Rivages / Noir - Septembre 2000
Tags : Roman noir Polar rural Psychologie Quidam France profonde Années 2000 Littéraire Entre 250 et 400 pages
Publié le : 23 septembre 2012
La nouvelle vie d'un couple d'anglais tout juste arrivé en Dordogne pour y vivre une retraite anticipée. John et Georgia débarquent en France, un peu dilettantes, sans vraiment avoir préparé leur nouvelle vie. Alors, grisés par ce nouvel environnement, et leurs nouveaux amis dans la communauté anglaise du Périgord, ils dépensent comme s'ils étaient en vacances, mais voilà, la source n'est pas inépuisable. L'euphorie passée, commence les problèmes d'argent et les problèmes de couples. John voyant d'un mauvais œil, les regards qui se posent sur sa femme.
Comme des hommes est un polar d'ambiance, un roman noir rural. Un prétexte pour l'auteur de croquer de manière incisive la faune locale franchouillarde et la communauté anglaise qui s'est formée au fil des arrivées dans la région. Un univers et un rythme qui m'ont fait penser au livre Des Voix dans les Ténèbres de l'auteur américain Andrew Coburn.
L'écriture est travaillée, Louis Sanders utilise souvent des sortes de raccords dans le mouvement pour passer d'un personnage à un autre au cours d'un dialogue, une pratique dont on n'a plus l'habitude au cinéma, et qui ici passe toute seul et permet d'avoir différents points de vue lors d'une même scène. L'auteur fait monter la tension en jouant sur la jalousie de John, la beauté de Georgia et les histoires de famille locales, jusqu'au point de non retour.
La scène avec le chien vous restera en travers de la gorge.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Vous avez aimé l'ambiance et le rythme : un détour vers la production d'Andrew Coburn pourrait être une bonne idée.
Les dix premières lignes...
On leur avait dit de fermer leur porte quand ils partaient, mais ils n'écoutaient pas, ils étaient confiants. On les voyait souvent monter dans leur voiture pour aller faire des courses, passer la soirée chez des amis peut-être, sans qu'ils prennent même la peine de verrouiller. On pouvait entrer chez eux par deux portes. La grosse porte cloutée de la cuisine, presque carrée, qui ne laissait pas passer la lumière, et l'autre, celle de devant, avec des vitres celle-là, que l'ancien propriétaire avait fait changer dans les années quarante, juste après la guerre ; elle était d'un vert un peu passé. Plus tard, elle l'avait repeinte elle-même, en bleu, mais toujours aussi pale, sans doute était-ce pour obtenir un effet plus provençal (…)
Quatrième de couverture...
« On leur avait dit de fermer leur porte quand ils partaient, mais ils n'écoutaient pas, ils étaient confiants. Alors, quand les gens venaient leur rendre visite, ils frappaient quelques coups, à peine audibles, par habitude, puis ils entraient et découvraient l'ombre de leur intimité dans le désordre… Derrière cette porte qu'on ne fermait jamais à clé, sur le sol, il y avait trois corps, face contre terre, baignés de sang, encore chauds, dans un silence qui n'appartenait qu'à eux. »
John et Georgia ont quitté Londres pour se consacrer aux joies d'une vie simple et modeste en Dordogne, dans le petit "cottage" de leurs rêves. Après un été de soleil et de fêtes entre amis, il leur faut se rendre à l'évidence : la vie simple et modeste se révèle plus coûteuse que prévu, l'hiver est rigoureux et les paysans du coin ne sont pas toujours d'un abord facile. Et pourquoi Georgia se maquille-t-elle pour d'autres, sourit-elle a d'autres ? Rongé par la jalousie, dans ce hameau statique de Dordogne, John a de plus en plus de mal à ne pas perdre pied.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...