Les Prédateurs Font Toujours Face au Courant

Jean-Louis Nogaro

Editions Pietra Liuzzo - Octobre 2008

Tags :  Roman d'enquête Flic France Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 30 décembre 2008

Bruno Bouysse est un garagiste sans histoire, solitaire, jusqu'au jour où il se fait virer comme un malpropre sous un prétexte fallacieux. Fautre grave…
Bruno vend son pavillon, hérité de sa mère, et est relogé dans le quartier du Mirail, à Toulouse. Il n'a pas de problèmes d'argent et meuble son oisiveté en épluchant la presse quotidienne et ses faits divers, établissant petit à petit une sorte d'état des lieux raisonné de la délinquance — page de gauche, celle des quartiers difficiles ; page de droite, celle en col blanc :

Puis il comparait. Et il n'y avait pas photo. Chaque semaine, dans le sud-ouest de la France, la page de droite coûtait beaucoup plus cher que la page de gauche. Et on ne parlait pas d'aller raser les immeubles bourgeois du centre-ville.
Bouysse avait réussi à retrouver un équilibre dans sa vie. Il venait maintenant de lui trouver un sens. Il se mit alors à coller les comptes-rendus des tribunaux. Là aussi, page de droite et page de gauche, sur un autre cahier.
Face à l'injustice criante des délibérés, l'ancien garagiste comprit qu'il ne pouvait pas laisser faire. Qu'il ne devait pas laisser faire. Il fallait rééquilibrer les plateaux de la balance.

Jean-Louis Nogaro propose un postulat de départ simple qui lui offre tout "naturellement" un large éventail de possibilités de développement et une impressionnante matière première propice à tous types de digressions. D'autant que Bruno Bouysse passe à l'action en endosse allègrement le costume de justicier en alignant quelques assassinats bien ciblés.
C'est le moment que choisit l'auteur pour bifurquer et nous présenter le personnage de Manech Carricaburu, un sympathisant de la cause basque, emprisonné dans les geôles espagnoles depuis trois ans, toujours en attente de procès, et qui vient d'être libéré par un commando armé lors d'un transfert. L'homme doit se cacher et passe clandestinement en France pour se réfugier dans un coin isolé des Pyrénées.
Dans ce même coin, un capitaine de police en disponibilité, Gérald Séverine, est en villégiature, à retaper une vieille grange de famille…

Que dire de ce grand écart… Qu'il sera difficile de se remettre debout…
Après un prologue alléchant et un personnage qu'on aurait voulu suivre plus longtemps (le garagiste justicier trop vite abandonné), nous voilà aux prises avec un groupe d'activistes en plein renouveau. Certes, Jean-Louis Nogaro évoque les liens historiques du Sud-ouest avec les révolutionnaires espagnols ; certes il montre les questionnements des indépendantistes basques sur les directions à faire prendre à leur mouvement et le recours, ou non, à la violence, mais il ne fait que survoler la question qui n'est, semble-t-il, pas au cœur de son récit.
Mais qui est au cœur alors ? Séverine, le bourru taciturne ? Le belle Agnès dont il s'éprend ? La région de montagne qui les entoure ? Sans doute un peu de chaque…
Jean-Louis Nogaro tente de faire converger ces éléments en une seule et même intrigue, mais l'agglomération ne se fait pas. Trop de disparités…

Pour autant, avant d'en avoir terminé, Les Prédateurs Font Toujours Face au Courant est un roman qui se lit sans effort, d'une écriture fluide, et Gérald Séverine est un personnage bien campé. Mais au final, il manque de cette cohérence qui fait qu'on referme le livre en restant sur sa faim. Dommage…


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Gérald Sévérine est au cœur d'une trilogie qui voit ici son épilogue. Il apparaît pour la première fois dans Un Bon Flic, C'est Comme de la Soie, puis dans Saint-Étienne Santiago, à mon sens plus réussi en terme d'intrigue.

Le début...

Les dix premières lignes...

12 mars 2004, Toulouse, Haute-Garonne
Bruno Bouysse menait une vie agréable. Rien de bien fantastique, mais une vie agréable. Rythmée par les journées au garage et les soirées au bistrot, avec les copains. Cambouis, Pastis et tarots formaient les piliers de cette existence sans histoire. Quelques sorties au Stadium venaient ponctuer le quotidien d'une note de fantaisie. Uniquement lorsque les grosses cylindrées venaient défier les Toulousains dans leur antre. Les week-ends et les cinq semaines de congés annuels se déroulaient paisiblement, sur le même tempo (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Que se passe-t-il en Gascogne en cet été de canicule ? Que cache Grégory, l'adolescent tourmenté ? Qui sont ces scientifiques, reclus dans une ferme abandonnée au pied du Tourmalet ? Que signifient ces balances numérotées, que l'on retrouve peintes à proximité de cadavres parsemant les routes du Sud-ouest ? Le capitaine Séverine, flic en congé dans sa région natale, sera-t-il de taille pour démêler cette intrigue ? Rien n'est moins sûr…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Jean-Louis Nogaro










Edition(s)...

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Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Un Bon Flic, C'est Comme de la Soie Saint-Étienne Santiago La Guerre a son Parfum