Actes Sud - Juin 2006 - Traduction (suédois) : Lena Grumbach - Marc de Gouvenain
Tags : Roman noir Roman d'enquête Roman à énigme Vengeance Détective privé Journaliste Suède Années 2000 Plus de 400 pages
Publié le : 04 février 2008
Mickael Blomqvist, journaliste et responsable de publication au magazine Millénium qu’il a créé avec Erika Berger et Christer Malm, est au plus bas. Il vient d’être condamné pour diffamation à une lourde indemnité et à trois mois de prison. Il a, en effet, écrit des informations erronées concernant un puissant spéculateur, Wennerström. Sa crédibilité et celle du magazine en ont pris un coup. Il décide de prendre du recul et de quitter son boulot. Au même moment, un gros industriel, Henrik Vanger, lui propose de reprendre pour lui l’enquête sur la disparition de sa nièce plus de trente ans auparavant. Vanger a décidé de s’adresser à Blomqvist après s’être renseigné sur lui en faisant appel à Milton Security, entreprise dirigée par Dragan Armanskij proposant notamment des enquêtes sur les personnes. Celle concernant Blomqvist a été menée par Lisbeth Salander, une jeune femme peu ordinaire, asociale, sous tutelle, et pourtant douée d’une intelligence au-dessus de la moyenne et de qualités peu communes.
Pour ne pas déflorer l’histoire, arrêtons là son résumé. Au long des 570 pages de son roman, Larsson va imbriquer les histoires de chacun les unes dans les autres. Il nous raconte chronologiquement ce qui leur arrive, alternant les points de vue, les intrigues. Et il nous scotche. Difficile de lâcher son bouquin tellement on veut savoir ce qui se passe ensuite.
Il nous tient avec l’air de ne pas y toucher. Un style qui n’a rien de novateur mais qui colle parfaitement avec l’intrigue, des personnages relativement ordinaires, au profil correspondant à leur activité (journaliste intègre et têtu, industriel sans pitié ou presque…) mais les gens hors du commun ne courent pas les rues. On a du mal à s’en détacher, peut-être parce que Larsson sait s’y prendre, parce qu’on sent une humanité profonde, des êtres aux prises avec certains doutes et faisant le choix du moins pire. Des êtres ayant eu leur lot de catastrophes, de blessures. Des êtres que l’on a hâte de retrouver une fois le livre refermé.
Il faut d’ailleurs aller voir dans le suivant car des intrigues amorcées dans ce volume vont rebondir dans les suivants, faisant des trois Millénium (Millénia ?) une seule œuvre, complète, à ne pas abandonner en cours.
L’intrigue principale de ce premier opus n’est qu’une des intrigues secondaires de la trilogie, une introduction. L’histoire, celle qui court au long des trois volumes, rejaillit à certains moments, elle finira par prendre le dessus même si elle sera toujours mêlée à d’autres.
Stieg Larsson a commis une œuvre superbe, prenante, le passage d’un livre à l’autre se fait sans problème, dans la continuité, nous offrant au final un seul roman de près de 1900 pages. C’est une œuvre à côté de laquelle il ne faut pas passer. Avec ce premier opus, on est dans un roman d’enquête, tout ce qu’il y a de plus classique, parfois on flirte même avec le roman à énigme. Mais il s’agit bien avant tout d’un roman noir haletant, frôlant par moment le thriller. Les deux romans suivants iront faire un tour dans d’autres tendances du polar… Aucune raison, donc, de s’arrêter en si bon chemin.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les deux autres opus de la trilogie (je l’ai déjà dit ?) et d’autres œuvres en plusieurs volumes, celles d’Ellroy avec son quatuor de Los Angeles et la suivante en cours, Underworld USA, ou encore le Red Riding Quartet de David Peace.
Les dix premières lignes...
C’était maintenant devenu un événement annuel. L’homme qui recevait la fleur fêtait ce jour-là ses quatre-vingt-deux ans. Il sortit le paquet de l’enveloppe et retira le papier cadeau. Puis il souleva le combiné du téléphone et composa le numéro d’un ancien commissaire de police qui depuis sa mise à la retraite était installé en Dalécarlie, près du lac Siljan. Non seulement les deux hommes avaient le même âge mais ils étaient aussi nés le même jour — ce qui, vu le contexte pouvait paraître de l’humour. Le commissaire savait qu’il allait recevoir cet appel après le passage du facteur vers 11 heures du matin, et il prenait son café en attendant (…)
Quatrième de couverture...
Si vous voulez découvrir l’intrigue au fur et à mesure, évitez la quatrième de couverture…
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...