La Poussière en Était Rouge

Manuel Ruiz

Atelier de Presse - Mai 2007

Tags :  Polar politique Quidam Amérique du Sud Années 1980 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 20 décembre 2006

Sur cette île du Venezuela où il est arrivé il y a deux semaines, Jack Thompson est un homme seul, un étranger. Aussi lorsque les sbires de Don Victorino Martinez sont à ses trousses, personne ne lève le petit doigt – sans doute par peur des représailles – et c'est en pleine rue, en plein jour, sur la place centrale du village que Jack trouve la mort.
Une semaine plus tard un autre homme, français celui-là, débarque sur l'île en compagnie de son chat, à la recherche de son ami...

Le roman démarre sous le soleil lourd, accablant de chaleur. La caméra est au ras du sol, dans la poussière, elle suit les gouttes de sueur qui ruissèlent sur le visage de Jack Thompson en fuite. On est en plein western spaghetti, au moins pour l'ambiance. Tension, silence, et la mort au bout du chemin...
Mais les stetsons sont restés au placard, rayon des accessoires, l'action se déroule aujourd'hui, du côté de l'Amérique du Sud, sur une île tenue d'une main de fer par le magnat local, Don Victorino. Et c'est un aventurier qui vient glisser son grain de sable dans ce petit empire personnel.
Manuel Ruiz construit une forme de huis clos à ciel ouvert : un homme seul (ou seulement accompagné d'un chat étonnamment doué qui lui colle aux basques) contre une sorte de petit dictateur, au milieu d'une population aussi muette que complice.

Dictateur... On peut penser que c'est là le sujet du roman et qu'à travers les aventures de Saint-Hellier, ce sont quelques uns des mécanismes usités par ces énergumènes que l'auteur cherche à mettre en lumière. Malheureusement, le personnage qui apporte l'éclairage, qui révèle les lâchetés des habitants, la complicité de la police, l'anéantissement des édiles politiques, les yeux fermés de l'église, est tout en ambiguïté. Ex-légionnaire, chercheur de trésors – un aventurier – mais aussi quelqu'un d'obséquieux, sorte de looser en fin de parcours. Et puis surtout, on se demande bien ce qu'il vient faire là et quelles sont ses motivations ? Quels sont les fils qui l'ont conduit sur cette île ?
Personnage trouble, sans histoire, sans passé (ou à peine effleuré)... Mais aussi un discours sans conclusion. Si Manuel Ruiz montre à travers son allégorie une forme de dictature, on ne sait pas bien au bout du compte ce qu'il en pense. Le récit navigue du côté du roman d'aventure alors qu'on sent que le propos est ailleurs ; du coup la sauce ne prend pas...
Sans doute un problème de dosage, d'autant que côté aventures... on n'est pas au sommet. Quelques approximations, des personnages parfois un peu trop typés, à la limite du cliché, quelques figures de style trop appuyées. Manuel Ruiz a voulu bien faire, mais ça ne suffit pas à emporter le lecteur au loin.


Dernière Minute !

Manuel Ruiz et son roman ont fini par trouver un éditeur !
La Poussière en Était Rouge paraît en mai 2007 chez Atelier de Presse. Vous trouverez sur leur site toutes les informations nécessaires pour entamer votre lecture.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Désolé, pas d'idée...
À noter tout de même que Manuel Ruiz met gracieusement à la disposition des internautes le texte de son roman. Il vous suffit, pour le télécharger, de vous rendre sur son blog.

Bien sûr, depuis que le roman est édité, cette information n'est plus valable... Ça se comprend.

Le début...

Les dix premières lignes...

Jack Thompson s'arrêta à l'entrée de la ville. Il s'appuya sur le mur d'une maison en haletant lourdement. Il était épuisé. Après avoir écarté de l'avant-bras la sueur qui coulait sur ses yeux, il se retourna.
Ayant repris son souffle, il s'écarta du mur mais, au bout de trois pas, il s'arrêta. Ses yeux se plissèrent sous le soleil aveuglant pour réussir à voir.
La ville était vide. Pas une silhouette, pas un signe de vie. Les maisons se dressaient à droite et à gauche, blanches, figées. La poussière qui, d'habitude, voletait un peu partout, s'était posée dans les coins et recoins, comme pour laisser passer un évènement désagréable (...)


La fin...

Quatrième de couverture...

Une île des Caraïbes, avec des perles et des cocotiers. Et aussi avec un cadavre. Celui de Jack Thompson. Son ami Christian Saint-Hellier, venu le rencontrer, le retrouve au cimetière. Assassiné de plusieurs balles. La police locale ne semble guère motivée pour mener l'enquête. Les habitants ne semblent guère désireux de parler de cet incident embarrassant. Saint-Hellier ne comprend pas. Et quand il comprendra, il sera peut-être trop tard. Après Jack Thompson, c'est lui qui risque d'atterrir au cimetière. Les balles l'attendent. Quel secret effrayant dissimule cette île ensoleillée ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Manuel Ruiz










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Informations au survol de l'image...

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