Fleuve Noir - Novembre 1991
Tags : Espionnage Polar politique Polar scientifique Polar fantastique Discrimination Service secret Scientifique Afrique Futuriste Entre 250 et 400 pages
Publié le : 03 mars 2008
Il a pianoté encore, et l’écran a zoomé sur une bande qui allait de l’Atlantique à l’océan Indien, entre le tropique du Cancer et celui du Capricorne. J’étais surpris que cette région puisse compter autant d’agglomérations et de cours d’eau, alors que j’en avais jamais vu (à part l’oued de Modayifo), et j’en ai fait la remarque.
— Cette carte est périmée m’a éclairé Siyani. C’est une représentation de l’Afrique en 1965. Impressionnant n’est-ce pas ? (Je crois qu’il parlait des villes). Puis le climat s’est réchauffé.
L’Europe est tournée vers la recherche spatiale et la terraformation des planètes du système solaire afin de trouver un asile face au réchauffement climatique qui ne cesse de s’accroître. L’Afrique est exsangue. La fracture Nord/Sud est consommée.
Tout passe à la moulinette humaniste d’Ayerdhal, la charité qui permet de maintenir dans la misère, les barbouzeries de l’Europe, le pillage de l’Afrique… La lutte, le terrorisme. Les solutions enfin, pour s’en sortir. Cuit par le soleil de l’Afrique.
Toute la misère de cette région tient par une seule et incontournable réalité : Le désert. La pauvreté, les maladies, la famine ne sont que des symptômes qu’on peut atténuer ou résorber chroniquement, mais pas éradiquer. La pluie n’est ni un dû ni une habitude, c’est un phénomène exceptionnel qui relance la machine pour un tour. Et après ?
L’égoïsme et la prise de conscience. Parce que si l’on n’est pas responsable de la misère du monde, on est responsable de ce que l’on fait dans le monde. Le livre pose la question (avec son histoire d’espionnage, de terroristes et de prises d’otages) de la responsabilité du confort des pays du nord construit sur le dos de l’hémisphère sud, de la misère que cela engendre et des moyens de lutte pour plus de justice.
Ta gueule ! Personne n’y est nommément pour rien, il faut seulement que ça s’arrête. (…) Je t’ai amené dans la fange pour que tu m’aides à soulager le pire en essayant de sauver les meubles les moins piqués. Tu rentreras chez toi quand nous n’aurons plus de boulot, c’est promis.
Si le livre laisse parfois un goût de discours un peu trop apparent derrière l’histoire (plus d’aventure, de détails sur les personnages et les décors n’auraient pas été de refus), il est salutaire et à lire de toute urgence. Parce que l’urgence, ça fait un bout de temps qu’elle est là.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Demain, une Oasis a reçu le Grand Prix de L’Imaginaire en 1993.
Les dix premières lignes...
Cette version doit être la cinquantième, du moins est-ce la cinquantième fois que je commence ce… qu’est-ce au juste ? Une biographie ? Je n’en suis pas certain.
—Tu te perds encore, s’esclaffe Tatiana (elle se sert de son écran pour intercepter ce que le mien affiche). Raconte, bon sang ! Contente-toi de raconter… Comme à des gosses par exemple.
Nous n’avons pas d’enfant, nous n’en avons jamais eu, nous sommes trop âgés pour en avoir à présent et nous n’en voudrions toujours pas. Parfois cela nous a manqué, parfois, mais c’eût été un crime pour nous, vous comprenez ? Non, mais vous comprendrez, c’est ce que je me suis promis, c’est pour cela que j’écris (…)
Quatrième de couverture...
Il était moitié médecin moitié technocrate et exerçait à Genève. Il avait un nom. Il n'en a plus : on le lui a retiré un soir, avec le reste de son existence. Une limousine devant, une derrière, un coup de freins, des portières qui claquent, un pistolet-mitrailleur, deux baffes bien assénées, une cagoule, des jours dans une cave sous perfusion et somnifères... Normal pour un kidnapping !
C'est au réveil que ça commence à clocher, quelque part dans un désert africain, à côté d'un vieillard gravement gangréné, quand un commando humanitaire lui confie la responsabilité médicale du village dans lequel il l'abandonne…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...