Mare Nostrum - Juin 2007
Tags : Roman noir Polar urbain Drogue Vengeance Quidam Paris Années 2000 Moins de 250 pages
Publié le : 09 septembre 2007
Un vigile de boîte de nuit sauvagement agressé par un groupe de jeunes dealers qu'il avait viré quelques heures auparavant. Harry reste sur le carreau, seul, sérieusement amoché.
Aurélie, Amandine. Deux jeunes adeptes des sorties en boîtes branchées. L'une, allumeuse, histoire de se faire payer des verres gratos ; l'autre, plutôt petits boulots, histoire de préserver son indépendance. La seconde — Amélie — vient justement de se faire virer de son dernier emploi précaire et compte bien accepter la proposition de Phil, en dépannage : dealer discrètement dans les soirées — les filles, ça se remarque moins que les branleurs encapuchonnés...
Quand à Harry Babel, le réveil est difficile. Après trois mois de coma, il souffre d'amnésie et en a même oublié l'existence de sa femme Angélique et de son fils Matéo. Seuls subsistent dans sa mémoire les visages de ses agresseurs, nets, précis...
À travers ces deux histoires mises en parallèle, Laurent Fétis nous propose un voyage dans les nuits blanches des clubs parisiens qu'il connaît bien.
On a d'un côté un couple de jeunes femmes dont l'une, afin de continuer à assouvir sa passion musicale — les nuits sont chères — va se transformer en trafiquante, distribuant autour d'elle une sorte d'acide surpuissant qui satisfait les appétits hallucinatoires des clubbers.
Laurent Fétis décrit avec précision ce monde de la fête, ses codes et ses dérives déglinguées qui tendent à faire oublier que le monde n'est pas tout à fait comme on le souhaiterait ; une sorte de saut dans l'oubli.
De l'autre côté de la nuit, Harry Babel. Lui est un ancien responsable de la sécurité dans une des boîtes les plus en vue de la capitale : le Kargo. La nuit est son métier, il la surveille. Était... Cet homme-là n'a plus de présent depuis qu'il a perdu son passé. On le suivra dans sa tentative de reconstruction, découvrant l'homme qu'il était en même temps que lui, révélant que la nuit cache aussi en son sein quelques "artistes" et pas seulement de joyeux fêtards défonsés.
Laurent Fétis a la plume limpide. Il déroule son écriture sans accrocs, s'attachant avec précision aussi bien aux personnages qu'aux situations qu'il met en scène. On suit Amélie et Harry avec intérêt parce que leur crédibilité est vite acquise et qu'ils ont tous deux des choses à montrer.
Une réussite.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les deux premiers opus de la nouvelle collection Polar Rock édité par Mare Nostrum sont de qualité (voir Fleur de Bagne, de Sergueï Dounovetz).
La suite sera à surveiller.
Les dix premières lignes...
Sauvé !
De justesse.
Mais sauvé !
Mes gants de sécurité glissent un peu à cause du sang mais j'arrive quand même à rabattre le loquet, verrouillant le sas d'entrée de la boîte de nuit. Je les entends taper sur la porte en métal. Cogner avec leurs barres de fer, leurs battes. J'entends même crisser la lame de leurs couteaux.
Mon cœur bat fort et vite. Presque à exploser. Le sang poisse mes mains gantées, mes bras. Mon sang qui s'échappe de ma blessure au cou. Une grande entaille entre le menton et ma pomme d'Adam. Les doigts qui tremblent, je touche la plaie. Pas trop profond, en fait (...)
Quatrième de couverture...
Entre le Pulp, le Rex club et le Triptyque, c'est le Kargo qu'elles préfèrent. Elles sont jeunes, jolies et modernes, l'une est brune, l'autre blonde et elles s'aiment. Déesses des soirées parisiennes, elles apprécient par-dessus tout balancer leurs hanches sur les rythmes de la Techno trance, l'Electroclash et le Digital Hardcore, en s'envoyant des acides qui les brûleront jusqu'à leur dernier after d'où elles sortiront anéanties tels des zombis. Afin d'améliorer leur ordinaire, ces reines de la nuit se lancent dans le négoce du trèfle blanc, le taz qui fait mal. Mais le bal va se transformer en cauchemar, lorsqu'un affreux dealer de banlieue les double et les amoche. Seul un immense black, portant un bandeau de pirate, physionomiste de son état, volera à leur secours. Non pas par amour, mais par vengeance, lorsqu'il reconnaîtra les gouapes qui, dans un proche passé, l'ont laissé pour mort sur le pavé, amnésique et l'œil crevé.
Heureusement, comme dans tout bon Polar Rock, ça se termine mal et la morale est sauve.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...