Chloé des Lys - Juillet 2006
Tags : Roman noir Polar social Vengeance Détective amateur Années 2000 Moins de 250 pages
Publié le : 30 septembre 2005
Jean-Louis Nogaro aime la région où il vit et c'est tout naturellement que
Saint-Étienne se retrouve être, dans ce roman, quasiment un des
personnages, ou au moins un décor prééminent. Quoique décor ne soit
peut-être pas le terme qui convienne le mieux (un peu trop figé sans
doute) car voilà bien une "capitale" régionale qui gagne à être connue
: "(...) une ville qui a l'art de s'accommoder à votre humeur. Surtout si vous êtes d'humeur maussade".
Mais le cadre de l'intrigue menée par l'auteur ne se limite pas à
Saint-Étienne et il s'éclaire, fort heureusement, dès qu'il s'éloigne
du centre-ville.
Dès l'entame de ce roman, on est frappé, entraîné, par une construction qui s'apparenterait presque à un découpage cinématographique, à un scénario. Les scènes sont courtes, les points de vue alternés et on découvre par petites touches successives ce qui constitue le cœur de l'intrigue.
L'originalité de la construction de ce récit tient à l'alternance, justement, de ces points de vue qui se croisent et se superposent, tissant petit à petit
la toile de l'intrigue. Quatre groupes distincts se dégagent ainsi, qui
se décomposent eux-mêmes en différents individus sans que jamais
l'intérêt ne se perde, ni le lecteur. Les premiers à apparaître sont
les "bourreaux", suivis de près par les "victimes", avant que
n'interviennent les "enquêteurs officieux" et bien sûr la "cavalerie",
qui ferme la marche. Le narrateur de toute cette histoire étant un
pauvre professeur de français pris dans cette aventure par amitié,
embarqué, mais qui va se transformer en détective efficace.
Jean-Louis Nogaro s'offre une galerie de personnages qui lui permettent de lâcher quelques considérations sur son époque, ses congénères, la politique,
les profs, mais aussi de camper quelques énergumènes typés.
Quant à l'intrigue en elle-même, elle pêche peut-être parfois par quelques
maladresses au moment de la mise en place où quelques points
mériteraient un éclairage plus soutenu afin de lever quelques
incohérences, puis prend sa vitesse de croisière et le lecteur en mains
pour ne le lâcher, après quelques jolies pirouettes, qu'avec le point
final.
Un premier roman, non sans quelques défauts, mineurs, que quelques remaniements seraient à même de corriger, qui présage d'autres tentatives, plus abouties. À suivre...
Dernière Minute !
Depuis le mois de juillet 2006, Comme de la Soie, présenté dans le cadre du Coin des Artisans en octobre 2005 est devenu Un Bon Flic, c'est comme de la Soie. Jean-Louis Nogaro, après de nombreuses démarches, a fini par trouver éditeur à sa plume avec Chloé des Lys, une maison d'édition belge travaillant avec amour et passion pour les auteurs qu'elle sélectionne.
Que dire de plus ?..
Qu'un éditeur qui fait son travail vaut mieux qu'un imprimeur ? Sûrement.
Fort des remarques reçues après les diverses présentations de la première
mouture de son roman, Jean-Louis Nogaro a donc repris son ouvrage,
peaufiné, éclairé certaines zone d'ombres, tout en conservant la force
et l'originalité de son écriture.
Un Bon Flic, c'est comme de la Soie est un roman neuf qui a puisé son énergie dans Comme de la Soie.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Ce roman de Jean-Louis Nogaro n'est aujourd'hui édité nulle part, il attend son heure. Il n'est même pas disponible sur le Net, c'est vous
dire... À quoi vous me répondrez (et vous aurez bien raison) qu'il ne
sert à rien de présenter un auteur si on ne peut pas le lire...
Mais il y a toujours une solution... Si vous souhaitez lire "Comme de la Soie" et vous faire votre propre avis, découvrir... adressez-vous directement à son auteur par mail, il se fera à n'en pas douter un plaisir de répondre à votre demande.
Vous l'aurez compris, le commentaire ci-dessus n'a plus lieu d'être. Je le
conserve uniquement pour rappeler qu'avec un peu de persévérence et du
talent il arrive que le ciel de l'édition s'éclaire.
Le roman de Jean-Louis Nogaro est aujourd'hui disponible aux éditions
Cholé des Lys ou dans les librairies en ligne habituelles.
Les dix premières lignes...
St Etienne, 25 avril 2002.
"Le Pen, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue..."
Charles Barbérian, à l'instar de ses potes de lycée reprenait en cœur.
"Le Pen, t'es foutu, la jeunesse est dans la rue !"
Le Soleil n'avait même pas fait l'effort d'accompagner la jeunesse dans la
Grande rue. Le Pen n'avait pas fait l'effort d'être présent au deuxième
tour des élections présidentielles. Le père de Charlie n'avait pas fait
l'effort de ne pas voter pour lui. Malgré tout ça, à l'instar de ses
potes de lycée, il reprenait en cœur les chants et les exhortations
vilipendant le leader du Front National (...).
Quatrième de couverture...
Jean-Louis Nogaro est de ces auteurs qui envisagent le polar comme un
outil de peinture sociale où l'humain prime, où les rencontres prennent
le pas sur les techniques d'investigation sans pour autant oublier
qu'il faut du ressort à une intrigue.
C'est aussi un metteur en scène des mots qui sait donner du rythme à son
récit, qui sait le tenir, dans un découpage poche de celui
qu'adopterait un cinéaste.
Enfin, il reconnaît volontiers l'influence de Jean-Claude Izzo sur son écriture. Comme lui, ses intrigues s'inscrivent dans un environnement précis qui
devient un personnage à part entière du récit. Pour Izzo c'était
Marseille. Ici, ce serait plutôt Saint-Etienne.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...