Une Chauve-Souris dans le Grenier

Stéphanie Benson

L'Atalante - Octobre 1995

Tags :  Roman noir Serial Killer Psychologie Flic Années 1990 Littéraire Poétique Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 1er janvier 2006

Recommandé Premier roman de Stéphanie Benson, Une Chauve-Souris dans le Grenier la propulsait déjà dans "la cour des grands".
L'intrigue est finalement très simple, et magistralement déroulée.
Un tueur et un flic.
Aussi psychopathes l'un que l'autre, dans la recherche du premier, le second va résoudre certaines de ses angoisses, existentielles mais surtout viscérales.
Déjà vu, me direz-vous. Certes.
Preuve une fois de plus, s'il est besoin, que tout est dans l'écriture. On peut raconter n'importe quoi, du plus banal au plus fantastique, et envouter le lecteur par une écriture maîtrisée, sortant de l'âme.

Camille Simon est commissaire de police, insomniaque, torturé par la culpabilité d'avoir tué sa mère (ou pire, la possibilité d'avoir tué sa mère), la haine pour sa grand-mère et les femmes en général, la destruction de l'innocence par le mal.
Le tueur, un fou furieux, avec une "chauve-souris grosse comme un éléphant dans ses combles", est obsédé par une Marie de sa jeunesse, qu'il cherche au travers de toutes les jeunes filles qu'il déchiquette.
Et il semble tuer sur les pas du commissaire. Les jeunes filles mortes ont toutes croisé brièvement Camille Simon. Au point que le flic torturé en vient à se demander s'il n'est pas schizophrène. Peut-être est-ce lui la bête.

Dans un mouvement d'écriture parfait, oscillant entre les monologues de Camille à l'attention du fantôme de Sandrine la dernière victime du tueur, ses souvenirs haineux d'enfance, ses doutes et mouvements de rage envers le salopard qui détruit tant d'innocence, Stéphanie Benson nous berce de mots justes et percutants, jusqu'à une fin libératrice.
On s'attache à ce personnage de flic étrange, qui allie la rêverie contemplative d'un Adamsberg et la soif de justice d'un Lloyd Hopkins.

C'est profondément noir, avec malgré tout un espoir imperturbable.
À lire absolument.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Vous pouvez retrouver l'écriture magique de Stéphanie Benson dans ses autres romans noirs, tout particulièrement dans Le Loup dans la Lune Bleue, qui reprend de nombreux thèmes de Une Chauve-Souris dans le Grenier.

Le début...

Les dix premières lignes...

L'homme au regard de glace jeta un dernier coup d'oeil sur l'ennemi vaincu et l'oublia aussitôt. Marie l'attendait. Elle recouvrait le matelas sale de sa présence de jeune femme, les courbes de son corps un tourment de douceur. ses yeux étaient fermés, sa respiration lente et rythmée, et pourtant il savait qu'à l'intérieur de son âme elle riait aux éclats, comme à chaque fois, et c'était ce rire si merveilleux et cruel qu'il devait à tout prix éteindre. D'un chiffon sale il attacha ses petites mains d'adolescente aux barreaux de la fenêtre, et elle rit encore. le couteau lui brûlait la main ; exigeant, impatient , mais l'homme l'apaisa d'une main caressante.
— Pas encore, petit frère (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Dans un squat parisien, entre drogue et désespoir, Sandrine, une jeune fugueuse, meurt assassinée.
Muré dans sa psychose, un meurtrier poursuit une quête impossible, guidé par l'ange de la mort qui s'empare de lui.
Solitaire, accablé par le souvenir de sa mère qu'il a peut-être tuée, un commissaire de police, Camille Simon, entreprend une croisade exaltée pour débusquer le tueur insaisissable qui semble choisir ses victimes selon les déambulations nocturnes du policier.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Stéphanie Benson










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition Réédition poche

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Le Loup dans la Lune Bleue Un Singe sur le Dos Al Teatro, Cavalier Seul