Un Enfant de Dieu

Cormac McCarthy

Actes Sud - Août 1993 - Traduction (anglais) : Guillemette Belleteste

Tags :  Roman noir Polar rural Discrimination Psychologie Quidam Etats Unis Années 1960 Littéraire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 15 mars 2009

Lester Ballard est un enfant de Dieu. Comme nous tous. Un enfant de Dieu que la société abandonne, dont elle se désintéresse.
Il va apprendre à se débrouiller, comprendre qu’il faut se méfier de ses semblables. Comprendre qu’il ne peut compter que sur lui. Et il ne va compter que sur lui, perdant toute compassion, tout sentiment « humain », tout sentiment fraternel… redevenant un animal, luttant pour survivre. Et ne pensant qu’à satisfaire ses instincts.

C’est un roman court, fulgurant. Une histoire qui ne s’embarrasse pas de digressions même si chaque page de McCarthy peut être prise pour telle. C’est d’une précision impitoyable.
Lester laisse aller ses pensées, s’enfonçant un peu plus chaque jour dans le sombre, le noir, la face obscure de l’âme. McCarthy explore son évolution, ses cogitations et les actes qui vont avec. Il ne réfléchit pas tout le temps, laissant parler ses plus basses pulsions.
Et les humains, les autres, ceux qui observent Ballard de loin, ne sont pas plus attirants que lui. La nature qui apparaît comme impossible à dompter, dure, serait presque plus attirante que la société des hommes.

Vous pensez qu’à l’époque les gens étaient pires qu’ils ne sont maintenant ? dit l’adjoint.
Le vieil homme contemplait la ville inondée. Non, dit-il. Je pense que les gens n’ont pas changé depuis le jour que le bon Dieu les a créés.

Un roman d’une grande force. Au style très précis, très travaillé.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Tous les romans de McCarthy sont à lire. Il est indéniablement l’un des grands auteurs états-uniens actuels.
Pas d’autre idée, je m’aventure rarement dans la lecture de romans aussi ancrés dans la nature…

Le début...

Les dix premières lignes...

Ils arrivèrent comme une caravane de forains à travers les basses terres envahies de laîches et franchirent la colline dans le soleil du matin, le camion bringuebalant et plongeant dans les ornières, les musiciens en équilibre instable sur des chaises dans la caisse en train d’accorder leurs instruments ; le gros type avec sa guitare souriait et gesticulait en direction des autres dans la voiture derrière, se penchant pour donner la note au violoneux qui tournait une clef de son crincrin, l’oreille tendue, le visage plissé. Ils passèrent sous les pommiers en fleur, le long d’une mangeoire en rondins colmatée de boue orange, traversèrent un ruisseau à gué pour arriver en vue d’une vieille masure à essentes, ombre bleue sous la paroi montagneuse. Au-delà se dressait une grange (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

À quel moment Lester est-il devenu un monstre ? Chassé de chez lui, il erre dans les montagnes comme un charognard guettant ses proies. Ses raisonnements se simplifient, les actes laissent place aux pulsions et ses gestes deviennent ceux d’un animal traqué. Un monologue où se mêlent insultes et sanglots s’élève dans sa grotte peuplée de cadavres ; le grognement à peine humain d’un enfant de Dieu.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Cormac McCarthy










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Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

No Country For Old Men (Non, ce Pays n'est pas pour le Vieil Homme)