Boulevard des Allongés

Hugues Pagan

Fleuve Noir - Octobre 1984

Tags :  Roman noir Crime organisé Psychologie Flic Paris Années 1980 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 18 février 2007

Katz est un flic ripoux, un de ceux qui en croquent, qui couvrent, qui ferment les yeux, qui s’arrangent en échange d’enveloppes plus ou moins garnies. Il est un servant de la petite pègre : proxénète, dealer, et à ce titre n’obtient d’eux aucun respect. Il est un parmi la vermine de la nuit, pas loin du bout du rouleau...

La linéarité n’est pas le propre de l’écriture d’Hugues Pagan, en tout cas pas dans ce roman. Il faudra du temps pour se faire une idée d’ensemble du tableau qu’il dresse sous nos yeux de lecteurs, et plusieurs fois on aura l’impression de s’être perdu, d’avoir loupé quelque chose.
Hugues Pagan procède par touches successives, ou par flashes plutôt. Il met en scène la nuit, celle des flics et de ceux qu’ils combattent. Dans cette nuit sombre, opaque, il envoie des éclairs, aveuglants, qui révèle un décor, une réalité, des personnages, s’évanouissant bien avant qu’on ait eu le temps de comprendre, de les assimiler. Pagan va vite et c’est parfois déstabilisant.
Et pourtant, comment lâcher cette lecture, comment ne pas suivre ce flic sur le fil du rasoir, la rage au ventre, solitaire — comme il se doit —, pessimiste. Affaire de style sans doute...

Hugues Pagan connaît la musique — cette petite musique de nuit — pour l’avoir jouée plus souvent qu’à son tour, en vrai. Alors, Katz, ripoux ?.. Non, sans doute pas, mais la vie qui l’entoure, oui. Finis les truands au grand cœur et au code d’honneur, vivent les années quatre-vingts : chacun pour soi, tous les coups sont permis, y compris les grands coups de bottes dans la fourmilière. Quant à la police, elle est logée à la même enseigne.
On a l’impression de ne pas beaucoup voir le jour dans ce roman, mais c’est sans doute voulu. Les frontières sont floues, la nuit sied mieux au portrait que dresse Hugues Pagan. Sous le soleil, on essaie de garder un semblant de respectabilité. Là, non.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Hugues Pagan est à n’en pas douter un auteur à explorer, sachant tout de même que c’est la noirceur qui l’accompagne.

Le début...

Les dix premières lignes...

Le bureau n’avait rien de luxueux, le mobilier non plus. Il y avait des pin-up punaisées aux murs dégueulasses, des plinthes au plafond, des mignonnes et des tas de merde, des efflanquées comme des rossinantes promises à l’équarrissage, et d’autres qui exhibaient des cuisses épaisses comme des jarrets de bœuf, et qui souriaient toutes, de toutes les manières possibles et imaginables, comme si de leur sourire leur survie dépendait dans l’instant. De milliers de mouches leur avaient chié dessus depuis trois quarts de siècle, chié sur leurs nichons et leurs culs, sur les signatures en travers, au hasard d’une joue pleine, criblé une paupière, au détour d’un cou gracile (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Bénin en apparence, l’inspecteur Katz possède du félidé homonyme une détente sournoise et implacable. À pattes veloutées, il tourne autour de grands truands qui, après avoir volé un tas de bijoux, se le dispute sans pitié. Katz attend son heure pour lancer ses griffes. Mais dans la police, Katz est parrainé — et surveillé — par son frère aîné, le commissaire Lantier, un vieux matou pelé mais sagace...


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Hugues Pagan










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition Réédition poche

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

La Mort dans une Voiture Solitaire L'Eau du Bocal Vaines Recherches Last Affair Les Eaux Mortes L'Etage des Morts Dernière Station avant l'Autoroute Tarif de Groupe