des trahisons. Ainsi Tamsen, l’ensorcelante et très belle femme de Donner le grand chef, trompe son mari avec Stanton, le donneur de leçons qui sent que le voyage ne se déroule pas sous les meilleurs auspices, mais elle s’adonne également en cachette à une certaine forme de sorcellerie.

Présenté comme un thriller horrifique (la couverture française donne le ton en indiquant : « Vous allez tous mourir… », Hurlements apparaît plus comme une version romancée de la tragédie qu’à vécu la véritable expédition. Son aspect documentaire peut être éclairant pour qui voudrait se plonger dans l’atmosphère des convois de colons qui se sont lancés dans l’aventure de la traversée des États-Unis au milieu du dix-neuvième siècle. L’auteur sait s’attacher à ses personnages, réels ou de pure fiction, les fouillant dans leurs moindres recoins pour donner une image convaincante.
Si la chronologie du récit colle de près à celle de l’expédition Donner, de même qu’une solide documentation met en lumière ce que pouvait être la vie des colons américains, le choix d’Alma Katsu de pencher vers un récit qui emprunte au fantastique et à l’horreur ne m’a pas convaincu. Je dois bien reconnaître qu’il ne s’agit pas là de ma tasse de thé habituelle, mais coller cette histoire de loups-garous dans les pattes d’une troupe qui n’avait pas besoin de ça pour souffrir le martyre m’a paru incongru. Autant la partie qui s’attache aux motivations profondes de ces migrants d’un autre temps pouvait me séduire, autant ce surcroît d’hémoglobine m’a semblé superflu. Pour tout dire, je m’y attendais un peu. J’ai voulu tester.


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Quelques pistes à explorer, ou pas...

Désolé, pas d’idée…

Le début...

Les dix premières lignes...

Avril 1847
Tous s’accordaient à dire que l’hiver avait été particulièrement rude, l’un des pires de mémoire d’homme. Assez rude pour forcer certaines tribus, les Païutes et les Miwoks, à descendre de la montagne. Il n’y avait plus de gibier ; les hommes étaient mus par une faim sans répit, abandonnaient leurs campements parsemés de monceaux de cendres calcinées et inodores, autant d’yeux noirs dans la terre.
Quelques Païutes déclarèrent avoir aperçu un homme blanc fou, un rescapé de ce terrible hiver, qu’ils avaient vu glisser comme un spectre sur le lac gelé.
Il devait forcément s’agir de l’homme qu’ils cherchaient, un certain Lewis Keseberg, le dernier survivant de la tragique expédition Donner. Le groupe de sauveteurs avait été envoyé pour trouver Keseberg et le ramener vivant, dans la mesure du possible.
À la mi-avril, la neige montait jusqu’au poitrail des chevaux ; l’équipe avait dû les laisser dans un ranch des environs et continuer à pied.


La fin...

Quatrième de couverture...

Trop tard pour faire demi-tour…
Juin 1846. Un convoi de pionniers traverse les Rocheuses en direction de la Californie, malgré les nombreuses mises en garde contre les dangers d’un tel périple. À sa tête, George Donner et James Reed, représentants des familles les plus éminentes, se partagent la gestion des ressources et du bétail. Tandis que le petit groupe s’enfonce dans un territoire de plus en plus sauvage, les personnalités s’affirment, les alliances se créent et le passé que les uns et les autres ont cherché à fuir ne cesse de revenir les hanter. Une nuit, un des enfants du convoi disparaît. On ne retrouve de lui que des restes, parfaitement nettoyés. Est-ce l’œuvre des Indiens ? Une meute de loups est-elle sur leurs traces ? À moins que cette mort brutale soit signée de l’un d’entre eux… Dans ce cas, comment expliquer cette sensation d’être observés constamment, et les murmures qu’ils entendent sur leur passage ? À mesure que les réserves s’amenuisent, la tension monte au sein de la communauté. Bientôt, d’autres incidents ont lieu. Pour les pionniers, il est désormais impossible de nier que quelque chose les suit. Et que cette chose a visiblement encore plus faim qu’eux.


L'auteur(e)...

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