Editions Zoé - Novembre 2005
Tags : Trafic Flic Thailande Années 2000 Original Entre 250 et 400 pages
Publié le : 30 août 2007
Patrick, ancien flic de quartier, vient d’intégrer une section d’élite d’Europol. Sa première mission consiste à exfiltrer un homme en cavale, bandit international, dangereux et insaisissable, dont la planque a enfin été localisée. L’opération, minutieusement préparée, se déroule sans accroc ; chacun a fait sa part du travail, mais Patrick se demande s’il a fait le bon choix en quittant la police de proximité, concrète, pour cette armée de robots surentraînés qui pratique le taylorisme.
Mission suivante, en solo cette fois. Il s’envole pour la Thaïlande afin d’interroger un français, un certain Lefebvre, arrêté dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’enfants. Lefebvre est connu d’Europol, mais pour ses liens avec Khun Sa, grand maître du commerce de la drogue dans le triangle d’or. Patrick est chargé d’apprendre si un lien existe entre les deux types de trafic qui, habituellement, ne se mélangent pas...
Patrick Delachaux connaît la "maison" mieux que n'importe quel auteur de polar ; il en fait partie. C'est donc en homme de l'art qu'il s'exprime, en fin connaisseur des pratiques et des hommes.
Le roman s'engage sur une opération commando. Patrick Delachaux la décrit par le menu, détail après détail. On est au cœur de l'action. Plus qu'un narrateur, Patrick — le personnage principal, on pourrait confondre — est comme un flic qui fait son rapport. Il énonce des faits, rien que des faits. Des faits d'armes.
Lorsque le récit se déplace en Thaïlande, ce système de narration ne change pas : hyperréaliste, documentaire, technique. On est dans l'œil du narrateur, du reporter, du flic. Et on découvre peu à peu le "mystère" thaïlandais où la corruption est reine. Patrick se fait balader sans pouvoir voir son client, et nous suivons.
Le choc des cultures est intense et l'auteur prend le temps de le détailler, montrant à quel point un occidental peut difficilement appréhender cet autre monde, cet autre mode de pensée ; mais montrant également à quel point les américains, les européens, ont façonné au cours des cinquante dernières années les politiques locales sous couvert de lutte anti-communiste, ouvrant la porte à tous les trafics pour financer les guérillas qui les soutenaient.
Flic à Bangkok se lit plus comme un reportage que comme un roman. Un long reportage... Il lui manque une intrigue, quelques rebondissements qui viendraient relancer le récit. J'avoue aussi que l'écriture, très descriptive, très "technique", m'a un peu dérouté. Si elle apporte indéniablement une extrême précision dans la relation des événements, on peut sans doute aussi lui reprocher son manque de "chaleur". On a les défauts de ses qualités.
Au final, un roman à réserver aux adeptes de l'hyperréalisme, à ceux qui souhaiteraient se pencher plus avant sur ce que peut être le quotidien d'un policier, ou à ceux qui connaissent déjà la Thaïlande. Sans doute y retrouveront-ils quelques-unes des impressions qu'ils ont ressenties sur place.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Patrick Delachaux est l'auteur d'un premier récit dans lequel il décrivait de la même manière son métier et tout simplement intitulé Flic de Quartier.
Un autre voyage en Thaïlande : celui que propose Jo Nesbo à son héros Harry Hole pour sa seconde "aventure" : Les Cafards.
Les dix premières lignes...
Opération Cronos
Sud-Ouest européen
Dernier Jour
« Saloperie ! pense-t-il, s’allongeant derrière le buisson. Toute cette caillasse, il fait si chaud... qu’est-ce que je fous dans ce merdier ? »
Dix-neuf heures 47 minutes. Sud-Ouest européen. Côtes méditeranéennes. Traque et grand banditisme : Opération Cronos.
Il s’est jeté à terre le plus souplement possible et sans bruit. Aucune excuse sur ce coup-ci. Échec ou succès, certes deux menteurs... pas de deuxième mise. Les genous calés, les coudes plantés dans la terre sèche et la pierraille, il presse la crosse de son fusil d’assaut dans le creux de son épaule, ferme la paupière gauche, garde l’œil droit sur la cible : une porte entrouverte, en point de mire à 30 mètres (...)
Quatrième de couverture...
Quand on est dépêché par Europol à Bangkok pour y éclaircir le rôle d’un Occidental dans un trafic de drogues et d’enfants d’ampleur internationale, on n’a pas de la ville la vision idyllique d’un dépliant touristique ! Patrick, flic blanc rompu aux techniques de l’élite policière européenne, va devoir jouer sur l’échiquier thaïlandais, dont les règles sont légèrement... différentes. Il y apprendra comment se donnent les coups... à mesure qu’il les reçoit !
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...