Le Deuxième Souffle

Un avis personnel...

Publié le : 16 janvier 2008

Gustave Minda est au trou. Il a pris perpétuité pour un braquage ayant causé la mort. N’ayant pas lui-même tiré, il n’éternuera pas dans la sciure. Mais il n’est pas de ceux qui regardent la peine s’écouler. Il s’évade promptement et remonte à Paris.
Après une rude cavale, il retrouve la capitale et le Montaigne. Le bar où il a ses amis. Il est témoin d’une tentative de racket dont est victime Manouche, la femme de son ami Paul. L’instinct lui commande de réagir et il prend les choses en main. Il élimine les fâcheux. Risqué lorsque l’on a toutes les polices de France à ses trousses. Il part pour Marseille pour se planquer avant de gagner des cieux plus propices afin de se ranger des voitures. Sans un sou pour prendre le large et ne voulant rien devoir à personne, il décide de monter sur un bracquo. Une grosse affaire, une cargaison d’or…

Ce polar paru en 1958, ressorti en 2007 à l'occasion de son adaptation cinématographique par Alain Corneau, est un joyau. Un joyau de la langue et du polar. Une intrigue assez simple, mais portée par des personnages hauts en couleurs. Des Hommes et non des moindres. La noblesse. Tout est là ! C’est l’époque des gangsters à la papa, le temps où un code d’honneur régissait les relations entre voyous et flics.
Giovanni nous transporte. Nous sommes dans les voitures, dans les bars, les réunions secrètes. Ça sent la poudre, l’alcool et le parfum des femmes. Fatales bien entendues. Somptueuses et inaccessibles. Et l’argot ! Sel de cette langue maîtrisée et ciselée. Un régal.

C’est du noir, foncé. C’est efficace. Un gars au bout du rouleau, qui n’a rien à perdre et tout à tenter. Une femme. Une trahison. Un flic qui doit faire son boulot. Et forcément tout finira mal. Nous sommes dans les racines du noir, un roman qui peu sembler un poil vieilli mais qui, au fond, est toujours vert ! Un incontournable.

Bienvenue dans le monde des poulets, des caves et des Hommes !

Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les romans d’Albert Simonin et d’Alphonse Boudard pour l’argot. Des films comme Le Clan des Siciliens, et d’une manière plus générale les films noirs français époque 1950-1960 pour la plongée dans le Milieu. Le Cercle Rouge pour la relation flic/voyou.

Le roman de José Giovanni a donné lieu à deux adaptations cinématographiques. La première, signée Jean-Pierre Melville, a eu lieue en 1966 et mettait en scène Lino Ventura et Paul Meurisse tandis que la seconde, en 2007 et due cette fois à Alain Corneau, voit les rôles repris par Daniel Auteuil et Michel Blanc.