Corps-Morts

Sylvie Rouch

Après la Lune - Avril 2006

Tags :  Roman d'enquête Polar social Polar rural Trafic Vengeance Flic Quidam France profonde Années 2000 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 07 mai 2011

Caïn un poivrot-poète au soir d'une énième biture s'en va observer les moulières que Taupin a spolié à son père dans le passé. Ses moulières. Mais ce soir, Caïn aperçoit sur un des piquets qui ressort de l'eau, une tête plantée comme au bout d'une lance.
Apprenant le décès de son père qui l'avait abandonné lui et sa mère lorsqu'il avait cinq ans, François Laguigne se rend à l'hospice dans le village natale de son père et de son grand-père, pour y récupérer ses dernières affaires, son héritage en quelque sorte. Mais il n'imaginait pas un héritage aussi lourd, lui qui venait solder sa non-relation père-fils, va prendre fait et cause pour le combat de son père : la réhabilitation de la mémoire de son grand-père.

Corps-Morts m'a d'emblée fait penser au Chien Jaune de Simenon pour le côté vieilles histoires de village et vieilles histoires de famille, le commissaire Maigret en moins. N'empêche que Sylvie Rouch réussi à donner corps à ses personnages et à nous raconter ce village austère, ce village de pêcheurs gangrené par son passé pendant la guerre 39-45, un village que seul les natifs peuvent supporter toute une vie. Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce roman est d'aborder le thème éculé de l'occupation allemande et des histoires de villages que la réconciliation nationale n'avait pas réglées, mais Sylvie Rouch le fait plutôt bien axant le récit sur le destin de ses personnages et en retranscrivant bien l'ambiance particulière des petits villages portuaires.

Un polar réussi qui changera votre regard sur les bulots.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Dans un style un peu plus drôle on peut aller voir du côté de Il Faut Buter les Patates de Gérard Alle, l'initiateur de la série Léo Tanguy dans laquelle a sévi Sylvie Rouch.
Dans la même ambiance, il y a le Last Exit to Brest de Claude Bathany.
Et si l'on veut rester en Normandie, il faut absolument se procurer Jusqu'à Plus Soif de Jean Amila.

Le début...

Les dix premières lignes...

« On lia chaque bloc avec des nœuds en fer… et la ville semblait une ville d'enfer… »
— Eh, Loulou, dis à ton poète de mettre en veilleuse. Il nous les brise !
« L'œil a-t-il disparu ? dit en tremblant…»
— T'as entendu, Caïn… Tu fatigues les clients.
— Ah, i sont beaux, les clients, Loulou ! Rien qu'une bande d'ignorants, oui ! Des soiffards qui feront jamais la différence entre un alexandrin et une bordée d'injures… Pfut ! Donner d'la poésie à ces pochetrons… Autant donner de la confiture aux cochons !
— Pochetron toi-même ! lança un gars du fond du bar.
— C'est l'hôpital qui se fout de la charité, ricana un autre.
— Tu sais ce qu'i te dit, l'hôpital (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

À première vue, l'image était ordinaire. Un casier de caoutchouc noir. Un casier à bulots comme Pierrot en relevait par centaines depuis qu'il était matelot sur La Brailleuse. Pourtant, à y regarder de plus près, les escargots de mer agglutinés au fond du trou, scotchés à leur proie, n'en avaient pas terminé avec leur appât. Un morceau de roussette ? Certainement pas. Plutôt un membre dépecé, pourvu par endroits de lambeaux étiolés de chair blanche. Pierrot l'aurait juré : de la chair humaine.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Sylvie Rouch










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition