B.R.E.S.T. 2020

Un avis personnel...

Publié le : 13 octobre 2007

Septembre 2016, Elias Chasseneuil, candidat à l'élection présidentielle et actuel ministre du gouvernement est en visite à Brest pour son premier meeting. Sa venue est l'occasion d'une manifestation de rejet, de l'homme comme de sa politique. Mais en sous-mains, le pourrissement du rassemblement a été bien organisé en payant grassement quelques casseurs locaux pour le faire dégénérer en affrontement violent avec les forces de l'ordre.
Drisse Hammer fait partie du contingent de gardes mobiles dépêché sur place...

Christian Blanchard revendique haut et fort l'appellation "politique fiction", qu'il associe avec "suspense" sur la couverture de son roman. Et force est de remarquer qu'il n'y a pas tromperie sur la marchandise.
Elias Chasseneuil est un ministre en exercice — de la Défense du Territoire National, pour être exact — qui est aussi candidat à la magistrature suprême, en même temps que chef du premier parti de France. On se doute bien que l'auteur a pris son modèle dans le paysage politique français... Ce personnage public a son alter ego qui le suit, le précède, dans l'ombre. Claude Pétrel est l'organisateur, celui qui se salit les mains pour que l'avenir de son poulain reste intact. Les basses besognes, c'est pour lui... Ainsi, lorsque son patron cadre son discours sur l'insécurité, il lui revient de l'organiser, de la susciter, si jamais elle n'est pas au rendez-vous. Et toute ressemblance...

Là où on entre dans la politique fiction, c'est à travers les autres personnages de ce roman : Drisse Hammer, le flic violent ; Mathéo, l'ex-cobaye humain. Ceux-là, sans le savoir, ont participé à un programme secret qui, à travers un hallucinogène de synthèse, cherche à décupler l'agressivité de l'être humain jusqu'à le transformer en une véritable machine de guerre. Une substance destinée aux forces de l'ordre, voire aux militaires, mais les études montrent des effets secondaires désastreux. Malgré cela, le programme existe toujours.

Christian Blanchard montre des hommes politiques assoiffés de pouvoir, prêts à tous les compromis, les complots les plus cyniques, pour arriver à leurs fins. Il met en scène une intrigue compliquée, foisonnante, qui se révèle et se met en place petit à petit, mais qu'il parvient à maîtriser de bout en bout.
À sa manière, il éclaire la politique d'aujourd'hui en la projetant dans un avenir proche (deux quinquennats), et rappelle à qui veut bien l'entendre (le comprendre), qu'on est jamais si bien servi que par soi-même, ou que lorsque l'on tient les deux bouts de la ficelle, il est plus facile de tirer dessus : comme lorsque les autorités droguent casseurs et policiers afin d'enclencher la spirale de la violence — celle-là même qu'ils prétendent combattre — créent le chaos après l'avoir annoncé à grands renforts de média, et légitiment ainsi la politique répressive qu'ils entendent mener en accédant au pouvoir. Ça ne vous rappelle rien ?..

Mais Christian Blanchard ne s'arrête pas là, et montre un complot beaucoup plus pernicieux, et sans doute un peu moins "politique fiction". Mais je ne peux décemment pas vous révéler toute l'histoire, ni ce qui se trame au fond de sombres couloirs...

Une lecture agréable qui aurait mérité, plutôt que de s'afficher dans un futur proche, de s'écrire au présent, gagnant ainsi une part de réalisme supplémentaire.

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Quelques pistes à explorer, ou pas...

Incontestablement le French Tabloïds de Jean-Hugues Oppel.