La Reine dans le Palais des Courants d'Air

Stieg Larsson

Actes Sud - Septembre 2007 - Traduction (suédois) : Lena Grumbach - Marc de Gouvenain

Tags :  Roman noir Espionnage Discrimination Complot Criminel Journaliste Suède Années 2000 Plus de 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 11 février 2008

Recommandé Sentiments ambivalents à l’ouverture de ce troisième et dernier opus de la série Millénium. On a tellement envie de lire la suite des aventures de Salander et Blomqvist, qu’on est pressé de l’ouvrir, pressé de découvrir les rebondissements de l’intrigue que l’on avait quittée à la fin de La Fille qui Rêvait d'un Bidon d'Essence et d'une Allumette. En même temps, on se dit qu’il va falloir savourer car ce sont les dernières pages de Stieg Larsson que nous allons tourner. Son œuvre aura vraiment été trop courte.

Lisbeth Salander est entre la vie et la mort, Mickael Blomqvist ne sait pas s'il a réussi à la sauver. En même temps, il veut rétablir la vérité, dire quelle victime elle aura été toute sa vie au profit d’une morale particulièrement discutable, au profit de hautes considérations politiques. Bassement politiques. Capables de broyer des personnes sans état d’âme. L’intrigue se déplace sur le terrain judiciaire.
Comme pour les deux premiers opus, Larsson fait dans l’économie de style, l’intrigue n’est pas noyée dans une forme trop élaborée. C’est un choix. Un choix qui convient parfaitement, comment expliquer autrement l’intérêt que l’on porte à son œuvre, l’envie que l’on a de la lire jusqu’au dernier mot ?
Larsson soigne ses personnages, le moindre rôle secondaire est décrit dans son quotidien, avec ses préoccupations du moment, ses soucis. Il ne s’appesantit pas et réussit en quelques lignes à nous les rendre proches, à nous les faire comprendre. C’est peut-être là que réside le talent du suédois, dans son empathie, son envie de comprendre les êtres humains.
Il ne s’embarrasse pas d’images, de tournures, il a son propre rythme pas forcément orthodoxe et on accroche. C’est une œuvre unique, incomparable, une œuvre sûrement plus profonde qu’il n’y paraît. Ce que j’en retiendrai pour ma part, c’est qu’il s’agit d’un auteur sincère, un auteur qui nous livre ses questionnements, qui s’engage en décrivant ce qu’il peut y avoir de plus noir dans l’être humain, dans la société qu’il a engendrée. Un auteur qui se livre.
Même si la noirceur de l’âme humaine n’est en rien une découverte, malheureusement, on aime lire Millénium, on aime trembler pour ses héros, on aime le talent à part, surprenant, d’un auteur véritable.

La conclusion de cette trilogie revient à Stieg Larsson qui glisse ces mots dans la bouche de son journaliste de héros, l’un de ses doubles en littérature :

Tout compte fait, cette histoire n’a pas pour sujet principal des espions et des sectes secrètes dans l’État, mais la violence ordinaire exercée contre les femmes, et les hommes qui rendent cela possible.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Peut-être Arnaldur Indridason, et plus particulièrement La Femme en Vert.

Le début...

Les dix premières lignes...

Peu avant 1h30, le docteur Anders Jonasson fut réveillé par une infirmière, Hanna Nicander.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-il à moitié dans les vapes.
— Hélicoptère entrant. Deux patients. Un homme âgé et une jeune femme. Elle est blessée par balle.
— On y va, on y va, fit Anders Jonasson fatigué.
Il se sentait mal réveillé alors même qu’il n’avait pas véritablement dormi, seulement sommeillé une demi-heure. Il était de garde aux urgences de l’hôpital Sahlgrenska à Göteborg. La soirée avait été particulièrement éreintante (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

L’éditeur conseille lui-même d’éviter de la lire pour que la découverte n’en soit que meilleure.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Stieg Larsson










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition Réédition poche

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Les Hommes qui n'Aimaient pas les Femmes La Fille qui Rêvait d'un Bidon d'Essence et d'une Allumette