American Psycho

Bret Easton Ellis

Seuil / Points - Mars 1997 - Traduction (anglais) : Alain Defossé

Tags :  Serial Killer Quidam New York Années 1980 Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er novembre 2009

Recommandé Dans le genre TOTALEMENT DIFFERENT qui transcende le sempiternel sujet du serial killer, il y a, bien au-dessus de la pile : American Psycho de Bret Easton Ellis. Un livre dérangeant, agaçant, ignoble même pour certains passages. Mais puissant en diable. On a un auteur derrière cela. Rien que l'histoire de l'écriture du livre est un roman à elle seule…
American Psycho est un livre de commande. Un éditeur avait proposé à Bret Easton Ellis, dont le talent avait éclaté avec Moins que Zéro, d'écrire un livre sur un serial killer — histoire d'exploiter le filon dans la foulée des Cornwell et Harris.

Bret Easton Ellis bouscula tellement les codes du genre que l'éditeur, scandalisé, abandonna son avance et refusa d'éditer le bouquin... qui eut un énorme succès par la suite et fut défendu par l'une des voix les plus influentes de la littérature américaine de l'après guerre : Norman Mailer.
Patrick Bateman, le héros (serial killer supposé car beaucoup d'indices laissent à penser que les crimes n'ont lieu que dans sa tête) est un agent de change de l'époque Reagan pour qui tout repose sur le paraître. D'où la description des tenues des personnages, citation des marques des vêtements, crèmes de soins et shampoings utilisés, rappel des codes vestimentaires.

De même, Patrick Bateman se doit d'être dans tous les lieux (restaurants, soirées) où il convient d'être. Les dialogues creux avec ses relations mettent en évidence la vacuité de son existence mais aussi que le héros est en léger décalage avec le monde qui l'entoure.

Bret Easton Ellis entre dans la peau de son personnage — il parle à la première personne. Il nous fait partager son quotidien qui comme le notre obéit à une certaine routine et à quelques préoccupations essentielles. Dans son cas, l'apparence physique, la tenue vestimentaire, un reality show qu'il ne manquerait sous aucun prétexte, les repas aux restaurants en vue (avec des menus souvent délirants), les soirées avec les amis, la location de cassettes vidéos, les clochards et le film Les Misérables.

Bret Easton Ellis impose ainsi un rythme. Quand survient la première manifestation du désordre du personnage celle-ci — qui n'est qu'une remarque au cours d'une soirée — coupe le souffle : le personnage que l'on suit est un dément.
Attention ! Ce roman est tout sauf un plaisir de lecture. Juste retour des choses, vu le sujet.
L'adaptation cinématographique signée Marry Harron en (avec Christian Bale — impeccable), fidèle à l'œuvre, était excellente. À voir absolument, rien que pour la scène des cartes de visite...


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Forcément un autre Bret Easton Ellis : Lunar Park, dans lequel vous retrouverez le fantôme de Patrick Bateman.

Le début...

Les dix premières lignes...

ABANDONNE TOUT ESPOIR, TOI QUI PENETRES ICI peut-on lire, barbouillé en lettres de sang au flanc de la Chemical Bank, presque au coin de la Onzième Rue et de la Première Avenue, en caractères assez grands pour être lisibles du fond du taxi qui se faufile dans la circulation au sortir de Wall Street, et à l'instant où Timothy Price remarque l'inscription un bus s'arrête et l'affiche des Misérables collée à son flanc lui bouche la vue mais cela ne semble pas contrarier Price, qui a vingt-six ans et travaille chez Pierce et Pierce, car il promet cinq dollars au chauffeur s'il monte le son de la radio, qui passe Be My Baby sur WYNN, et le chauffeur, un Noir, un étranger, obtempère (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Patrick Bateman, vingt-six ans, flamboyant golden-boy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d'une Amérique auto satisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres, American Psycho, qui fit scandale lors de sa parution aux États-Unis, est aujourd'hui un best-seller mondial.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Bret Easton Ellis










Edition(s)...

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