A l'Arrache

Bibi Naceri

Toucan Noir - Juin 2008

Tags :  Crime organisé Drogue Truand Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 22 juin 2008

Gordon Vays est un riche anglais en goguette du côté de Marbella, le Saint-Trop' espagnol, mais aussi la plaque tournante du trafic de haschich entre le Maroc et l'Espagne. Alors qu'il est en train de frimer sur son yacht ultra-puissant en compagnie de call girls, il est attaqué par un commando cagoulé…
Patrick Sambert, enseignant coopérant en mal d'argent frais, prépare un deal de shit pour se remplumer. Il a pris contact avec un marocain, mais au moment de concrétiser, lui qui ne souhaitait écouler que deux cents kilos se voit contraint d'acheter une tonne ! Avec son ami Le Belge, skipper, ils décident de tenter le coup, d'autant que le marocain leur propose un client potentiel pour la totalité de leur cargaison…
Le bel anglais s'est fait avoir… Les filles étaient de mèche avec le commando, arrivé tout droit d'Aubervilliers avec à sa tête Stéphane Mat, le fils de Thierry Mat, une figure du milieu parisien. Patrick Sambert s'est fait avoir… Il ne manquait qu'un bateau rapide à Stéphane Mat pour le précéder sur les lieux de la livraison…

À l'Arrache est le premier "épisode" d'une série consacrée à deux familles du milieu français, les Mat et les Sperone. Le concept des éditions du Toucan (filiale de TF1) se résume en une phrase : « Le crime organisé français à travers la saga d'une famille », et il semble bien que les premiers volets qui paraissent sous forme de romans, se déclinent bientôt en série télévisée. Côté "image", on pense bien sûr à la série américaine The Sopranos, et côté "texte" au fameux Poulpe qui, sous des plumes diverses et variées, ressuscitait à chaque parution dans de nouvelles aventures mais avec les mêmes caractéristiques globales.
Avec ce premier numéro, on ne s'encombre pas trop avec la psychologie des personnages ; c'est tout juste si l'on dresse quelques liens familiaux liés aux paramètres de cette saga mafieuse. On ne s'attarde pas trop non plus sur le contexte social, lui préférant des raccourcis parfois hâtifs qui correspondent parfaitement aux clichés du genre.
Donc, pas de surprise. On a affaire à une tentative de divertissement qui privilégie le rythme, l'action, avec quelques efforts dans la construction, dans la narration, pour bousculer un peu une chronologie trop linéaire, mais sans plus.
Malheureusement, Bibi Naceri prend les choses très au sérieux, et il manque cette distance, cette pointe d'humour qui permettrait de contrebalancer, de montrer qu'au fond il s'agit d'aventure, de fiction. On est là dans le premier degré ; et c'est du brutal…
Le problème, c'est que tout en se prenant au sérieux et en voulant jouer la carte du réalisme pur — et surtout dur —, l'auteur oublie les qualités d'observateur de ses lecteurs et se permet quelques approximations fâcheuses : le bel anglais du début et ses copains, coincés au fond du bateau qu'on leur a volé, ils sont devenus quoi au fait ; et cette prostituée, Helena, payée pour deux jours, comment se fait-il que son mac débarque à l'improviste chez le client au bout de seulement vingt-quatre heures ; ou encore Kainf, le black de la bande, qui sur la fin fait preuve du don d'ubiquité en se retrouvant au même moment au pied et au sommet des pistes de ski de la frontière franco-suisse…

Allez, si l'on fait abstraction de ces quelques bévues liées à l'empressement, on obtient un livre pouvant convenir au trajet de train qui vous ramène at home après une semaine fatigante… Mais on conviendra également que la littérature de gare recèle quelques perles plus intéressantes.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les deux premiers volets de la série des Mat-Sperone sont parus en même temps. Le second est signé Sébastien Gendron et a pour titre Mes Amis Mortels.
Pour plus d'information, vous pouvez vous reporter au site spécifique crée pour l'occasion, ou à l'interview croisée des deux premiers auteurs.

Le début...

Les dix premières lignes...

Marbella, le Saint-Tropez du sud de l'Espagne, ses terrasses fleuries, sa plazza de Naranjos. C'est ainsi que la présentent les agences de voyage. Des villas paradisiaques, de belles voitures, des boutiques de luxe à profusion. Mais Marbella la « bling-bling », c'est aussi le spot privilégié des trafiquants, des pilotes de go-fast, qui remontent le shit à 200 km/h des autoroutes espagnoles aux banlieues françaises. Marbella, c'est le refuge des braqueurs, des racketteurs avec des dents longues comme ça. C'est la ville où les putes venues d'Afrique et les escortes des rives de la Volga se disputent les clients (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Stéphane Mat est le fils d'un truand, gros bonnet du milieu parisien. Il pourrait se la couler douce en trouvant une place confortable dans les affaires de son père mais il préfère la jouer en solo avec ses deux « associés », deux enragés aux dents longues avec qui il monte régulièrement au « braco ».
Quand Stéphane et ses potes piratent un transport de haschich au large des côtes marocaines, ils ignorent que la marchandise est destinée aux Dekker, les plus gros truands de la banlieue Est. Pour réparer l'offense, ceux-ci demandent de libérer un de leurs amis, un chimiste, détenu dans une prison suisse. Commence alors pour Stéphane et sa bande un véritable enfer…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Bibi Naceri










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition