L'Automne des Chimères

Yasmina Khadra

Baleine - Avril 1998

Tags :  Roman noir Polar social Polar militant Crime organisé Mystique Flic Afrique du Nord Années 1990 Littéraire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 30 septembre 2005

Yasmina Khadra clôt ici les enquêtes du commissaire Brahim Llob par un roman sombre et désabusé où l'auteur se rapproche de plus en plus de son personnage pour se fondre en lui, à moins que ce ne soit l'inverse...
Llob a écrit des romans policiers qui dénoncent, ce qui ne plait pas à sa hiérarchie et l'alternative qui lui est proposée est simple : soit il renie ses propos, soit il quitte la police et prend sa retraite.
Le choix du commissaire est tout tracé et c'est son intégrité qui guide ses pas. Il rejoint son passé, sa famille, la Kabylie de sa jeunesse, y cherchant une lueur d'espoir, une explication, qui éclairerait son avenir, comme celui de la Nation toute entière.
Oui mais voilà, l'horreur intégriste est partout et c'est encore une sorte de mafia qui domine la religion et dicte ses actes.
Yasmina Khadra poursuit son constat désabusé de l'Algérie en guerre, dans ce roman qui s'éloigne du polar pour devenir le témoignage troublant d'un homme traqué qui ne doit sa survie qu'à l'anonymat et à la clandestinité dont il s'entoure. L'espoir est mort : "Ce n'est que quand les fondations de l'empire de la mafia politico-financière seront enfin achevées qu'elle claquera des doigts et le calme reviendra comme dans un rêve."


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Écrivain engagé, Yasmina Khadra l'est assurément et c'est au péril de sa vie, doublement, en tant que militaire et en tant qu'écrivain, qu'il a dénoncé les dérives de l'Algérie et de son pouvoir. À ce titre, lisez Morituri... Édifiant !

Le début...

Les dix premières lignes...

De tous les génies de la terre, les nôtres sont les plus offensés. Parents pauvres de la société, persécutés par les uns, incompris par les autres, leur existence n'aura été qu'une dramatique cavale à travers les vicissitudes de l'arbitraire et de l'absurdité. Ceux qui ne périront pas par le fer, mourront d'ostracisme et de dépit. Ils échoueront soit à l'asile, soit sur un terrain vague, la tête dans une couronne d'épines et les veines ravagées par l'alcool. La levée de leur corps sera la seule fois où on les élèvera au rang de fait divers (...).


La fin...

Quatrième de couverture...

Pendant que les théoriciens traquent ailleurs la chimère, le bled brûle. Les pompiers qui se proposent d'intervenir ne sont autres que des pyromanes. Ils ont tiré la bonne carte : l'intégrisme. La confrérie était disponible, salivante de frustrations, belliqueuse, endoctrinée. Hier, elle cultivait la haine. Aujourd'hui, elle divertit. On n'apprend pas à son papa à faire des enfants. L'officialisation des partis à caractère religieux était négociée dans le but exclusif de légitimer la sédition. On a élevé la mouvance islamiste au rang des prophètes, puis on l'a jetée aux orties. Forcément, les floués ont pris les armes. Le MIA d'abord, l'aile armée du FIS. Ensuite le GIA, le bras de fer du père. Cette guerre n'est qu'un chantier que se partage convivialement la mafia politico-financière. Quand les fondations de son empire seront enfin achevées, elle claquera des doigts et le calme reviendra comme dans un rêve.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Yasmina Khadra










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition Réédition poche

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Le Dingue au Bistouri Morituri La Part du Mort