L'Atalante - Octobre 2001
Publié le : 30 juin 2006
Drôle de roman. C'est l'impression que j'ai eue en lisant les premières pages, et qui s'est maintenue jusqu'à la fin.
Drôle et pas si drôle que ça. Parce que ça parle de morts, de mal, de cadavres dans tous les sens, et de tueurs dont on ne sait plus très bien s'ils sont un, ou deux, ou mille.
Il y a une secte, comme toutes les sectes, avec gourou et adeptes gavés de promesses d'éternité et de peuple élu.
Dans cette secte, il y a donc un gourou, mais au-dessus du gourou, il y a encore quelqu'un. Quelques-uns. Finalement, le gourou n'est peut-être pas si puissant qu'il en a l'air, ou qu'il le croit, naïvement.
Il y a Milton, complètement cinglé. Qui tue et tue et tue. À croire qu'il ne sait faire que ça. En dehors d'être un informaticien de génie.
Il y a Katz, le flic, et Iris, la flic stagiaire. Ces deux-là s'aiment mais se tournent autour sans jamais s'approcher comme deux chats qui jouent au plus fin.
Il y a surtout un grand théâtre. Dans lequel s'agitent des pantins dérisoires, tragi-comiques. Difficile de dire s'il faut en pleurer ou en rire.
Un air de nonchalance flotte au-dessus de ces deux cent cinquante pages qui parlent d'horreur étrange. On se surprend en les lisant à faire la moue comme un enfant qui trouve un escargot écrasé. Beurk, c'est dégoûtant. Mais finalement, ça n'est pas si grave, il est juste mort.
L'intrigue ne compte pas tant ici que l'atmosphère, et l'on sent bien d'ailleurs que c'est cette atmosphère que l'auteur s'est appliquée à rendre, dense, flottante, fantastique, hallucinatoire. L'intrigue n'est qu'un prétexte, les personnages des marionnettes. Ce qui crée un curieux sentiment, indéfinissable.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Les autres romans de Stéphanie Benson...
Les dix premières lignes...
Milton – qui ne s'appelait pas encore Milton, qui, pour autant qu'il s'en souvienne, n'avait aucun nom, à ce moment précis, n'était rien, inexistant ou alors un tout, qui dépassait de loin une existence unique, édulcorée d'humain – marchait en souriant lorsque la femme l'accosta.
Il faisait beau, très beau, soleil et petits oiseaux. Il se rappelait parfaitement bien l'odeur de la ville et la sensation de chaleur sur sa peau. Le bruit, aussi. Un grondement lointain et rassurant. Un bourdonnement sans début ni fin, sans source identifiable, sans origine . Le murmure de la vie (...).
Quatrième de couverture...
Fous, scélérats, manipulateurs, illuminés, bougres égarés, cœurs purs en marge de tous les chemins : le monde est une scène, al teatro, et vous en êtes les histrions. Tout est faux mais tout est véridique. Sur le manège de l'apocalypse, extravagant et somptueux, le réel se dilate, la vie s'amplifie au-delà des frontières de la perception. Les cris y sont plus sonores, le sang plus rouge et plus abondant, l'amour plus fervent et douloureux, la dérision plus acerbe. L'étoffe révèle sa trame de songes. Le pire est là, pour dire mieux.
Rudi a tort : je ne suis pas un vampire. Je ne me nourris pas de l'horreur, je la dénonce. Je l'expose sur la place publique dans toute sa nudité sordide.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...