Gallmeister - Avril 2010 - Traduction (anglais) : Sophie Aslanides
Tags : Hard Boiled Roman d'enquête Polar rural Vengeance Arnaque Flic Etats Unis Années 2000 Populaire Argotique Entre 250 et 400 pages
Publié le : 22 mai 2011
Après l'enthousiasmant Little Bird, l'attachant Walter Longmire est de retour dans Le Camp des Morts pour la seconde enquête d'une série toujours en cours aux États-Unis avec déjà sept livres publiés (trois en France) et une adaptation en cours pour la télévision.
Craig Johnson nous parle dans ce livre de la communauté basque du Wyoming, à travers l'histoire d'une femme, Mari Bajora, retrouvée morte dans sa chambre de la maison de retraite de Durant. L'endroit même où réside Lucian Connaly, l'ancien shérif et mentor de Walt, qui lui aussi trouve cette mort louche et incite Walt à faire pratiquer une autopsie.
On a beaucoup comparé Craig Johnson à Tony Hillerman à la sortie de Little Bird, alors que je le rapprocherais plus volontiers de C.J. Box à la différence que Walter Longmire est plus réussi que le garde-chasse Joe Pickett, mais on retrouve chez ces deux auteurs les mêmes ambiances chaotiques sous la neige et ces grands espaces sans habitation. Le Camp des Morts m'a aussi fait penser à La Femme en Vert d'Arnaldur Indridason avec cette enquête sur le passé d'une femme, sur les anciennes histoires de famille, sur les mariages arrangés. Au final l'Islande n'est peut-être pas si différente du Wyoming, aussi bien par le climat qu'au niveau de la densité d'habitant par km². L'auteur évoque aussi la prolifération des compagnies gazières dans le Wyoming, mais sans vraiment parler des ravages causés par les gaz de schiste sur les nappes phréatiques.
Si l'intrigue est moins réussie que dans Little Bird, avec à mon sens une petite facilitée scénaristique qui fait venir dans l'équipe du shérif un adjoint d'origine basque, justement, pour une enquête dans cette communauté, l'humour et l'humanité des personnages sont du même acabit avec l'impression que Walt, qui sort d'une enquête éprouvante personnellement, est un peu chaperonné par ses amis et collègues, notamment Standing Bear et Vic, mais aussi avec l'arrivée de Cady.
Le Camp des Morts, couronné par le prix 813 du meilleur polar étranger, est tout de même d'une grande qualité et confirme Craig Johnson comme étant un auteur à suivre.
— Il s'en fout, Walt. Il est shooté à la méthadone et complètement barré de la tête. Il l'a déjà fait et s'en est tiré. Putain, même Mari Baroja a tué quelqu'un et s'en est sortie. Ils ont ça dans le sang.
Je pris une grande inspiration.
— Ces deux là n'ont pas de lien de parenté.
Elle continua à regarder la neige tomber.
— Le sang coule dans les veines de tout le monde.
Quelques pistes à explorer, ou pas...
Si vous avez aimé ce livre et que vous n'avez pas lu le premier de la série, alors il est indispensable de lire Little Bird du même auteur.
Dans la même région, il y a les romans de C.J. Box.
Dans la même ambiance, on peut aussi se mettre sous les yeux l'excellent La Mort et la Belle Vie de Richard Hugo et pour le même type d'enquête La Femme en Vert de Indridason.
Les dix premières lignes...
— Ils utilisaient du feu, dans le temps.
Le vieux cow-boy voulait dire que les gars qui avaient la fantaisie de mourir pendant l’hiver au Wyoming trouvaient le repos éternel sous un mètre cinquante de terre gelée.
— Ils construisaient un feu de joie et le laissaient brûler quelques heures pour que ça dégèle, et ensuite ils creusaient la tombe.
Jules enleva le bouchon d’une flasque qu’il avait tirée de la poche poitrine de sa veste en jean, une véritable loque, et s’appuya sur sa pelle complètement pourrie. Il faisait -2°C, il ne portait rien d’autre que cette veste en jean et il ne frissonnait même pas ; la flasque y était probablement pour quelque chose.
— Maintenant, on sort les pelles seulement si la pelleteuse a fait tomber des mottes de terre dans le trou.
Le tout petit homme avala une lampée et se replongea dans les complexités de sa réflexion philosophique.
— Le cercueil chinois traditionnel, il est rectangulaire avec trois bosses, et on ne peut pas se faire enterrer habillé en rouge parce que, autrement, on se transforme en fantôme (…)
Quatrième de couverture...
Lorsque Mari Baroja est empoisonnée à la maison de retraite de Durant, Wyoming, le shérif Walt Longmire se trouve embarqué dans une enquête qui le ramène cinquante ans en arrière. Il se plonge alors dans le passé mystérieux de cette femme et dans celui de son mentor, le shérif Lucian Connally à la poigne légendaire.
Tandis que l’histoire douloureuse de la victime trouve peu à peu une résonance dans le présent, d’autres meurtres se mettent sur le chemin des deux shérifs. Aidé par son ami de toujours, l’Indien Henri Standing Bear, son adjointe au langage fleuri et un nouveau venu séduisant, le shérif mélancolique et désabusé se lance à la poursuite de l’assassin à travers les Hautes Plaines enneigées.
Sa trombine... et sa bio en lien...
Informations au survol de l'image...