Métailié - Janvier 2007
Tags : Roman d'enquête Comédie Trafic Vengeance Quidam France Années 1990 Populaire Moins de 250 pages
Publié le : 10 juin 2008
Alban Le Gall, colosse au grand cœur, gagne sa vie en tant qu'agent de sécurité et accessoirement s'occupe du groupe brestois Last Exit To Brest, en hommage au livre de Hubert Selby Jr, formé des anciens membres des DJ Brest and Co depuis que Denis Jousse (DJ Brest) est en prison. Ils se produisent régulièrement au Larsen, le bar tenu par Loïc, le bassiste du groupe. Tout pourrait aller comme une pierre qui roule mais voilà les morts s'accumulent autour du groupe et le milieu brestois commence à s'intéresser de trop près à Alban et sa bande, de même que la police...
Last Exit To Brest de Claude Bathany, se lit comme on déballerait un vieux 33 tours. D'abord, une première face de solos dans laquelle l'auteur nous présente chaque membre du groupe, sous l'œil du narrateur, le tout ponctué par des articles de journaux relatant un fait divers. Puis on retourne le vinyle sur la Face B et l'on découvre la confession d'Alban Le Gall, pour laquelle il faudra écouter lire, plage par plage, pour connaître le dénouement de l'histoire. Une confession qui commence par ces lignes :
Je reconnais que, question digressions, je pousse le bouchon un peu loin et que, de votre côté, vous pourriez avoir le sentiment qu'avec mes gugusses musicos et leur curriculum, même pimenté de quelques réflexions chiadées sur Brest on the rock, je vous promène gentiment.
Ce livre est une déclaration d'amour à la ville de Brest, mais accompagnée d'une guitare saturée, d'une batterie hystérique et d'une basse maltraitée. Car si le jazz est plus souvent associé au polar, c'est le rock de garage que l'auteur a choisi d'associer à sa ville et à son premier livre. Parfois drôle dans la description des personnages croqués avec tendresse par Alban, le géant homosexuel, parfois sanglant dans les événements, le récit, mené avec la passion et l'énergie du rock, hésite entre le comique et le tragique. Néanmoins ce livre reste un pur bonheur de lecture et donne envie d'aller voir dans les petits bar-concerts du coin ce qu'il s'y passe.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pas d'idée...
Les dix premières lignes...
J'ai toujours aimé le bruit salement électrifié. Pas la musique, hein : le bruit qui grésille, en surtension, le gros son un peu crasseux, gras, nettement crapoteux, la bonne vieille vibration en rupture de ban. Et ce bruit-là, sans que je m'en rende compte, il a mis près d'une quarantaine d'années à lentement m'envahir, par va-et-vient obsédants, comme un truc utérin venu se rappeler à mon bon souvenir. Je m'explique : moi, un riff de guitare un peu lourd, mal joué, surtout mal joué, un lâcher de médiator frôlant l'acte manqué, du fait que j'en prévois les dérapages, ça peut me faire entrer en transe ; ça m'ouvre sur l'inconnu. Pourtant, à parler franchement, je ne joue d'aucun instrument, je n'ai même jamais eu la tentation de m'initier (…)
Quatrième de couverture...
La cité du Ponant a toujours abrité aventuriers et rêveurs, le manager du groupe de rock Last Exit To Brest y a sa place. Placé au centre d'une série de meurtres obscurément liés, ce colosse au cœur tendre est prêt à tous les sacrifices par amitié. Aux prises avec la vérité officielle relayée par la presse, entouré de perdants magnifiques amoureux de leur musique, l'inoubliable Alban Le Gall affronte la tragédie qui décime son entourage.
Mêlant rock et énergie poétique, son fantôme hantera longtemps encore les arrière-salles de bars et les rues venteuses du port de Brest.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...