Bone

George Chesbro

Rivages / Thriller - Avril 1991 - Traduction (anglais) : Jean Esch

Tags :  Roman noir Thriller Polar social Serial Killer Psychologie Quidam New York Années 1980 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 08 mars 2007

Bone, ainsi surnommé parce qu'il se promène avec un os à la main, vit dans les rues de New York. Malgré cela, il est propre, soigné, tout à fait différent de la plupart des sans-abri qui peuplent les rues de la ville.
Bone a perdu la mémoire. Une première fois. Puis une deuxième.
Il se "réveille" un jour dans la rue, alors qu'il est accroupi sous la pluie depuis deux jours. Abasourdi, il se laisse emmener par les travailleurs sociaux jusqu'à un hôpital. Une fois rétabli, il se rend compte qu'il est dans un quartier de sécurité, soupçonné de dizaines de meurtres de sans-abri ayant eu lieu depuis un an.
Pour Bone, appuyé par Anne, qui travaille auprès des sans-abri et semble particulièrement intéressée par son sort, et un psychiatre intéressé par son problème d'amnésie, commence une longue période d'investigation, dans les méandres de sa mémoire, ses émotions, pour arriver à retrouver son identité.

Ce livre, au-delà d'une intrigue criminelle, propose une exploration de la misère new-yorkaise : laissés pour compte, refuges crapuleux où les plus démunis sont dépouillés du peu qu'il leur reste, clochards "irrécupérables", bande de nazillons qui cassent du clodo pour épurer la société etc, etc...

Ce pan-là est l'axe central, qui assure la cohérence et l'intérêt du roman, qui en fait plus qu'un simple thriller où un type cherche à retrouver la mémoire et arrêter un criminel en série.

L'intrigue en elle-même est bien construite, jusqu'à son dénouement. Elle n'est pas excessivement originale, les préoccupations du serial killer étant somme toute assez "bateau". Mais comme l'intéret du roman n'est pas centré là-dessus, ça n'a rien de gênant.

L'écriture est classique, elle n'accroche pas spécialement, ni dans un sens ni dans l'autre. Passe partout pourrait-on dire, au service de l'histoire racontée.

S'il faut lire ce roman, c'est bel et bien pour son aspect social et humain.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Désolé... Pas d'idée.

Le début...

Les dix premières lignes...

Dormir auprès de Jésus l'avait toujours protégée jusqu'à maintenant ; mais ce soir, les voix électriques avaient réussi à pénétrer dans ce sanctuaire. Voguant sur les vents âpres du début avril, enveloppés de ténèbres, copiant le langage primitif et le zézaiement de la pluie, les Orateurs — ils étaient trois cette fois-ci — l'avaient retrouvé peu après minuit. En d'autres occasions, quand les Orateurs l'avaient découverte à cet endroit, Jésus les avait convaincus de s'en aller et de la laisser en paix ; mais ce soir Hô Chi Minh n'avait eu de cesse de défier Jésus et de persuader les autres de l'imiter ; pendant deux heures, les Orateurs avaient juré et craché, ils lui avaient uriné dessus depuis le paquet de nuages noirs frémissants que le Sauveur de pierre tenait au-dessus de sa tête dans ses bras tendus (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

"Une voix de femme résonna quelque part dans les profondeurs obscures de sa conscience naissante, un son humain désincarné en équilibre au sommet de la courbe entre le sommeil et l'état de veille, ou entre deux rêves.
Vous m'entendez, Bone ?
Puis vint l'inquiétude qui s'enfla rapidement pour devenir de la peur. Il y avait un grave problème quelque part, mais il ignorait lequel. Un rêve ? Le rêve de qui ? Il ne se souvenait de rien. Il lui manquait d'énormes morceaux de lui-même, mais pas moyen de se rappeler où il les avait laissés ou perdus. Sans ces parties de lui-même mystérieusement disparues, il se sentait réduit à une simple paire d'yeux prisonnière d'un corps étranger et incontrôlable accroupi dans la boue froide qui recouvrait le bout de ses chaussures et traversait le fond de son pantalon. Il sentait que le corps serrait quelque chose dans sa main droite, sans savoir de quoi il s'agissait. La peur se transforma en terreur : il eut alors l'impression d'étouffer, une main invisible comprimait ses poumons. Qui était cet inconnu accroupi dans la boue ? Qui suis-je ?"


Qui est Bone en effet ? Un parmi les milliers de sans-abri qui hantent les rues de New York ? D'où vient le fémur humain qu'il tient à la main ? De quel enfer revient-il ? Qu'y a-t-il vu pour perdre la parole et la mémoire ? Pourquoi son apparition dans Manhattan semble-t-elle être à l'origine d'une série de meurtres sanglants ? Est-il le tueur maniaque qui décapite les clochards pendant la nuit ?
Un thriller émouvant, qui est aussi un véritable cri d'alarme sur une société qui laisse mourir quotidiennement de faim et de froid ses membres les plus démunis.
George C. Chesbro est le créateur de Mongo le Magnifique, un détective nain ancien acrobate de cirque, que l'on a découvert chez nous avec Une Affaire de Sorciers.
Chesbro partage son temps entre l'écriture et l'éducation d'adolescents psychologiquement perturbés.


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George Chesbro










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Une Affaire de Sorciers L'Ombre d'un Homme Brisé La Cité où les Pierres Murmurent