Publié le : 03 novembre 2006
Un gars, une fille. Ils errent, baisent, tuent dans une Bretagne bien éloignée des clichés traditionnels, pêche aux bulots et pull rayé. Il y a là un mariage pourri avant d'être consommé, des notables couperosés et fascisants prêts pour une milice vengeresse, des frangins affreux, sales et méchants… Ce petit monde, tout acquis à ses pulsions et à sa cupidité se rencontrera, évidemment, dans un final de sueur et de sang.
En 1979, date de la sortie de La Mariée Rouge, les responsables de la « Série Noire », s'ils ont été fascinés par l'histoire, l'ont jugé trop violente pour le public. À l'époque, on parle de livre immoral, de personnages abjects. Il faut dire que l'histoire est crue et cruelle, presque obscène.
Ce roman n'épargne aucune institution : mariage, police, notables, fraternité, tout y passe, l'ensemble vu de manière ironique est servi par une écriture hyper rythmée et une construction machiavélique.
En 1979, le mouvement punk a trois ans et semble déjà moribond, Sid Vicious a rejoint les anges cockneys mais Hervé Jaouen, teigneux et grinçant, écrit ce roman authentiquement punk. De ce mouvement éphémère à la fois créateur et destructeur, La Mariée Rouge hérite d'une vision noire et acide de la société, dénuée de tout romantisme. En guise de réponse à la somnolence viciée du giscardisme, Jaouen brandit bien haut un majeur érectile et rageur, mais toujours rigolard.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Pas d'idée à proposer aujourd'hui.
Les dix premières lignes...
Les photos s'étalaient, encore humides, sur le bureau de l'APJ Cornou, de la Sûreté urbaine de Quimper. Il était midi, il attendait les inspecteurs principaux et l'inspecteur divisionnaire du SRPJ de Rennes. La fatigue le rendait fébrile. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il sonna le planton.
— Appelez ma femme…Dites lui que je ne rentrerais pas déjeuner…
Ce soir, il aurait la soupe à la grimace, comme disent les enfants (...).
Quatrième de couverture...
Un paumé plus une paumée, ça fait deux provocateurs prêts à tout. Deux provocateurs, ça déchiquète, quand ça s'ennuie... Le paumé est violent, la paumée est amère... et provocante. Et jalouse des "pauvres idiotes" qui se marient à l'église. Et tout ça, ça fait beaucoup de sang bien rouge sur le blanc bien blanc d'une robe de mariée... Encore heureux que des braves gens aient constitué une milice.
L'inspecteur Cornou devait frapper un rapide rapport. Il allait être bref, et concis. C'était dommage. Grâce aux photos, - presque des cartes porno - il était possible de revivre entièrement de cette journée, ces heures au terme desquelles ces personnages s'étaient rencontrés, dans une explosion, inouïe, de violence. Il n'était pas défendu d'imaginer...
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...