Rivages / Thriller - Mai 2009
Tags : Roman d'enquête Trafic Psychologie Flic France Années 2000 Entre 250 et 400 pages
Publié le : 17 juin 2009
Hervé Le Corre m’avait ravie avec son polar dans les rues du vieux Paris, L’Homme aux Lèvres de Saphir. Il revient cinq ans après avec un nouveau roman, forcément très attendu. Cette fois-ci nous sommes dans le présent, du côté de Bordeaux et des villages du vignoble, Pauillac, Saint-Estèphe, Saint Laurent, Castillon… L’auteur convoque l’adolescence et la mort ; la perte de la mère assassinée pour Victor, treize ans, la perte du fils enlevé pour le commandant de police Pierre Vilar. La solitude et l’isolement des deux personnages donnent les meilleurs passages du roman. Hervé Le Corre trouve les mots justes et le rythme des phrases, le point de vue qui font parfaitement ressentir ces états que nous avons tous un peu connu un jour ou l’autre. Victor s’imagine seul dans un monde dévasté par une catastrophe, il peine à s’emballer pour la vie à cause de ce meurtre qui le maintient isolé de tout. Hébété, comme Vilar et l’absence de son fils.
La trame, elle, repose sur une très classique enquête de police, un tueur et des femmes menacées. En arrière-plan, le trafic d’enfants, la prostitution et la lutte de femmes seules. La construction de l’intrigue purement policière, avec ce tueur sadique, échappe à bien des platitudes habituelles et autres lieux communs sur les monstres. Cependant, j’ai trouvé cet aspect moins réussi. Certaines connexions sont un peu grossières. L’impression que l’auteur ne sait pas non plus trop comment s’en sortir, ce qui donne une fin de roman en demi-teinte, perdant la simple force de ce qui précédait. Un petit bémol donc, ce qui se produit souvent quand on attend fortement quelque chose en plaçant ainsi la barre très haut.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Montrez-moi un enfant dans un roman et je vous envoie directement vers Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal. Ou encore Quand je Serai Roi, d’Enrique Serna.
Les dix premières lignes...
Souvent le matin, vers onze heures et quart, il garait sa voiture non loin de l’école, de l’autre côté de la chaussée, parce que de là il voyait mieux la cour déserte plantée de marronniers et les fenêtres de la classe, au premier étage. Il distinguait sur les vitres des figurines collées, des sapins, des bêtes, des bonshommes aux couleurs vives. Parfois, il apercevait la silhouette de l’institutrice, ou bien une main qui se levait, et le cœur lui battait plus vite dans ces cas-là et une amertume sèche venait se nouer dans sa gorge, alors il avalait douloureusement le peu de salive qu’il avait dans la bouche et clignait des yeux parce que ses paupières lui brûlaient d’avoir regardé si longtemps sans ciller (…)
Quatrième de couverture...
Pierre Vilar est commandant de police à Bordeaux. Sa vie et son couple ont volé en éclats depuis que son fils Pablo a été enlevé à la sortie de l’école. Malgré tout, il se raccroche à l’espoir insensé de le revoir vivant, avec l’appui d’un gendarme à la retraite qui se consacre à la recherche d’enfants disparus.
À quelques kilomètres de distance, un jeune collégien nommé Victor rentre chez lui après la classe pour découvrir une scène d’horreur : sa mère, Nadia, gît sans vie sur le sol de sa chambre, le visage tuméfié et les dents fracassées. Du foyer à la famille d’accueil, commence pour cet adolescent désormais seul au monde un parcours douloureux, marqué par la disparition de l’être le plus cher.
Deux pertes irrémédiables, deux tragédies. Le lien entre elles, c’est Pierre Vilar. Il est chargé d’enquêter sur la mort de Nadia, et à mesure que se dessinent certaines pistes, un étrange retournement de situation se produit ; le policier devient gibier : il est harcelé au téléphone et suivi dans la rue par un homme aussi insaisissable que menaçant. Un homme qui semble aussi poursuivre Victor.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...