Gallimard / Série Noire - 1992 - Traduction (anglais) : Frank Reichert - Philippe Garnier Jean-François
Tags : Comédie Journaliste Amérique profonde Années 1990 Original Entre 250 et 400 pages
Publié le : 31 janvier 2006
Tomber par hasard sur Arizona Kiss fait partie des joies d'une vie de lecteur. Pourtant, ce roman est mal
nommé. Il aurait été bien plus justifié de l'appeler "Le Baiser du
Crotale" ou même mieux "Le Baiser de la Tarentule" tant ces deux
charmantes espèces y sont bien représentées. Quoique... ce serait
oublier les pit-bull (et les combats clandestins) et les hommes, dont
aucun n'a rien pour relever le niveau des précédents.
Le personnage principal est un journaliste cynique, qui se croit revenu de
tout et va pourtant se laisser embarquer dans une incroyable histoire.
La femme sulfureuse sur laquelle il se vautre comme on armerait le
pistolet avec lequel on s'apprête à se suicider, se révèlera bien
au-delà du pire qu'on ait pu craindre. Quant aux torrents de tequila
qui coulent à chaque chapitre, ils ne peuvent rien pour nous défaire de
la poussière du désert accumulée.
Ce roman se présente comme une critique amère du monde de la presse aux
États-Unis. L'amour du désert y est l'occasion de magnifiques
descriptions de l'Arizona avec laquelle on se dit que Ray Ring doit
avoir une relation "amour-haine" épineuse.
C'est un polar noir, très noir, d'une rare violence tant humaine que dans l'action.
La force de ce roman repose énormément sur le ton. Une langue syncopée
marquée par la tequila et qui met le couteau dans les reins. Chapeau
(stetson) bas aux traducteurs ! Ils s'y sont mis à deux : Franck
Reichert et Philippe Garnier, et ma foi, on peut dire qu'ils ont fait
un sacré boulot.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
À côté d'Arizona Kiss, premier roman paru en France mais précédés aux États-Unis par deux autres, Le Pays de Dieu et Rêves Pèlerins (publiés également chez Gallimard dans la Série Noire) ressemblent à de joyeuses ballades : l'une dans les montagnes rocheuses, l'autre dans le désert, toujours. Le personnage récurrent, privé, comme il convient, solitaire, un peu porté sur la bouteille et sensible aux dames, ancien officier des eaux et forêts, sait aussi bien traquer l'ours qu'un mauvais payeur.
Les dix premières lignes...
J'étais pas parti pour tuer qui que ce soit. Tout ce que je voulais
c'était un bon papier, comme tout journaliste normalement constitué,
mais j'aurais du voir que ça s'embringuait mal (...)
Quatrième de couverture...
Chasser le scoop, c'est comme chasser le fauve : vaut mieux savoir avant où sont les dents.
Mais en Arizona, tout a des dents : les chiens, les serpents, les femmes... même les baisers.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...