Publié le : 16 avril 2007
Quel livre dérangeant ! L’essentiel de ce roman est une lettre qu’un père en prison envoie à sa fille juste avant sa sortie. Il explique les faits, tels qu’il les a vécus, ceux qui ont motivé son incarcération.
Au début, on s’identifie à cet homme qui cherche sa fille éperdument. Quel père normalement constitué ne mettrait pas tout en œuvre pour retrouver l’être à qui il tient le plus ? Puis, peu à peu, la gêne s’insinue, enfin le malaise. L’homme, bon bourgeois de petite ville, lisse et bien pensant, ne parvient à masquer son dégoût pour la Zone et ses habitants, un dégoût épidermique qu’il ne soupçonnait pas jusque là, un écœurement de classe, primaire, trivial .
Au fil de ces quelques heures, on sent monter en lui un sentiment de toute puissance, comme si la disparition de sa fille lui donnait de fait une légitimité d’ange exterminateur. Mais Jaouen ne fait pas l’apologie de l’autodéfense. À l’inverse, il déconstruit complètement le processus qui mène au geste fatal, en embarquant le lecteur dans une empathie avec le narrateur puis en l’assommant par une fin brutale, aboutissement logique d’un aveuglement constant.
Le propos est servi par un style maîtrisé et sans fioritures mais très travaillé. Le livre est court, rythmé, haletant. Jamais on n’a envie de le lâcher mais on en ressort bouleversé.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Désolé, pas d'idée.
Les dix premières lignes...
« Ma chère Catherine,
Le directeur vient de me l’annoncer : je serai libéré dans quinze jours. Il faut croire que par le jeu des remises de peine légales nous sommes arrivés à l’échéance. Condamné à dix-huit années de prison, je vais être libre au bout de douze ans et cinq mois (...)
Quatrième de couverture...
Quand ils sortent le samedi soir, les Langlois expédient leur fille Catherine chez sa mamie où, croient ils, elle regarde sagement la télé. Un dimanche midi, le téléphone sonne. Mamie doit avouer l’incroyable : Catherine sortait, et elle n’est pas rentrée. Avant d’appeler la police, son père mène l’enquête. Il apprend très vite que Catherine franchissait « le fossé », le boulevard périphérique qui sépare les quartiers bourgeois de la Zone. Sur les traces du petit chaperon rouge, une véritable descente aux enfers dans la jungle urbaine.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...