Ténèbres et Sang

Alexander W. Rosto

Buchet-Chastel - Avril 2008

Tags :  Thriller Serial Killer Flic France Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 29 août 2008

Magali Sablon, une fillette d'une dizaine d'années est enlevée à la sortie de son école par un homme passablement dérangé qui semble avoir quelques problèmes avec le soleil et ses effets secondaires. Sa mère, Florence, s'inquiète de ne pas voir sa fille arriver pour déjeuner et va à sa rencontre. Ne la trouvant pas, elle interroge sur le trajet les commerçants, parents d'élèves et personnel de l'école. Au bout de quarante-cinq minutes de vaines recherches, elle prévient la police.
Le commissaire Massard, en poste à Charenton, prend rapidement les mesures qui s'imposent et boucle la ville. L'OCDIP (office de recherche des personnes disparues) est même contacté par le directeur général de la police, et Samuel Volopian, de permanence, rejoint l'équipe d'enquête. Il faut faire vite, mais la méfiance est au rendez-vous entre les services ; deux récentes affaires de rapts d'enfants qui ont mal tourné sont au cœur du malaise.

Les jours passent. On sait que le ravisseur est passé à travers les mailles du filet et qu'il s'est réfugié du côté des Vosges avec dans l'idée de gagner la frontière belge. Parallèlement, on se rend compte que cette enquête où il est cantonné au rôle de figurant est en train de miner Volopian et qu'elle finit par prendre un tour très personnel.
Bientôt, le cadavre d'un jeune garçon est découvert dans un abri des jardiniers du Bois de Vincennes, le cœur arraché…

Ténèbres et Sang fait partie de ces thrillers qui fleurissent régulièrement sur les étals des libraires, et quelle que soit la saison. C'est comme les tomates ; maintenant on peut en manger toute l'année…
Ça n'est pas si mal écrit au fond ; la construction en chapitres courts donne du rythme, c'est évident ; les pauses dans la narration de l'intrigue, de l'enquête (qui n'avance guère au fil des pages, il faut bien le dire), pour s'attacher à un épisode de la guerre des polices ou à l'un ou l'autre des personnages ; tout ça est bien agencé, bien mené, mais à la fois on n'arrive pas à "s'enthousiasmer" complètement pour cette disparition d'enfant au goût exotique — oui, il y a aussi le côté ethnologique qui est traité avec les résurgences de vieilles pratiques traditionnelles aztèques — ou pour ce Volopian dont on se demande bien pourquoi, arrivé à mi-roman, cette enquête le tarabuste tellement au point qu'il en sombre dans l'alcool.
Certes, le personnage est typé, mais c'est bien là sa seule qualité. Il tient un peu trop du clone à mon goût, et manque cruellement de cette "profondeur" que l'auteur voudrait bien lui coller mais qui refuse d'adhérer au personnage, sans doute trop lisse.
Pauvre Volopian… En tant que lecteur, on a toujours une longueur d'avance sur lui, on en sait toujours un peu plus, un peu trop même… au point qu'on devine même — avec un peu de perspicacité, ou d'habitude — la teneur principale du rebondissement qui viendra animer les dernières pages, et ce bien avant que le moindre soupçon n'effleure l'esprit embrûmé d'alcool de l'inspecteur (personnellement dès la page 135 ; sur 357, ça fait un peu tôt).

Ténèbres et Sang fait partie des romans de la sélection d'été pour la neuvième édition du prix Polar SNCF. Roman de gare, peut-être… bon produit, sûrement… bon roman, ça reste à prouver.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Dans la série thriller, vous n'avez que le choix de l'embarras…

Ceci étant, pour ceux qui souhaiteraient se faire une opinion sur le style de l'auteur, son éditeur (Buchet-Chastel) mes à disposition des internautes les premières pages du roman.

Le début...

Les dix premières lignes...

Le sol trépidait. Il regardait autour. Les gens ne semblaient pas s'en apercevoir. Les vibrations pourtant augmentaient. Elles engourdissaient ses talons, remontaient dans ses jambes et se répercutaient le long de son axe vertébral. C'était l'écho du monde, la nausée de la planète. Une réaction cosmique qui prenait corps en lui.
Il se massa la nuque d'une main alourdie de plusieurs anneaux de métal gris. Il trouva la pulsation. Elle résonnait, douce et régulière, sur les dernières vertèbres. Il en éprouva un sentiment de familiarité rassurante. Une heure plus tôt, des secousses telluriques subtiles avaient commencé d'atteindre son cerveau. Une sensation qui l'avait aidé à oublier ce qui se passait au-dessus de sa tête.
Au-dessus de sa tête, il y avait un trou (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Septembre 2006, banlieue parisienne. L’enlèvement de la petite Magali Sablon dans un contexte préélectoral entraîne le déclenchement d’une enquête policière sans précédent. Pour retrouver la fillette, les forces de police sont mobilisées sous la férule du commissaire Massard. Mal entouré, il entend, quoi qu’il advienne, conserver la maîtrise des opérations.
Au même moment, à l’Office central chargé des disparitions inquiétantes de personnes, un flic singulier et ardent, le lieutenant Volopian, affublé d’un stagiaire de la crim’ allemande, sort peu à peu de ses attributions. Et en vient à considérer, au risque de l’illégalité, le dossier comme une affaire personnelle.
Tandis qu’un criminel terrorise la population par une série d’infanticides qui reproduisent un rituel aztèque vieux de plusieurs siècles, l’enquête prend une tournure de plus en plus enfiévrée. Peu à peu les acteurs du drame se trouvent confrontés à leurs propres abîmes, dans une spirale de violence où la figure inquiétante de Rosto émerge progressivement…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Alexander W. Rosto










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