La Danse de la Mort

Veit Heinichen

Seuil Policiers - Août 2010 - Traduction (allemand) : Alain Huriot

Tags :  Roman d'enquête Trafic Flic Truand Italie Années 2000 Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 04 février 2011

Proteo Laurenti est commissaire de police à la frontière italienne, du côté de Trieste.
Là, deux travailleurs frontaliers qui bossent au Centre de recherche sur les énergies alternatives se révèlent pratiquer également l'espionnage — quand bien même il s'emble qu'il n'y ait dans ce vaste complexe pas grand-chose à voler.
Repérés par un journaliste, les deux apprentis se font filer le train et dénonce sans le savoir leur commanditaire.
En parallèle, Laurenti doit faire face à un attentat à la grenade qui a secoué Trieste au petit matin…

Trieste n'est pas Rome. Ici le rythme est plus lent, moins échevelé que dans la capitale italienne. Mais la ville a ses particularités, comme sa position géographique en forme d'enclave et sa proximité avec la frontière slovène. Se sont développés là toutes sortes de trafics, jusqu'à celui qui concerne les travailleurs clandestins. On est à la frontière entre l'Est et l'Ouest, entre les riches et les pauvres. Veit Heinichen tente de montrer le quotidien de ces hommes et ces femmes qui chaque jour traversent la frontière pour proposer leurs bras sur le marché pour un salaire de misère. Une situation qui génère la xénophobie, le racisme, et sur laquelle joue la Ligue du Nord et les fascistes italiens.
La ville s'est également développée autour de l'idée écologique, avec un important centre de recherche qui se voit ici espionné.

On dit que Veit Heinichen est tombé amoureux de Trieste au point de s'y installer et d'y situer les intrigues de ses romans mettant en scène le commissaire Laurenti. Soit. On sait au moins où on est.
Parce que pour ce qui est du sujet du roman, c'est plus vague. On pressent quelque chose qui aurait trait au trafic de déchets en Italie, à la récupération des contrats de traitement par la Mafia avec les conséquences qu'on imagine, mais ça n'est pas vraiment ça.
On se trouve dans une ville qui se situe à la frontière entre l'Est et l'Ouest de l'Europe, là où se jouent de nombreux trafics, des rackets sur les travailleurs clandestins, mais là encore, on en restera au stade anecdotique.
Quand au commissaire, qu'on nous présente englué dans une lutte sans merci avec son ennemi de toujours, le terrible Drakic, il faudra attendre mi-roman pour à peine entrer dans le vif du sujet.
Le rythme du récit est à l'image de la ville où il se situe : indolent, et je dois avouer qu'il m'a parfois fallu me secouer un peu pour poursuivre. La capitale italienne est bien loin de Trieste, son agitation ne l'atteint pas. C'est sans doute fâcheux ; on se serait peut-être un peu moins ennuyé dans ce roman.
Entre un commissaire difficile à cerner et un sujet de fond qui ne s'affirme jamais, on est servis. À vouloir jouer sur tous les tableaux, on prend le risque de les rater tous. C'est ce qui me semble être arrivé ici.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Pour ceux que le trafic de déchets intéressent, je vous conseille la lecture du roman d'Hélène Crié-Wiesner : On Peut Toujours Recycler les Ordures.
Quand au commissaire Laurenti, c'est là sa cinquième aventure…

Le début...

Les dix premières lignes...

C'était l'année où les Allemands envoyèrent un pape à Rome pour se venger des propos douteux de Trappatoni. Bavarois contre entraîneur italien. Quoique énervé, Proteo Laurenti pouffa de rire lorsqu'il entendit le pontifex maximus proclamer que l'Église catholique ne saurait être une bouillie réchauffée. La syntaxe, au moins, était correcte (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

La crise se profile, la conjoncture est morose, l’Européen moyen déprime. Seul le crime organisé ne fait pas relâche. Présent partout où il flaire l’argent facile, il s’adapte, il innove, il devance la police. L’Europe des voyous se construit plus vite que l’Europe politique.
Nous retrouvons Viktor Drakic, le mafieux qui a désormais la haute main sur tous les trafics passant par Trieste (drogue, contrebande, travail clandestin), mais qui s’est donné une façade de respectabilité en se reconvertissant en honorable entrepreneur. Puisque la mode est à l’écologie, il a vite compris comment recycler les déchets que les filières légales ne parviennent plus à absorber. Un seul obstacle demeure : le commissaire Laurenti, qui ne renonce toujours pas à l’empêcher de nuire. Drakic n’hésite pas alors à employer les grands moyens. Le renard est devenu le chasseur.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Veit Heinichen










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