Une Heure de Silence

Un avis personnel...

Publié le : 06 novembre 2011

C'est un étrange client qui vient sonner à la porte de Lincoln Perry, détective privé à Cleveland. Un étrange client pour une étrange affaire…
Parker Harrison est un meurtrier qui a purgé sa peine. Il a tué — il y a de ça trente ans — et voilà treize ans qu'il est sorti de prison. À sa libération, il a travaillé durant une année comme jardinier dans une propriété baptisée « La crête aux murmures », une maison originale invisible de l'extérieur (hormis sa porte d'entrée) et creusée dans une sorte de falaise. Là, Alexandra Cantrell et son époux Joshua menait une sorte de programme de réinsertion. C'est cette femme que souhaite retrouver Harrison ; cette quête le menant dans le bureau de Lincoln Perry.
Bien que le détective ne soit pas chaud pour prendre l'affaire compte tenu du passé de son hypothétique client, ce dernier réussit tout de à le convaincre de passer voir la bâtisse. Il découvre une maison abandonnée, livrée aux vandales alors qu'elle vaut sans doute une petite fortune. Pourtant, elle n'est pas à vendre, les taxes sont régulièrement payées et les Cantrell en sont toujours les propriétaires désignés.
Au cours de son début d'enquête, Perry découvre aussi que Joshua est décédé il y a douze ans et qu'on vient tout juste de retrouver son squelette dans une forêt. Alexandra, personne ne sait où elle est, mais tout le monde la cherche, y compris le FBI, vu qu'elle est la sœur d'un des plus gros mafieux de la région, Dominic Sanabria.
Perry décide d'en rester là avec Harrison, se demandant même s'il n'est pas lié à la mort de Joshua…

On en est là au bout d'une petite quarantaine de pages. Michael Koryta a posé la trame de son intrigue avec efficacité et nous a présenté le rapport conflictuel qui se noue entre le détective et son client. On ne peut pas dire que la confiance règne entre ces deux-là.
Dans la mesure où on n'a pas encore dépassé les cinquante pages et que le roman en compte trois cent soixante-cinq, vous vous doutez bien que l'enquête ne va pas en rester là et que notre cher détective va devoir aller au charbon.
Pour ça, il recevra l'aide d'un collègue enquêtant depuis longtemps sur la disparition de Joshua Cantrell, à la demande de ses parents, et qui rouvre son dossier avec la découverte de son cadavre. Il rencontrera également un agent du FBI en retraite qui a passé une bonne partie de son temps à traquer Dominic Sanabria et le croit responsable de la disparition de sa sœur.

L'enquête sera longue et difficile tant les pistes sont froides. Il en sera un peu de même pour la lecture. Michael Koryta peine à donner du rythme à son récit et multiplie les tergiversations de son détective au point de l'amener à devoir affronter une sorte de crise mystico-professionnelle dans laquelle il entraîne son entourage et qui ne vient qu'alourdir une intrigue déjà passablement poussive. Au point qu'on en vient à se demander si, au final, après une idée de départ qui peut tenir la distance, on n'assisterait pas à une entreprise de délayage dont l'auteur, malgré toute sa peine, n'aurait pu réussir à sortir.
Michael Koryta connaît les ficelles du métier donc on ne s'ennuie pas vraiment, mais cette Heure de Silence s'avère tout de même bien longue.

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Lincoln Perry est un personnage récurrent chez Michael Koryta et un détective qui a bonne réputation. Peut-être ses autres aventures sont-elles un peu plus pimentées.
En dehors de ce personnage, j'avais été agréablement surpris par son précédent roman — La Nuit de Tomahawk — au souffle plus puissant.