Feux dans la Plaine

Olivier Ciechelski

Editions du Rouergue - Septembre 2023

Tags :  Roman noir Polar rural Psychologie Quidam France profonde Années 2020 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 23 octobre 2023

Voilà un an que Stanislas Kosinski s'est installé dans la région. Un coin à l'écart du monde, sauvage, comme lui, qui lui convient bien. La seule voisine qu'il accepte sur ses soixante hectares de landes, de maquis, de ravins et de forêts s'appelle Ghislaine, solide quinquagénaire avec qui il entretient des rapports cordiaux basés sur l'entraide.
Lors d’une promenade sur ses « terres », Stan découvre qu'on a tracé et marqué un nouveau sentier à travers les arbres sans qu'il en soit informé.
Tracassé par cette intrusion qui trouble sa solitude, il descend au village pour apprendre que l'auteur du méfait est un certain Castagnary, figure locale, bourru et fielleux, pour qui la montagne est à tout le monde et qui ne compte pas déroger à cette règle pour un « étranger ».
De fil en aiguille, le conflit s'envenime, au point de devenir de plus en plus violent.

Stan est un ancien militaire qui, au moment de la retraite, a souhaité s'éloigner du monde. Il porte en lui de sombres souvenirs et s'oublie dans la solitude et les tâches du quotidien, sans rien demander ni devoir à personne.

Ce poids disparaissait quand il s’occupait les mains. En cela, les travaux de la maison et du jardin étaient une bénédiction. Non seulement à cause du plaisir qu’il trouvait à contempler les avancées visibles de la besogne accomplie seul, mais aussi par la sorte d’ivresse qui vient de ce que l’esprit tout entier, aspiré par la relation de la main, de la matière et de l’outil, est alors inapte à toute forme d’introspection, c’est-à-dire de souffrance. Le soir, le corps harassé et l’âme satisfaite, Stan contemplait le résultat de son action ; il ne pensait pas au sens supposé de l’existence.

Il est ici question, dans un premier temps, de la peur qui conduit à la haine de l'autre, à moins que ce ne soit simplement la bêtise. L'autre, celui qui n'est pas du pays, au sens région, bourg, village, vallée ; l'étranger. Et si, en plus, ce dernier apparaît quelque peu basané, la messe est dite.

La premier partie du roman est une montée en tension sur fond de violence à peine contenue. Stan cherche la tranquillité, une forme d’équilibre l’aidant à supporter le poids d’un passé trop lourd à porter, mais le « monde » se rappelle à lui avec arrogance.
C’est un peu Rambo, relocalisé dans le sud des Hautes-Alpes, paysage de moyenne montagne. La nature est omniprésente, mais la connerie l’accompagne, malheureusement.
Feux dans la Plaine ne s’arrête cependant pas à cette description, réussie, d’une violence ordinaire et prend un tournant « survivaliste » dès lors que Stan cherche à fuir toujours plus haut vers les sommets. Comme le souligne l’auteur dans une interview, c’est alors autant un voyage géographique qu’une introspection. Après avoir été confronté et dû survivre face à la stupidité humaine, Stan est désormais face à la puissance de la nature, aussi belle que dangereuse, et qui n’a que faire de son existence. Alors il l’épouse, tente de s’y fondre. Se faire oublier, ou s’oublier soi-même, that is the question


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Ce premier roman peut se lire comme une articulation, un pont entre deux références cinématographiques célèbres, Rambo d’un côté et The Revenant d’Alejandro González Iñárritu. La survie est au premier plan, mais pas seulement…

Le début...

Les dix premières lignes...

C’était ça : du bleu.
Il avait d’abord eu la sensation vague d’une anomalie. Il s’était arrêté. Il avait écouté. N’avait rien entendu d’autre que le roulement de la rivière en contrebas, presque imperceptible en cette saison, et le chuchotis du vent dans les cimes des résineux. Il avait jeté un regard circulaire autour de lui, sur le sol semé d’aiguilles et de pierres blanches, sur l’anarchie familière des genêts, des buis et des genévriers, et la brume tiède et rosâtre qui brouillait, juste en face, la colline de Villedieu.
Il s’était remis en marche, pour s’arrêter aussitôt : il avait vu du bleu. Une tache bleue dans le vert des sapins. Un trait de peinture, tout récent, sur un tronc. Machinalement il toucha l’écorce et porta son regard plus loin : une autre tache bleue, cette fois sur une pierre, à une quinzaine de mètres. Entre les deux s’esquissait un sentier.


La fin...

Quatrième de couverture...

Stanislas Kosinski est un ancien militaire. Au Mali où il a servi, il a vu mourir la femme qu’il aimait. Retiré de l’armée, il a acheté un chalet et soixante hectares de maquis et de ravins, un lieu où personne ne viendrait troubler son besoin de silence. Son temps désormais se partage entre les travaux de réparation de sa maison, l’entretien d’un potager et l’observation des plantes et des animaux qui peuplent cette montagne. Sauf qu’un jour, Stan découvre qu’on a balisé en bleu un chemin sur son terrain. Au même moment, une bergère, Mathilde, s’installe dans une caravane à proximité avec un grand troupeau. Alors qu’un conflit larvé s’est noué avec des chasseurs qui empiètent sur son espace, Stan voit un soir débarquer chez lui un groupe d’hommes armés.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Olivier Ciechelski










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