Dans la Cendre

Alexandre Dumal

Après la Lune - Janvier 2007

Tags :  Roman noir Quidam France Années 2000 Populaire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 22 octobre 2007

6 avril 2008. Louis Romani, dit Loulou, la quarantaine, sort de prison après dix années passées derrière les barreaux pour vol à main armée. Aussitôt, il se rend à Bagnolet, sur les lieux de son enfance, là où habite toujours sa mère. Son père, qui est décédé durant sa détention — on n'a pas autorisé Louis à se rendre aux obsèques — lui a laissé une lettre dans laquelle il exprime ses dernières volontés et lui apprend qu'il n'est pas son vrai père ; sa mère étant déjà enceinte lors de leur première rencontre...

Alexandre Dumal connaît la prison pour l'avoir vécue de l'intérieur. Il l'a racontée dans son premier roman, Je m'appelle Reviens. Ici, il s'agit plutôt, pour commencer, d'une sortie de prison, après dix ans d'enfermement.
Alexandre Dumal nous montre les petites et les grandes choses qu'on (re)découvre en sortant de cette longue parenthèse hors la vie : la monnaie qui a changé, le décor d'un bar qui a disparu, le regard d'une fille, la maladie d'une mère... Car la mère de Loulou est malade, atteinte d'un cancer, en phase terminale ou presque. Elle a tenu jusqu'à la sortie de son fils, jusqu'à lui transmettre cette lettre et son secret. Mais sa libération pourrait lui être fatale...
N'empêche, elle tiendra encore quelques jours. Le temps que Louis respecte les dernières volontés de celui qui l'a élevé et aimé, à défaut d'être son père biologique : disperser ces cendres sur la terre de ses ancêtres, en Corse.

Alexandre Dumal nous entraîne alors vers un retour aux sources, complétant son récit par quelques rappels historiques sur le statut particulier de la terre en Corse ; l'achat de l'île au Gênois en 1769 et la remise en cause par les Français de la notion de terres communes, partagées, invendables, incessibles. Une pratique toujours en vigueur dans certains endroits reculés. On est un "vieil" anar, ou on ne l'est pas !..

Quand donc ai-je chopé cet étrange virus qui me fait approuver des deux mains le texte de l'affiche collée sur la porte du squat : "Police partout ! Justice nulle part !" ? Où ai-je attrapé cette maladie qui me fait penser que, ma vie, je voulais la passer à jouer et à chanter, à baguenauder et à voyager, à aimer et à rêver ?
Et quand je disais ça... alors là ! Fallait voir ce que j'entendais...
— Que c'est pas ça, la vie ! Pour manger, faut travailler ! "con m'a dit".
— D'accord, d'accord... mais à une condition...
— Une condition ! "con m'a dit".
— Oui ! que personne, sur cette fatigue — parce que le travail c'est, d'abord, de la fatigue —, ne s'engraisse ! Et n'est-ce pas là que la bât blesse ?

La colère, salvatrice, d'Alexandre Dumal, est toujours intacte. Elle suinte de son écriture, vive, directe, et on l'apprécie pour sa vérité, sa sincérité, même si elle emprunte parfois des chemins détournés difficiles à suivre. Entre les déambulations de Loulou, ses histoires corses, et son histoire d'amour, on a tout de même parfois du mal à recoller les morceaux.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Je m'appelle Reviens, premier roman de l'auteur, dans la même veine. Saillante.

Le début...

Les dix premières lignes...

Un vent glacial soufflait depuis plusieurs jours sur la maison centrale de Moulins où nous étions exactement 364 prisonniers, tous condamnés à de longues peines.
C'est une fouille générale avec une équipe spécialisée envoyée par le ministère de la justice, le matin du 22 mars 2008, qui a fait se lever un autre vent, celui de la révolte.
D'un commun accord, pour faire sortir les gars mis au mitard pour quelques grammes de shit ou un téléphone portable que les matons avaient trouvé dans telle ou telle cellule, nous avons d'abord refusé de remonter de la cour de promenade. C'est deux heures plus tard, après quelques pourparlers avec les autorités de la taule, que c'est parti brusquement en vrille (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

— Comment il s'appelle, ton âne ?
— Populo.
— Le peuple ? a-t-elle demandé en rigolant.
— Oui.
Le libeccio a redoublé de puissance. Nous sommes revenus sur le devant de la bergerie et le vent soulevait toujours plus de poussières et de cendres. Toutes les cendres. Celles du passé et celles du présent. Nous nous sommes enlacés, pour ne faire plus qu'un, avant de disparaître dans un tourbillon de chaleur blanche.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Alexandre Dumal










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Je m'Appelle Reviens