Discount

Denis et Laurent Bretin et Bonzon

Editions du Masque - Mars 2010

Tags :  Roman noir Polar social Comédie Quidam France Années 2010 Populaire Humoristique Entre 250 et 400 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 13 juin 2010

Dany est employée dans un hyper marché de banlieue. Depuis peu, elle se fait sauter par le patron, Berthelon ; comme une sorte d'étape dans son plan de carrière. Dany n'a pas envie de finir caissière… Et puis elle va bientôt retrouver son homme, Tatoo, qui sort de dix-huit mois de placard.
Robert et Robby sont comme deux frères dans un même corps qui vivent avec leur mère dans l'HLM qui surplombe l'hyper. Ils vivent leur passion commune pour Leïla à qui, il y a quatre ans, on a volé sa victoire lors de la finale de l'émission Star&Strass, un sorte de radio crochet télévisuel.
Leïla, quant à elle, en a bientôt fini avec sa période de gloire. Les projecteurs et quelques poussières trop blanches ont eu raison d'elle. Un peu aidés par un agent véreux. Elle en est aujourd'hui réduite à se "produire" dans les supermarchés.

Sous la plume tenue à quatre mains par Denis Bretin et Laurent Bonzon, tout ce petit monde, plus quelques autres, va converger bientôt vers ce centre de l'activité humaine, ce nid de consommation, qu'est l'hyper marché. Chacun, pour des raisons diverses et variées, va s'installer dans ce huis clos où vont se régler quelques comptes.
Et ça va être féroce…

Côté casting, la brochette est représentative de l'époque.
Robby, la cible privilégiée de Star&Strass, étranglé par une mère possessive et une vraie misère, tant matérielle qu'intellectuelle, qui rêve d'eldorado et d'amour perdu.
Leïla, pauvre fille qui a du avoir un brin de voix et des rêves de paillettes, phagocytée par le showbiz puis jetée comme un vieux mouchoir.
Tatoo, le flambeur, petit Tony Montana d'une lointaine et grise banlieue où ne brillent que les néons.
Castor, son frère, élévé à la série télé — un accent américain plus vrai que nature — qui a cessé de grandir il y a quelques années déjà.
Dany, pauvre amoureuse trahie par la vie, par les hommes, qui voudrait encore pouvoir croire à un monde meilleur.
Berthelon, le directeur de l'hyper ; la grande distribution et son cynisme dans tout sa resplendissante.
Avec également Oriane, petite fille de la grande bourgeoisie, cleptomane en rébellion contre la société de consommation, adepte de la lutte symbolique et engagée.
Bondini, l'agent pourri des stars.
Kevin, le vigile bas du front.
Et l'hyper. Pas seulement un décor. Un personnage.

Denis Bretin et Laurent Bonzon n'en sont pas à leur première expérience en matière d'écriture à quatre mains, et le résultat est à la hauteur. Le récit est d'une fluidité, d'une vivacité, évidentes. L'humour est à chaque page, noir, corrosif, pour une critique sans faille d'un pendant de notre société de consommation. Une critique loufoque et déjantée, certes, mais une critique tout de même.
Ces deux-là ont pris le parti d'en rire et savent faire partager leur humeur par des dialogues dont certains passages mériteraient de passer à la postérité.

— Tu peux me passer tes clopes ?
— Dans mon sac.
— Et le feu, je l'invente ?
— Sers-toi du briquet, c'est plus sûr.

Pour ceux qui aiment rire jaune, ce Discount sera un vrai régal, quand bien même on nage tout du long dans le pathétique. Heureusement, il reste un fond de tendresse, bien caché, à ces deux auteurs qui marient leur plume pour une comédie noire et sociale qui ferait sûrement bel effet sur un écran de cinéma avec Benoît Delépine aux manettes. On est dans le même esprit.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Pas d'idée pour cette fois.
Ou plutôt si : explorer plus avant l'œuvre commune de ces deux auteurs à la complicité confondante.

Le début...

Les dix premières lignes...

Qu'il baise la responsable de l'accueil logistique ou ses concurrents directs de la grande distribution, Berthelon reste un adepte de la performance. Dany ne s'en plaint pas. Et la liaison qu'elle entretient avec le patron depuis trois semaines lui a procuré plus d'avantages que deux ans de ponctualité et de sérieux à la caisse de l'Hyper. Pour quelques parties de jambes en l'air, elle assiste maintenant aux réunions cadres. Un poste évolutif, lui a dit Berthelon en passant une première main sous sa jupe. Dany n'a pas trouvé ça désagréable au point de renoncer à faire avancer sa carrière. Elle est presque excitée au moment de retrouver le directeur à la photocopie (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Robert croit encore à l'amour. Il n'a vu Leïla qu'à la télé, mais il est persuadé que la perdante de Strar&Strass n'attend que lui. Alors quand elle est de passage à l'hypermarché du coin pour une « standing promotion », il décide de prendre sa vie — et celle de Leïla — en main.
Dany, elle, ne croit plus à l'amour. Elle s'ennuie dans sa liaison avec le directeur de l'hyper et s'angoisse à l'idée de retrouver Tatoo, tout juste sorti après dix-huit mois de prison. Pourtant ce type est censé être celui qu'elle aime… sauf que ce ringard a une seule idée en tête : braquer une banque.
Mais le braquage dérape et Tatoo n'a qu'une solution, se réfugier dans l'hypermarché juste avant le fermeture. Leïla fait partie des otages. Robby est prêt à tout pour la sauver et le huis clos vire au carnage.


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Denis et Laurent Bretin et Bonzon










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