Biographie succincte... Bibliographie sélective et non exhaustive...
Harry Crews est né en juin 1935 à Bacon County, Georgie. Ses parent sont de petits fermiers du sud des États-Unis au sortir de la crise. Après le décès de son père (à 35 ans), sa mère se remarie et le très jeune Harry écope d'un beau-père alcoolique et brutal qui n'hésite pas à s'en prendre aux deux enfants de la maison. Elle finira tout de même par claquer la porte pour s'installer en Floride.
Harry est un adolescent solitaire, grand lecteur et déjà futur écrivain. En 1953 il s'engage dans les Marines pour voyager et vampirise la bibliothèque de la base : une véritable manne. Trois ans plus tard il entre à l'université de Floride mais son passage sera de courte durée. Il y reviendra en 1958 après de longs mois d'errances à travers le pays où il connaitra la prison et le mariage. Mais rien ne résiste à son envie d'écrire, pas même cette union, pas même sa paternité. En 1961, la noyade de son frère ainé lui laissera une marque indélébile, un énorme sentiment de culpabilité.
Côté écriture, c'est en 1968 qu'il est enfin publié avec Le Chanteur de Gospel. Dès lors il devient enseignant, participe à de nombreux journaux et magazines, dont Play Boy, et écrit une quinzaine de roman. En 1997 il finit par cesser toute activité professionnelle autre que l'écriture.
Un de ses romans, Des Mules et des Hommes, est une autobiographie.
Harry Crews est décédé le 28 mars 2012 à l'âge de soixante-seize ans.
Publié le 31 mai 2005
En attendant un commentaire plus personnel - Le Faucon va Mourir est pour l'instant le seul roman d'Harry Crews que j'aie lu - je vous livre celui de Jean-Christophe qui me semble tout à fait pertinent :
(cf. jimharrison.free.fr)
"Le père Harry, question tronche taillé à la hache, il donne pas sa part au chat. Harry Crews écrit des tragédies. Ses personnages sont seuls, souvent renfermés, hantés par un démon intérieur, durs au mal, accablés par un destin qui finira par avoir leur peau et marqués du sceau de l'anormalité. Ils ont l'intime conviction d'avoir été abandonnés par Dieu ou au contraire bénis. Il n'est pas un seul livre qui ne comporte un freak ou un type étrange, en proie à une obsession. Dans ses histoires, toujours un aspect grotesque : on flirte avec Jérôme Bosch. Souvent une pointe d'humour vient relever le récit comme un piment rouge qui arrache les tripes. Crews écrit à l'os, sans gras ni décoration."
À cela j'ajouterai simplement que Harry Crews dresse également le portrait des sans gloire, des "oubliés", des laissés pour compte, mais qu'il le fait avec une infinie tendresse pour ses personnages.