La Clef des Mensonges

Jean-Bernard Pouy

Gallimard / Série Noire - Janvier 1997

Tags :  Roman noir Thriller Road Polar Corruption Flic Quidam France Années 1980 Littéraire Populaire Original Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 22 mai 2010

C’est un gendarme qui nous raconte l’histoire. Un gendarme au bord de la retraite, un gendarme détaché de beaucoup de choses. Il est chargé, avec un collègue, d’escorter une suspecte, de l’escorter dans un train, vers son juge. Une responsabilité qu’il n’a pas l’habitude de se voir confiée mais qu'il décide d’assumer. Il va même l’assumer au-delà de ce que ses supérieurs pouvaient espérer puisqu’ayant échappé à une tentative de suppression de la suspecte, et de lui par la même occasion, il va se faire fuyard avec elle.
Il n’a pas le choix, comprenant assez vite qu’il a été choisi parce que "sacrifiable". Parce qu’on savait, quelque part, qu’il devrait y avoir sacrifice… Et même s’il est détaché de beaucoup, de quasiment tout, il comprend qu’il n’a pas forcément envie d’y passer. Ou, en tout cas, pas sans comprendre.

C’est une fuite que nous décrit Jean-Bernard Pouy dans ce roman. Une fuite éperdue de deux personnes sans importances. Deux êtres dont la société pourrait bien se passer mais qui ne l’entendent pas ainsi.
Comme souvent dans ce genre d’histoire, il est assez jouissif de suivre les deux protagonistes, seuls contre tous. Deux protagonistes qui parviennent à déjouer les plans de leurs poursuivants aux moyens beaucoup plus impressionnants que ce qui est à la disposition de nos deux pauvres délaissés. Ils s’en sortent, usent de la ruse et cherchent le pot-aux-roses. Ils ne veulent pas y passer pour rien. Dans ce silence ordinairement réservés à ceux de leur rang.

La jeune fille est une rebelle, le gendarme a du mal à la comprendre mais une complicité va, bien sûr, s’installer entre eux.

Pouy nous offre un roman plaisant, un roman d’une grande qualité. Un roman au rythme soutenu mais ménageant, quand même, quelques plages pour respirer, reprendre son souffle. Il nous offre le portrait de deux personnages attachants. Et même si cette histoire semble avoir été racontée mille fois, celle de Pouy est unique, de celles qu’il sait nous raconter pour notre plus grand plaisir.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Prix du polar 1989.
Ce roman m’a rappelé celui de Manchette, O Dingos, ô Châteaux !, pour la fuite éperdue, pour le rythme et une certaine économie de style.

Le début...

Les dix premières lignes...

En soupirant, j’ai jeté mon képi dans la boue. La marée montante l’emmènera d’abord vers la plage, puis, en se retirant, l’apportera en face, en Amérique. Bien fait.
Le vent, en langue froide, m’a caressé le haut du crâne.
Le Tournant. Jamais je n’aurais cru qu’il ressemblât à ce que j’avais sous les yeux. Cet imparfait du subjonctif m’a paru tout à coup bizarre, et, pourtant, c’est un peu à cause de lui que tout ça est arrivé (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

La clef de cette histoire est dans le ventre d’une fille. Cette fille, si jeune, est dans un train et ce train traverse la campagne, comme un tube fermé dont il ne peut s’enfuir. Teigneuse, farouche, menottée, la gosse ne lâche rien, pas un sourire ni un mot, pas une lueur d’espoir. Elle sait déjà que les deux gendarmes qui l’escortent, s’ils ne sont pas eux-mêmes chargés de l’abattre, ne pourront pas grand-chose pour la protéger. Elle sait, en dépit de son âge, qu’elle est déjà de trop et que cette clef, là, dans son ventre, il lui faudra bientôt la rendre…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jean-Bernard Pouy










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition Réédition poche

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Nous Avons Brûlé une Sainte Le Cinéma de Papa La Petite Écuyère a Cafté Une Brève Histoire du Roman Noir