Scarelife

Max Obione

Krakoen - Mars 2010

Tags :  Roman noir Road Polar Criminel Etats Unis Littéraire Moins de 250 pages

Edition originale

Un avis personnel...

Publié le : 20 décembre 2010

Mosley ne s'y attendait pas vraiment, mais après trente deux années de silence, c'est bien une lettre de son père qui, depuis la Floride, est arrivé jusqu'à lui au fin fond du Montana. Et Mosley de tout laisser en plan — son boulot de scénariste, Bess avec qui il vit — pour faire le trajet inverse. Par la route ou le rail ; Mos a la phobie de l'avion…

Les grands espaces, les routes infinies, rectilignes, se plaisent bien aux États-Unis. Alors Max Obione enfile à nouveau (après Amin's Blues) sa veste américaine et jette sa plume sur le bitume pour une diagonale inédite qui nous mène du Montana à la Floride, ou de James Crumley à Charles Willeford.
Dans ses pèlerinages au pays du polar, Max Obione laisse derrière lui de petits cailloux blancs (ou noirs) qui permettent de remonter la piste, de le suivre, comme ici son personnage, en mouvement, qu'il prénomme tout bonnement Mosley

Mosley J. Varell est donc sur la route. Il concocte sur le chemin le synopsis qu'on lui a commandé. Après tout son métier n'est-il pas d'être scénariste. Il écrit des conneries pour les gamins qui, si elles finissent par le dégoûter, le font néanmoins vivre. Mais cette dernière commande est différente : il s'agit de mettre en scène une biographie du romancier Davis Goodis.
Tandis que Mosley construit son projet, imagine les scènes, les personnages, les rencontres défilent au même rythme que les kilomètres avalés. Certaines finissent mal. Mosley assassine. Oh, pas par méchanceté, plus pour rendre service… De vieux démons qui resurgissent.

Derrière lui, Herbie Erbs, le flic qui l'a fait arrêter, puis condamner à vingt ans de pénitencier veille, surveille. Il n'a pas digéré le vice de procédure qui a sauvé Varell de la chaise et Mosley est toujours dans son collimateur. D'ailleurs, sa disparition ne présage rien de bon. Herbie sent cela et se lance sur sa piste, remontant le fil des cadavres…

Cette fois c'est peut-être à George Chesbro qu'est lancé le clin d'œil, avec le personnage de Herbie, le nain, celui qu'on surnomme Minicop !
Et l'ode au roman noir américain et au cinéma qui l'accompagne de se poursuivre au fil des pages, avec toujours David Goodis au centre du périple ; Max Obione se coulant avec délice dans cette noirceur poisseuse, jouant de son style acéré, variant les éclairages, les points de vue jusqu'à ce qu'enfin la route se termine.
Max Obione est un auteur subtil qui aime le noir. Démesurément.


Vous avez aimé...

Quelques pistes à explorer, ou pas...

Du même auteur, son premier roman "américain", Amin's Blues.
Et sans doute relire Goodis

Le début...

Les dix premières lignes...

— Eh ! Mos, t'es blanc comme linge, qu'est-ce qu'il y a donc dans cette fichue lettre ?
— Rien…
— Rien ?
— Rien d'intéressant.
— Tu veux m'en causer ?
— Non.
— Non ?
— Une autre fois.
— Comme tu veux (…)


La fin...

Quatrième de couverture...

Libéré sur paroles après avoir purgé dix ans de pénitencier, Mosley J. Varell coule des jours ternes dans un coin reculé du Montana. Il vivote en écrivant des scénarios de dessins-animés. Gougou le Kangourou, c'est lui. Astreint à pondre des histoires à décerveler les mômes, on vient cependant de lui commander le scénario d'un biopic sur le romancier David Goodis. Un matin, il reçoit une lettre postée de Louisiane. Il a reconnu l'écriture, c'est celle de son père qu'il hait depuis toujours. Mais pourquoi Varell décide-t-il de partir le retrouver ? Ayant la phobie de l'avion, il entame une grande diagonale routière. La fatalité, un temps en sommeil, l'entraînera à ponctuer son périple de meurtres comme autant de cailloux blancs que Le Nain, un détective teigneux lancé à ses trousses, saura ramasser…


L'auteur(e)...

Sa trombine... et sa bio en lien...

Max Obione










Edition(s)...

Informations au survol de l'image...

Réédition

Du même auteur...

Bibliographie non exhaustive... Seuls sont indiqués ici les ouvrages chroniqués sur le site.

Les Vieilles Décences Calmar au Sang Gaufre Royale Amin's Blues Balistique du Désir Boulette