Terre de Brume - Juin 2005 - Traduction (anglais) : France-Marie Watkins
Tags : Moins de 250 pages
Publié le : 08 juin 2007
Je me représente Fredric Brown comme un type sympa à qui on offre volontiers un coup à boire pour qu'il raconte une de ses histoires improbables, pleine du charme surrané des vieilles BD. Un type comme les héros de ses romans, ces braves gars vite dépassés par les événements, ne disant jamais non à un bon verre.
La Nuit du Jabberwock est au polar ce que L'Univers en Folie est à la Science-Fiction : une histoire fantasmée remplie des archétypes des années "pulp et comics" de ces deux genres. Le lecteur se laisse d'autant plus facilement embarquer dans cette aventure, qu'un prétexte littéraire — l'œuvre de Lewis Caroll — est là pour le titiller. Fredric Brown mène son affaire avec une telle maîtrise qu'on en vient à se demander s'il ne nous balade pas tout au long du livre pour nous amener à découvrir par nous même un message caché sous une construction élaborée. Y-a-t-il quelque chose derrière le miroir ? S'y trouve-t-on de temps à autre ? Les sésames sont-ils les verres de Whisky que Doc Stoeger s'envoie derrière la cravate deux paragraphes sur trois ? Si c'est le cas, je dois avouer être passé à côté de quelque chose et le roman achevé avoir éprouvé une légère déception.
Mais avec le temps, il reste le souvenir d'une déambulation agréable par une nuit bleutée dans un village de décor de cinéma des années cinquante. Un rêve, quoi.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
L'Univers en Folie du même auteur, mais il vous faudra changer de genre et folâtrer du côté de la SF.
Sinon, côté polar ? Un vieux Westlake, Festival de Crêpes pour son côté bon enfant.
Les dix premières lignes...
Dans mon rêve, j'étais debout au milieu d'Oak Street, par une nuit noire. Les réverbères étaient éteints ; seul un clair de lune pâle scintillait sur l'énorme épée que je faisais tournoyer au dessus de ma tête tandis que le Jabberwock rampait vers moi. Il se traînait sur le pavé, agitant ses ailes et bandant ses muscles pour l'assaut final ; ses serres griffaient la pierre en crépitant comme le clavier d'une Linotype. Alors, à ma stupéfaction, il parla :
— Doc ! Eh ! Doc ! Réveillez-vous (...)
Quatrième de couverture...
Doc Stoeger est propriétaire-rédacteur en chef du Carmel City Clarion depuis vingt-trois ans. Exercer un tel métier est un drame dans une bourgade où il ne se passe jamais rien. Il soigne sa morosité au bar du coin, dispute des parties d'échecs avec le jeune Al Grainger et vit par procuration à travers les livres, en particulier l'œuvre de Lewis Caroll.
Ce jeudi soir, jour du bouclage, Doc donnerait tout pour une information palpitante, pour qu'il arrive quelque chose. Les événements qui surviendront au cours de la nuit vont dépasser toutes ses espérances et même défier l'imagination.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...