Robert Laffont - 1976 - Traduction (anglais) : Jean Rosenthal
Tags : Roman d'enquête Crime organisé Service secret Truand Londres Années 1970 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 18 décembre 2009
Trevanian s’est fait remarquer avec Shibumi, premier de ses romans traduit chez Gallmeister. A suivi La Sanction, adapté au cinéma par Clint Eastwood en 1975. On y découvrait le personnage de Jonathan Hemlock, tueur et alpiniste également amateur d’art.
Dans L’Expert, son statut de sommité en art est devenue son activité principale. Retiré à Londres, il est bien entendu rattrapé par son passé professionnel. Faut bien qu’il y ait une histoire ! Celle-ci, très classique, envoie le héros côtoyer les milieux du commerce de la chair, féminine bien entendu. Les services secrets font pression sur Jonathan pour qu’il exécute cette mission, à l’aide d’un jolie jeune femme qui finira dans son lit, bien entendu. Et bien entendu toujours, notre héros a pourtant souffert dans le passé et n’est pas un cœur facile à séduire.
Le voilà donc lancé à la poursuite d’un très cruel et énigmatique personnage.
De la patronne de night-club noire et naine au boss des services secrets homme d’Église (son surnom : le Vicaire), les rôles sont bien marqués et extrêmes. En ce sens, le roman a un côté cinématographique fort. Action, rebondissements, dialogues, rythment le tout. L’ensemble est cependant moyen, trop plein d’ingrédients prévisibles, sans doute. Certaines phrases un brin douteuses m’ont en plus arrêtée dans ma lecture et quelque peu gâché le goût.
(…) les parasites qui prétendent être en symbiose et encouragent, par leur autorité servile, la monstrueuse licence de l’art démocratisé.
Des jeunes filles modernes marchaient à longs pas de leurs jambes osseuses sous des jupes qui leur tombaient aux chevilles (…) elles étaient de celles qui avaient abjuré les artifices des cosmétiques et qui insistaient pour être acceptées pour ce qu’elles étaient — contre la guerre, socialement engagées, sexuellement libérées, et chiantes, chiantes, chiantes.
Jonathan reconnu Hampstead — des maisons conservatrices entourées d’incommodités travaillistes.
Le socialisme britannique, ayant échoué dans ses tentatives de partager les richesses, s’évertuait maintenant à faire partager la pauvreté.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
On peut envisager quelques lointaines filiations entre cet opus et les deux romans d’Antoine Chainas, Versus et Anaisthesia, bien plus noirs et glauques.
Les dix premières lignes...
Sa souffrance était immense. Mais du moins était-elle finie. Des vagues acérées de douleur déferlaient avec une intensité croissante jusqu’au moment où son corps était secoué de convulsions et son esprit submergé. Et là, juste avant la folie, les crêtes des vagues se brisaient en tourbillonnant au seuil de sa conscience et il trouvait refuge dans l’oubli. Mais toujours il émergeait du délire, glacé et baigné de sueur, plus faible qu’avant, et plus effrayé (…)
Quatrième de couverture...
Jonathan Hemlock, le génial alpiniste collectionneur d’art, est de retour. Celui qui trouve les moyens d’assouvir sa passion en exécutant des assassinats pour le compte d’une mystérieuse organisation secrète reprend du service.
Alors qu’il voyage en Angleterre, Hemlock se voit contraint de remplacer un agent des services secrets britanniques assassiné d’une manière atroce et bizarre. Sa mission consiste à récupérer des films compromettant de hauts dignitaires du Royaume. Pour cela il devra exécuter une nouvelle et ultime "sanction". Sa cible : une figure de l’underworld londonien spécialiste de la débauche et de la torture.
Après La Sanction, nous retrouvons dans ce second volet des aventures de Jonathan Hemlock le brio, l’intelligence et l’humour qui font de Trevanian un auteur incontournable.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...