Les Fantômes de Detroit

Elmore Leonard

Presses de la Cité - Octobre 1989 - Traduction (anglais) : Jacques Martinache

Tags :  Roman noir Polar urbain Vengeance Arnaque Flic Truand Etats Unis Années 1980 Populaire Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 03 septembre 2007

1988, Detroit.
L’explosion dans son fauteuil de Booker, dealer notoire, va déclencher une série d’événements, apparemment sans liens.
Chris Mankowski a demandé sa mutation de la brigade des Explosifs. Sa nouvelle copine a peur pour lui. Il prend sa nouvelle affectation à la brigade des Crimes Sexuels. Greta Wyatt, alias Ginger Jones, jeune actrice en devenir, souhaite déposer une plainte pour un viol. Pas de problème. Enfin si. L’homme objet de la plainte est Woodrow Ricks, milliardaire local, intouchable tant son carnet d’adresse est long. Aussi long que les zéros de son compte en banque. Suspendu par sa hiérarchie pour n’avoir pas été assez magnanime avec le milliardaire, Chris, séduit par Ginger, décide de l’aider à se faire justice.
Robin et Skip se sont perdus de vue. Leurs routes se sont séparées après leur incarcération par le FBI. Leurs convictions politiques anarchistes les ont conduit à faire exploser un bâtiment fédéral. Le coup était parfait. Mais ils ont été vendus. Par qui ? Robin a mis ce temps passé derrière les barreaux pour trouver. Ce sont les frères Ricks. Elle reprend contact avec Skip. Il est devenu expert en explosifs pour le cinéma. Elle lui propose de reformer le duo "détonnant" qu’ils constituaient dans les années 60. La vengeance se met en place.

Elmore Leonard nous livre ici un des épisodes de son cycle consacré à Detroit. On y croise quelques personnages vus dans La Loi de la Cité, comme les officiers Robinson et Cruz. Mais cette fois c’est à deux vengeances que l’on assiste. Mais les hommes (et les femmes) étant ce qu’ils sont, les nobles causes qui présidaient à ces vengeances tombent vite à l’eau. En effet, le matelas de dollars sur lequel se prélasse Woody Ricks est si épais, son cerveau si ramolli, qu’il semble bien possible d’arnaquer ce dernier. Les deux clans œuvrent donc chacun de leur côté. Donnell, l’homme de confiance de Woody Ricks, va réunir tout ce monde. Pour qu’ils s’éliminent mutuellement. Et pour qu’il récolte une place de choix sur le testament. Tout se monde se bouscule rapidement, les alliances se retournent. Les dollars sont au bout…

Leonard nous emmène visiter la misère dorée des riches de Detroit. Il nous emmène aussi sur les traces d’un flic désavoué par sa hiérarchie et décidé à ne pas laisser passer l’inacceptable. Moins violent et moins noir que dans La Loi de la Cité, Elmore Leonard n’est cependant pas moins tendre avec les protagonistes de cet opus. Il s’attarde sur l’envie de chacun de ne pas laisser passer sa part du gâteau, sans toutefois approfondir le fossé qui sépare les motivations de 1960 et celles de 1980. La traduction est parfois faite "mot à mot", ce qui trahit un peu le style habituellement plus vif de Leonard.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Les autres volets de la trilogie consacrée par Elmore Leonard à Detroit, en particulier La Loi de la Cité.

Le début...

Les dix premières lignes...

Pour son dernier jour à la brigade, alors qu’il ne lui restait plus que deux heures à tirer, Chris Mankowski écopa d’une alerte à la bombe.
(…)
La sonnerie retentit une quinzaine de fois avant que Booker sorte de l’eau, enfile son peignoir en satin vert assorti à l’émeraude piquée dans le lobe de son oreille gauche et décroche.
— Qui c’est ?
— T’es assis ? demanda une voix de femme.
— C’est toi, ma biche ? dit-il croyant reconnaître la voix de sa nana, Moselle.
— T’es assis ? Faut que tu sois assis pour ce que je vais t’annoncer.
— Chérie, t’as l’air tout drôle. Qu’est-ce qui se passe ?
Il se laissa tomber dans le fauteuil, remua les fesses pour s’installer confortablement.
— T’es assis ? répéta la voix féminine.
— Ça y est, bordel. Maintenant, t’accouches ?
— Je suis chargée de te dire que quand tu te lèveras, trésor, ce qui te restera de dargeot traversera le plafond (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Inspecteur à la brigade des Crimes Sexuels, Chris Mankowski reçoit la plainte d’une dénommée Ginger Jones, qui affirme avoir été violée, lors d’une soirée, donnée par le milliardaire Woody Ricks. En entendant ce nom, Mankowski est assailli par les fantômes des sixties. À cette époque, les frères Ricks, Woody et Mark s’encanaillent dans les mouvements contestataires… Avant de retourner sagement leur veste.
Aujourd’hui Woody vit confortablement sur les cinquante millions de dollars hérités de sa mère ; Mark, qui n’a eu droit à presque rien, veut la peau de son frère. Pour compléter le tableau, deux anciens terroristes, arrêtés en 1978, réclament vengeance, persuadés qu’ils ont été dénoncés par Woody et Mark.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Elmore Leonard










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Homme Inconnu n°89 La Joyeuse Kidnappée La Loi de la Cité Killshot