Boulette

Max Obione

Atelier In8 - Février 2011

Tags :  Roman noir Polamour Nouvelles Discrimination Psychologie Quidam France Années 2000 Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 29 janvier 2011

Recommandé Pour celle qui l'a aimée — sa mère — ç'aura toujours été Boulette ; pour son père, c'est simplement la Grosse…
Violette, jeune fille obèse, "sousvit" coincée entre son père alcoolique et malade et ses copines du BEP cuisine. Chez elle, du côté de Calais, on a remplacé sur le linteau de la cheminée le portrait de Lénine par celui de Le Pen. On grogne régulièrement contre les "bicots" qui hantent les rues de la ville.
Un soir, au fond du jardin, Violette tombe nez à nez avec un jeune Kurde qui a trouvé là une cachette dérisoire. Pour se défendre, l'homme la serre, l'empêche de crier. Pour Violette, c'est une révélation. Ce contact, ces bras forts qu'elle pensait ne jamais pouvoir atteindre lui sont enfin donnés. Elle décide de protéger son trésor…

L'éditeur Atelier In8 a créé la collection La Porte à-Côté comme un refuge destiné à recevoir les auteurs de nouvelles, avec des textes à savourer comme des gourmandises, un par-ci, un par-là, comme une échappée belle. Une simple nouvelle, un seul texte, une petite trentaine de pages, un prix modique.
Dans ce numéro cinquante-huit, c'est Max Obione l'invité, qui lui-même nous convie à faire la connaissance de Boulette.
Ici, pas le temps pour les rebondissements ou les fausses pistes. Le format de la nouvelle, parfaitement maîtrisé, pousse à tendre vers l'essentiel, et Max Obione, en orfèvre, sait très bien s'y prendre.
L'écriture est saillante, taillant dans la friche calaisienne sans détour, presque avec une économie de mots. Pour autant le portrait est fidèle et la misère immense.
Boulette pense qu'elle a bien droit à sa petite part de bonheur après tout ce qu'elle a déjà subi dans sa maigre et triste vie, mais ce serait sans compter sur "l'humanité" de ses congénères, de sa famille.
Malgré les étincelles qui illuminent un temps les yeux et le corps de Boulette, on reste dans un univers extrêmement sombre. Âmes sensibles, vous entrez dans l'univers de Max Obione à vos risques et périls… Ici, il fait noir.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

L'art de la concision sied bien à Max Obione. Du coup, il pratique la nouvelle sans modération, pour notre plus grand plaisir. Je vous invite à vous reporter à son dernier recueil en la matière, Balistique du Désir, qui recèle quelques perles du même acabit que Boulette.

Le début...

Les dix premières lignes...

Quelqu'un. Dans l'abri. Encore Bastien, le débile d'à-côté. Boulette rentre son envie, remonte sa culotte et rabat sa jupe.
« Sors Bastien, je sais que c'est toi ! »
Elle aperçoit la pointe des chaussures, son cœur se met à battre. Elles n,'appartiennent pas au môme. Un inconnu, un sale type, un voyeur qui regarde les filles pisser, est tapi dans l'ombre. Reculant à petits pas, elle entend une voix de terreur :
« No problem, no problem… » (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Eh, la grosse ! Qu'est-ce que t'as à me regarder ? Bouge ton gros cul…
Tais-toi le père ! Je suis Boulette, un homme est venu, un bougnoule comme tu dis.
Il m'a prise dans ses bras. La mer est devant nous, il m'emmènera.
Là-bas.
— You… arab ?
— No, Kurd !
— Vous êtes Kurd ?
— Yes, Kurd of Iraq.
Crève, vieux pourri, et adieu !
La mer nous emporte, tu vois ?


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Max Obione










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Les Vieilles Décences Calmar au Sang Gaufre Royale Amin's Blues Balistique du Désir Scarelife