Abandon Progressif d'Humanité

Éric Legastelois

L'Ecailler du Sud - Août 2004

Tags :  Roman noir Polar scientifique Trafic Scientifique Quidam France Années 2000 Littéraire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 13 octobre 2008

Directeur d'un hôpital psychiatrique à La Rochelle, le professeur Collias est mort. Pierre Balmer, un de ses collaborateurs, pourrait bien occuper la place laissée vacante. Personne à l'hôpital n'appréciait le professeur, Balmer comme les autres :
« Il a réussi à faire l'unanimité contre lui. Les employés de l'hôpital le détestaient. C'était un homme soupçonneux et méprisant, tous les médecins ont eu un contentieux avec lui. »
Néanmoins, la police, en la personne d'Hélène Baldi, jeune inspectrice sans grande expérience, enquête sur cette mort suspecte.
Après avoir pris la direction de l'hôpital tout en continuant de chapeauter le programme Oxalis (une tentative de réinsertion des malades dans la société) qu'il peut désormais organiser à sa manière, Pierre Balmer voit bientôt arriver dans son bureau un certain monsieur Z, du laboratoire Galter France, qui vient lui rappeler les engagement secrets pris par son prédécesseur envers la firme qu'il représente…

Abandon Progressif d'Humanité est un roman ambitieux, lucide et… sombre. Six personnages principaux s'y retrouvent : trois hommes, trois femmes.
À travers une narration "éclatée", nous allons suivre chacun, leur propre dérive dans un océan d'(in)humanité. Ceux-là se rapprochent, se croisent au fil des pages, au fil de leurs histoires personnelles. Pierre, Clara (malade internée participant au programme Oxalis), Christine (infirmière, maîtresse de Pierre), sont dans le pan hôpital de l'intrigue. Ils ont affaire au programme Oxalis et à son versant secret. Sous couvert de sponsoring, d'aide financière au projet, Galter France organise à l'insu des malades une étude de leurs comportements alimentaires.
Antoine (le mari d'Hélène, la fliquette), Raphaël (un baroudeur ambitieux), sont dans le pan agro-alimentaire, travaillant chez un fabriquant de semence de céréales génétiquement modifées, Monventis.
Hélène, quant à elle, se situe à la frontière, avec ses désirs d'avenir, d'enfants, jamais assouvis.

Éric Legastelois s'interroge sur ces laboratoires pharmaceutiques, ces industriels de l'agro-alimentaire, sur les risques qu'en toute impunité ils font courir à l'humanité. Il s'agit de business, d'argent, de rendement, de retour sur investissement. Cependant, labos et industriels sont assez lointains. Éric Legastelois s'intéressent plus aux hommes et aux femmes, rouages de la machine, qu'à la machine elle-même. Dans leurs dérives respectives, ceux-là, acteurs ou spectateurs, suivent ou créent le courant qui, selon l'auteur, les éloigne bel et bien des rives de l'humanité.

Abandon Progressif d'Humanité est un roman troublant, pas toujours d'une lecture facile, mais qui aborde de front un vrai problème de société.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Désolé, pas d'idée…

Le début...

Les dix premières lignes...

Je m'appelle Kunar !
Je m'appelle Kunar, je suis l'unique témoin des aubes et crépuscules flamboyants. Je me trouve là, accroupi les pieds nus calés dans la pierraille poussiéreuse, devant la plaine immense. De mon repère céleste je veille sur l'âme des hommes. Je m'appelle Kunar et le vent de ce printemps qui fait voler mes rares cheveux m'apportera indéfiniment les nourritures parfumées dont mon corps se repaît. Immobile au bord d'un vide qu'aucun être ne soupçonne je connais devant cet abîme une extase perpétuelle au nom de mes frères disparus.
Je m'appelle Kunar, je suis seul et je suis là pour toujours (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Voici le premier « polar transgénique »
Une fiction contemporaine qui se passe principalement à La Rochelle, France. Et quelque part en chemin. Les personnages du roman, des femmes et des hommes aux destins croisés, vont renoncer progressivement à leur humanité.
L'un va se transcender en Dieu, pour ne pas s'expliquer aux hommes, l'autre va renoncer à son esprit de libre penseur du fait d'une attirance pour le pouvoir. Un dernier succombera aux sirènes de la reconnaissance aux dépens de ses premières ambitions. Le champ d'investigation de ce roman est le domaine transgénique, un univers industriel dans lequel on constate déjà cette tendance : un abandon progressif du principe d'humanité universelle d'une part et une tentative très virulente du monde économique de s'approprier l'homme via son capital génétique d'autre part. Ce livre raconte froidement mais de manière littéraire le processus de cette prise en mains. Ce n'est pas de la science-fiction. Très concrètement, en Islande une société à capitaux privés, Decode, a obtenu l'exploitation exclusive des gènes des Islandais, après un référendum populaire, en 1998.

Les personnages de ce romain évoluent dans le domaine de la recherche et des affaires, dans la police et la médecine. Ils sont des personnages de polar. Mais l'un d'entre eux, Kunar, préfère prendre la tangente...
Eric Legastelois a inventé un monde parfois impalpable mais cependant d'un cruel réalisme, une complainte de société qui n'a pas fini de hanter vos réflexions.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Éric Legastelois










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