Publié le : 1er septembre 2006
Envie d'un roman de terroir pour changer ? De gens rudes, proches de la
terre, bourrelés de secrets et plus attentifs aux regards et aux
silences qu'aux propos ? D'un bout perdu de vallée agité par les
rancunes et les médisances ? Alors lisez le roman de Jean-Paul Demure Fin de Chasse.
La plume est alerte, les personnages bien campés, l'ambiance lourde à
souhait comme quand l'orage assombrit le ciel et menace la montagne.
Dès les premières lignes vous vous retrouverez dans ce village, au
milieu des intrigues et des silhouettes bien vite familières. Et vous
irez de découvertes en découvertes.
Un roman plaisant, à la structure originale.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Désolé, ce livre est le seul que je connaisse de l'auteur. Dans la même veine, peut-être un classique, non répertorié en "noir" : La Table aux Crevés de Marcel Aymé.
Les dix premières lignes...
Malgré son impatience, Vidal attendit que la saison de chasse soit plus
avancée. Au sanglier, il montrait l'humeur égale de toujours, laissait
les vantardises aux autres, ne gaspillait pas la poudre, ni les
paroles. On ne lui donnait pas le meilleur poste et s'il tuait une bête
de loin en loin, il s'en contentait. On ne le conviait pas non plus à
relever les traces, on ne sollicitait pas ses avis. On l'admettait sans
réticence en tant qu'habitant de la commune, on le saluait dans l'aube
froide : "Alors facteur ?". Il répondait : "Alors ?" et on passait aux
choses sérieuses (...).
Quatrième de couverture...
Un paisible facteur abat froidement un de ses concitoyens lors d'une partie de chasse, faisant croire à un accident.
Sur les pentes abruptes des monts d'Ardèche se dresse une ferme
solitaire, forteresse d'un temps aboli, un père et sa fille y tracent
les gestes ancestraux de la survie.
En bas au village, les langues vont bon train, surtout quand Cédric,
jeune et séduisant étranger, débarque sur sa moto rouge pour se
retrouver au cœur d'une tragédie dont il sera l'un des acteurs
involontaires.
Jean-Paul Demure évoque d'une plume caustique et souvent drôle
l'univers impitoyable de la paysannerie où, à force d'isolement, les
individus finissent par se détruire.
Ce livre a reçu le grand prix du roman noir français au festival de Cognac en 1999.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...