Je Suis Partout

Jean-Jacques Reboux

Après la Lune - Mai 2010

Tags :  Polar politique Polar militant Psychologie Quidam France Années 2000 Populaire Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 07 juillet 2010

Tout commence par la remise des codes de sûreté nucléaire ; nous sommes en mai 2007 et Nicolas Sarkozy vient d'être élu Président de la République française, l'aboutissement d'une promesse faite à son frère aîné, Guillaume, au lendemain de la mort du Général…

Pour garder le pouvoir, j'ai deux règles : être ignoble avec les faibles et servile avec les puissants, il n'y a pas d'autre solution.

Jean-Jacques Reboux se glisse dans la peau du Président, dans son esprit même, et nous fait vivre de l'intérieur quelques évènements sous ce regard inédit, tout de franchise : Sarkozy et les vodkas de Poutine à son premier G8, les footings avec le Premier ministre, la rencontre avec Carla Bruni… On est dans sa tête, dans sa logique (ou au moins dans celle imaginée par l'auteur qui, comme chacun l'imagine, se doit de coller au plus près de la réalité).
C'est parfois drôle, jusque dans les tics de langage — la "manière" Sarkozy qui a été disséquée avec précision — à d'autre moments plus sombre lorsqu'en éclairant le passé on voit un Président abandonné par son père qui vit à peu de chose près la même situation avec son fils Louis…
Jean-Jacques Reboux entremêle les faits avérés, vérifiables, médiatisés, et son "analyse" du personnage Sarkozy, les motivations qu'il lui prête…

Arrive alors l'été 2009 et un évènement, ignoré celui-là — certains diront inventé — qui par deux fois va venir troubler la vie de notre homme d'état : la rencontre, dans des circonstances exceptionnelles, du livre de Jean-Pierre Andrevon, Le Dernier Dimanche du Chancelier Hitler, élément déclencheur qui va entamer l'armure présidentielle et faire d'un homme fragile mais bardé de certitudes, un homme qui pète littéralement les plombs…
Jean-Jacques Reboux se lance alors dans le portrait psychologique de son personnage principal, le dépeignant sous les traits d'un pervers narcissique, avant d'entamer le récit de sa chute, vertigineuse…

Toute la lecture se fait ici en chevauchant l'imagination de l'auteur qui elle-même se nourrit de son ressentiment — j'espère que le mot n'est pas trop faible — à l'égard de celui qu'il poursuit de sa vindicte.
S'appuyant sur les caractéristiques psychologiques du personnage public, il pousse sa logique dans ses derniers retranchements et Nicolas Sarkozy finit par exploser en vol sous sa plume malicieuse, lucide et néanmoins féroce.

Nicolas Sarkozy ne fait pas peur. C'est sa folie qui fait peur. Sa folie et son régime. Tous ces gens qui s'assoient sur la morale, le droit, le bien commun, la santé, les libertés, je ne vais pas vous faire un dessin… Que les Français aient voté pour en arriver là : voilà qui me fait peur… On en est même arrivé à craindre sa réélection, genre… il n'y a personne en face de lui, il va fatalement être réélu… comme si c'était une fatalité !

On connaît l'air malicieux de Jean-Jacques Reboux, la qualité et la loufoquerie de certains de ses écrits. Ce roman de politique-friction s'avère au final beaucoup moins souriant qu'il ne pouvait paraître de prime abord. Il n'en demeure pas moins un pamphlet qui tire à boulets rouges (et noirs) sur un homme politique qui l'a sûrement mérité.


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Quelques pistes à explorer, ou pas...

Jean-Jacques Reboux a déjà écrit au même personnage, qui tenait alors un autre rôle que celui de chef de l'état.
C'était en 2006, avec Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, ministre des libertés policières - Candidat à la Présidence de la République.

Le début...

Les dix premières lignes...

Paris, 18 mai 2007
(deux jours après l'investiture de Nicolas Sarkozy)

— Je suis content pour toi, Nicolas.
— J'te remercie, frangin, c'est sympa d'appeler.
— T'as été un peu froid avec Chirac quand même !
— Eh, oh, je l'ai applaudi… t'as vu !
— Tu changeras jamais.
— Tu connais la chanson, Guigui. Le vieux lion est mort… Pas de petits sentiments.
— J'ai un cadeau pour toi, Nicolas. Je te l'aurais bien apporté avant-hier mais tu étais un peu occupé…
— Euh, j'peux pas trop t'parler, là, j'ai un truc sur le feu…
— Mais t'as toujours un truc sur le feu, Nicolas !
— Le feu nucléaire… si tu vois c'que j'veux dire (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Juillet 2011. Les déplacements du président provoquent des manifestations si violentes qu'il ne peut plus quitter, l'Elysée. Sa santé décline. Sa paranoïa atteint des sommets. Il se bunkérise, se laisse pousser la moustache, est obsédé par Louis XVI. Le 14 juillet, il est absent des cérémonies. Les rumeurs les plus folles courent. Sa femme l'a-t-elle quitté ? A-t-il perdu la raison ? Est-il toujours. vivant ? En désespoir de cause, les stratèges élyséens imaginent un ultime stratagème pour provoquer l'électrochoc qui sauvera le président "Je suis partout". Mais un coup de théâtre sensationnel va anéantir leurs derniers espoirs…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jean-Jacques Reboux










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Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

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