Elles se Rendent pas Compte

Boris Vian

Editions du Scorpion - 1950

Tags :  Polar social Comédie Drogue Psychologie Quidam Washington Années 1950 Littéraire Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 13 janvier 2010

Francis Deacon, genre dandy snob, doit assister au bal costumé donné par son amie d'enfance, Gaya, pour son "entrée" dans le monde. Irrité par cette obligation et un rien provocateur, il a choisi de se déguiser en femme et de laisser faire…
Là, alors qu'il passe totalement inaperçu, sauf aux yeux de Flo, amie de Gaya qui a, elle, choisi de se faire passer pour un garçon et d'emballer une jeune demoiselle afin de goûter à certain plaisir défendu, Francis constate que son amie de dix-sept ans est sous la houlette d'un inconnu et soupçonne une consommation de drogue.
Lorsque huit jours plus tard il reçoit un faire-part du mariage prochain de Gaya, il file la voir pour obtenir une explication et rencontre le fiancé : Richard Walcott, une grande "folle", accompagné de sa "sœur" qui n'est autre que le jeune homme aperçu en compagnie de Gaya lors de la soirée.
Malgré les velléités d'indépendance affichées par son amie, Francis compte bien la sortie de ce mauvais pas…

Situé à Washington, Elles se Rendent pas Compte marie de manière prémonitoire deux sujets qui, au début des années cinquante, semblent bien éloignés : le milieu homosexuel et la toxicomanie.
Boris Vian joue sur le mélange des genres — ici, masculin et féminin — tout au long de ce court roman qui débute par un travestissement, mais comme c'est Francis Deacon qui mène la danse — un héros malgré lui guère sympathique, imbu de lui-même, et qui se pose en redresseur de tort, voire de morale — on a du mal à se laisser entraîner.
Le milieu bourgeois de Washington est épinglé, mais en toute légèreté, sans jamais vouloir faire "mal" et au bout du compte on reste un peu sur da faim, malgré une écriture toujours aussi limpide. Quant à l'accumulation de courses-poursuites qui parsèment le récit, elle ne le rend au fond pas si palpitant que ses prédécesseurs.

Elles se Rendent pas Comptent joue plus sur la légèreté et le pastiche, mais il lui manque à mon sens ce côté sombre qui fait la saveur de la signature de Vernon Sullivan. Il est aussi le dernier roman de Boris Vian à la recevoir.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Sans aucun doute les précédents opus de la série…

Le début...

Les dix premières lignes...

D'abord, ça devrait être interdit, les bals costumés. Ça assomme tout le monde et au vingtième siècle, on n'est tout de même plus d'âge à s'habiller en bandit sicilien ou en grand air de la Tosca, juste pour avoir le droit d'entrer chez les gens dont on fréquente la fille — parce que c'était ça le problème. On était le 29 juin et le lendemain, Gaya débutait dans le monde. À Washington, ça représente quelque chose comme corvée (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Publié au début des années cinquante, ce pastiche fort réussi de roman noir américain prend aujourd'hui l'allure d'un roman de mœurs prémonitoire.
Découvrant que son amie d'enfance est sur le point d'épouser un petit escroc déjà bien lancé dans le trafic de drogue, Francis se lance, tête baissée, à l'assaut d'une drôle de bande. Et comme chez Hammett ou Chandler, il pleut des coups pendant plus de deux cents pages.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Boris Vian










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