Editions Utovie - Novembre 1999
Tags : Roman d'enquête Trafic Détective privé Années 1990 Moins de 250 pages
Publié le : 30 novembre 2005
Jocelyne Lauger est assistante comptable dans un établissement d'enseignement religieux. Elle découvre un jour, au fond d'un tiroir, de vieux documents datant d'une vingtaine d'années et révélant un système de fausses factures organisé par la boulangerie locale et son propre patron, l'intendant. Quatre jours plus tard, elle est assassinée par le chef du personnel de l'école et le boulanger trempant dans l'affaire - un meurtre habilement maquillé en accident domestique - mais auparavant, elle a tout de même eu le temps de faire part de ses soupçons à son amie Thérèse.
Cinq ans ont passé mais Thérèse Galin n'a pas oublié son amie et cherche toujours des explications. Une nouvelle série de crimes maquillés l'amène à rencontrer un détective privé qu'elle va entraîner dans une enquête dont personne ne sortira indemne...
Luis Alfredo nous offre là un personnage de détective privé digne des spécialistes du hard-boiled dont la première particularité est de n'être jamais nommé, comme si son regard n'avait pas besoin de patronyme, et dont les autres sont communes à ses illustres ancêtres : clopes à outrance, whisky et goût prononcé pour la gente féminine. On peut compléter le portrait en précisant qu'il se nourrit quasiment exclusivement de hamburgers (modernité oblige...) mais qu'en contrepartie il relit l'œuvre complète de Karl Marx (en butant un peu sur le premier tome, il est vrai...).
Un roman à la construction originale qui dès le départ dévoile au lecteur les coupables des crimes commis et laisse son détective courir après eux en même temps que nous après le mobile. Les points de vue alternent dans un ordonnancement des chapitres où les narrateurs se croisent.
Mais au-delà de l'intrigue et du jeu des personnages, on peut reconnaître comme un constat quelque peu désabusé de l'évolution de la société, sur la perte des illusions, sur les années de jeunesse, de rêve, qui se sont envolées. Les petites magouilles se sont transformées en trafics, les soixante-huitards en cadres supérieurs féroces. Quelle époque !..
Un détective parfois un peu trop perspicace et chanceux dans ses avancées, qui fait qu'on a un peu de mal à croire que toutes les pièces de ce puzzle s'assemblent vraiment, mais une lecture qui n'en demeure pas moins agréable accompagnée de ce détective sans nom et hors normes.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Bah, désolé, mais là... pas d'idée.
Les dix premières lignes...
Quatorze heures trente...
Jocelyne Lauger détacha ses yeux de la pendulette, les leva vers la fenêtre et, immobile, le regard fixé aux carreaux, contempla le coin de ciel laiteux.
Que restait-il des années soixante ? Des souvenirs confus de réunions houleuses, de meetings, de barricades...
De manifestations Viêt-Nam en commémorations de la commune de Paris, de rassemblements pour le droit à l'avortement en rassemblement contre le viol, les années soixante-dix avaient filé, elles aussi, en laissant dans la bouche un goût amer (...).
Quatrième de couverture...
J'avais mal au crâne. atrocement mal au crâne. des gravillons tombaient au milieu de ma cervelle. À chacun de leur impact, une décharge violente irradiait mon corps. Mon pauvre corps, dont je n'avais conscience que par intermittence. Fichue gueule de bois. Tout était noir. Je devais d'abord ouvrir les yeux. Je retrouvai mes esprits en une fraction de seconde et sautai sur le plancher.
— Nom de dieu !
Hagard je fixai le lit. Au milieu des draps froissés gisait le cadavre ensanglanté de Thérèse Galin. On lui avait tranché la gorge de part en part. Elle s'était vidée de son sang et son corps nu creusait le matelas transformé en éponge rougeâtre.
J'occupais dans la mise en scène qu'avaient échafaudée les meurtriers une place centrale.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...